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Nos Lecteurs ont la Parole

Lumière intime !

Gilbert confie à de vieux potes sa petite histoire qui n’a consisté en aucune attente stérile ou tutelle. Après un cauchemar climatisé qui a hanté ses nuits, après la mort de ses parents fauchés par un obus durant la guerre civile de 1975, ce chrétien voué à Jésus-Christ est resté indépendant de tout parti : « J’appartiens à une génération de Libanais qui a dûment appris à réagir en ne misant que sur la lucidité et l’indépendance des actes utiles. Du lever du jour à la tombée de la nuit, j’ai dû cohabiter avec des explosions stridentes. J’avais pourtant un seul objectif : résister physiquement et psychologiquement afin d’assurer les éléments nécessaires, dont les frais de mon cursus universitaire privé, du temps des batailles rangées derrière les barricades. Le fait de me déplacer pour apprendre était déjà une expédition unique à haut risque. Il s’agissait de pouvoir, à travers le sifflement des balles et l’écrasement des obus, arriver sain et sauf à chaque cours. J’ai quand même réussi à rester égal à moi-même, à éviter les tirs des francs-tireurs et à rentrer en lieu sûr après avoir longé les murs des quartiers à Beyrouth. Ce parcours a mis à l’épreuve toutes mes résistances, physique, mentale et émotionnelle, alors que mon cœur de jeune homme battait fort pour que l’espoir intime en de meilleurs jours persiste. Presque 50 ans plus tard, je les découvre dans un coin tranquille. Là où la solitude m’accompagne d’un silence bien révélateur. »

Cyrille lui demande alors : « Mais où est donc la place du bonheur malgré la misère humiliante actuelle ?! » Gilbert répond d’un regard étrangement serein : « Je suis heureux en des instants insolites, lorsque le regard intime ne cherche à saisir, à analyser ou à interpréter quoi que ce soit. Je fais taire ainsi mes agitations sur les absurdités inhumaines. Après avoir passé ma vie à composer mes arrivées, j’ai compris si tard que l’essentiel est de me laisser séduire par un rayon de la lumière intime ! Il n’y a rien de tel que la laisser me surprendre, car elle me sourit dès que je la remarque ! »

Joe ACOURY

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Gilbert confie à de vieux potes sa petite histoire qui n’a consisté en aucune attente stérile ou tutelle. Après un cauchemar climatisé qui a hanté ses nuits, après la mort de ses parents fauchés par un obus durant la guerre civile de 1975, ce chrétien voué à Jésus-Christ est resté indépendant de tout parti : « J’appartiens à une génération de Libanais qui a dûment...

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