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Nos Lecteurs ont la Parole

Haro sur le dico !

Victor Hugo doit se retourner dans sa tombe. Doit-on dire « J’accuse » comme Zola ?

C’est un scandale. Ne lésinons pas sur les mots. Le Petit Robert, le dictionnaire, vient d’introduire les mots en « iel ». Ainsi, « iel est un pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre ».

Déjà que le français, aussi vrai que ce soit une langue, paraît-il, compliquée, devient de plus en plus mal parlé, il ne nous manquait plus que cette tare pour simplifier la vie de nos chers ados. Aucun intérêt à mettre en exergue ce pronom. Appliquer la théorie des genres à des mots utilisés couramment depuis des lustres pour les différencier relèverait de la pure diffamation à la langue française.

L’état de la France, dans certaines classes sociales, au niveau langage, s’abaisse. Que serait-ce dans les pays francophones ? Au Liban, nous nous targuions autrefois de maîtriser la langue de Molière aussi bien que les Français, sinon mieux. Actuellement, les francophones, pour le peu qu’il en reste, sont marginalisés et la plupart sont regardés de haut, étant même traités de snobs par certaines catégories qui les envient et qui parlent souvent un anglais approximatif et non pas le vrai anglais britannique, autrement dit le melting-pot de mots dénaturés de leur essence aux États-Unis.

Mais revenons au principal. Le suffixe « iel » est devenu donc, à l’instar de l’écriture inclusive, un mode de pensée pour faciliter la théorie des genres. Les Français avaient inventé ce mode d’écriture pour faciliter la tâche à certains et qui est largement utilisé dans certains journaux sur le web, voire – et là je crie littéralement au meurtre de la langue française – dans certain manuels scolaires. Comment dans ses conditions voulez-vous que les jeunes apprennent correctement à écrire ? À l’oral, ce n’est pas mieux. Leur esprit inventif – heureusement, ils l’ont encore – leur fait créer des mots que l’Académie française n’a pas introduits dans son célèbre dictionnaire (on se demande pourquoi !). Quant aux abréviations, n’en parlons pas. Lire des hiéroglyphes serait plus facile. Au moins, la pierre de Rosette garde son sens...

La théorie des genres donne l’impression d’avoir été créée de toutes pièces. Doit-on se poser la question existentielle de savoir pourquoi les filles s’habillent en rose et jouent à la poupée, et les garçons en bleu avec un camion de pompier ? Enfant, la question ne m’a jamais traversé l’esprit... En tout cas, au vu des nouvelles générations auxquelles on attribue des lettres de l’alphabet, ce ne sont plus les corps qui sont androgynes mais bien la façon de parler ou d’écrire. Avant, on utilisait l’anglais pour les affaires (ou pour le business pour être plus clair). Maintenant, c’est plus simple de dire « Je vais au wedding d’Untel » qu’à son mariage. Car l’anglais est plus expressif, car la langue française est très compliquée, car l’évolution professionnelle impose l’anglais et du coup-on perd son français, car – et là c’est la meilleure – qui parle français encore ? Non, non, je rectifie : « Man (c’est le mot-clé pour débuter la phrase comme hombre en espagnol), who talks french today ? It seems… it seems… (on perd ses mots tellement la pensée est abjecte) awful, weird ! » Y a que toi de « weird », mon grand! Et les gens ne font plus de sieste. Non! « They are taking a nap. » Inutile de se demander s’ils vont mettre les couverts sur la nappe…

Je digresse, je digresse. Si je ne m’arrête pas, je finirai par crier Ciel! Quel monde trivial ! Bon, je rassure les puristes, ciel reste un nom masculin.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Victor Hugo doit se retourner dans sa tombe. Doit-on dire « J’accuse » comme Zola ? C’est un scandale. Ne lésinons pas sur les mots. Le Petit Robert, le dictionnaire, vient d’introduire les mots en « iel ». Ainsi, « iel est un pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son...

commentaires (1)

"""Actuellement, les francophones, pour le peu qu’il en reste, sont marginalisés et la plupart sont regardés de haut""" je ne suis pas d'accord, vu qu'en ecoutant parler les divers spécialistes( surtout pas ceux se targuant d'etre EXPERTS) en finance, en economie, en musique, en psychiatrie, -YOU NAME IT- je constate que meme ceux qui avaient frequente l'AUB par ex sont tout autant francophones, n'hesitent pas a en produire plusieurs mots, plusieurs termes TRES FRENCH !

Gaby SIOUFI

10 h 15, le 02 décembre 2021

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Commentaires (1)

  • """Actuellement, les francophones, pour le peu qu’il en reste, sont marginalisés et la plupart sont regardés de haut""" je ne suis pas d'accord, vu qu'en ecoutant parler les divers spécialistes( surtout pas ceux se targuant d'etre EXPERTS) en finance, en economie, en musique, en psychiatrie, -YOU NAME IT- je constate que meme ceux qui avaient frequente l'AUB par ex sont tout autant francophones, n'hesitent pas a en produire plusieurs mots, plusieurs termes TRES FRENCH !

    Gaby SIOUFI

    10 h 15, le 02 décembre 2021

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