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Économie - Réformes

Carte d’approvisionnement : les inscriptions ouvertes à partir de mercredi

Carte d’approvisionnement : les inscriptions ouvertes à partir de mercredi

Le directeur régional de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient, Saroj Kumar Jha, avec le président de la Chambre Nabih Berry. Photo DR

Le directeur régional de la Banque mondiale (BM) pour le Moyen-Orient, Saroj Kumar Jha, a annoncé mardi que les bénéficiaires potentiels de la carte d’approvisionnement pourront s’inscrire dès mercredi. S’il n’a pas donné plus de détail, la procédure devrait vraisemblablement passer par la plateforme mise en service sur le site du ministère des Affaires sociales. Saroj Kumar Jha a fait son annonce à l’issue d’une réunion à Aïn el-Tiné avec le président du Parlement Nabih Berry, consacrée aux aides versées par l’organisation internationale au Liban, qui traverse une grave crise multidimensionnelle depuis plus de deux ans.

La BM doit en principe contribuer au financement de la carte d’approvisionnement, un dispositif devant servir de substitut à la levée des subventions dont bénéficiaient plusieurs catégories d’importation et dont l’objectif annoncé était de limiter l’inflation des prix en livres des produits concernés. Le dirigeant de la BM n’a pas fait cependant de déclaration claire à ce sujet. Il a de plus ajouté que Nabih Berry lui avait « assuré » que la loi instituant la carte d’approvisionnement qui avait été adoptée fin juin dernier par le Parlement allait être amendée pour inclure les modalités mises en place depuis par le nouveau gouvernement, sans plus de précisions sur celles-ci. Le service de presse local de la BM n’était pas disponible pour répondre à nos question, tandis que celui du ministère de l’Économie et du Commerce, un des pilotes du projet, n’a pas communiqué d’informations supplémentaires. Toujours est-il que l’ouverture des inscription sera au cœur d’une cérémonie organisée mercredi midi au Grand Sérail, à Beyrouth.

Communication lacunaireLa carte d’approvisionnement, outil de distribution d’une aide financière directe, est brandie depuis l’été 2020 par la classe politique comme un substitut fiable à la levée des subventions sur l’essence, le blé, les médicaments ou encore certaines denrées alimentaires, dans un contexte de violente dépréciation de la livre et d’inflation galopante. Mais ce palliatif n’a toujours pas été mis en place bien que les mécanismes en question ont presque tous été supprimés aujourd’hui, donnant lieu à des hausses vertigineuses des prix en livres des produits visés.

Adoptée fin juin, la loi devait être complétée par une palette de modalités devant être définies par un comité ministériel sous l’égide de l’ancien exécutif dirigé par Hassane Diab et démissionnaire depuis le 10 août 2020 sans pour autant être remplacé.

À la veille de la formation du gouvernement de Nagib Mikati le 10 septembre, deux ministres sortants – celui de l’Économie Raoul Nehmé et celui des Affaires sociales Ramzi Moucharrafiyé – avaient présenté les grands rouages de la mise en œuvre de cette carte devant bénéficier à 500 000 familles à partir d’octobre. Les deux ministres avaient aussi évoqué un financement par un crédit exceptionnel de 556 millions de dollars ouvert auprès de la Banque du Liban (BDL) et d’autres sources de financement, notamment via la Banque mondiale et les droits de tirage spéciaux (DTS) versés par le Fonds monétaire international (FMI).

Des bases a priori chamboulées par la nouvelle équipe gouvernementale dont la communication sur le sujet a été lacunaire depuis son entrée en fonction. Le 22 novembre, c’est dans les médias que le nouveau ministre de l’Économie Amine Salam a annoncé que les bénéficiaires potentiels de la carte pourraient s’inscrire dès cette semaine et que les premiers versements commenceraient « début 2022 ». Le lendemain, le député Ibrahim Kanaan assurait lors d’une réunion de la commission des Finances et du Budget qu’il préside que la question du financement de la carte n’était toujours pas réglée.

La crise libanaise est une des pires survenues dans le monde depuis la moitié du XXe siècle, selon la Banque mondiale, qui a reproché par le passé aux dirigeants libanais d’avoir délibérément laissé la situation empirer pour préserver leurs intérêts. Entre-temps, le taux de pauvreté a explosé au même rythme que le taux dollar/livre sur le marché parallèle (un peu plus de 24 500 livres pour un dollar, hier) alors que le taux était stabilisé par la BDL à 1 507,5 livres pour un dollar depuis 1997 jusqu’au début de la crise mi-2019, la livre ayant été surévaluée compte tenu des fondamentaux décrépits de l’économie. Officiellement, ce taux officiel est toujours en vigueur et maintenu pour certaines transactions, ce qui alimente les critiques allant dans le sens de la BM au sujet de la responsabilité des dirigeants libanais dans la crise.

Le directeur régional de la Banque mondiale (BM) pour le Moyen-Orient, Saroj Kumar Jha, a annoncé mardi que les bénéficiaires potentiels de la carte d’approvisionnement pourront s’inscrire dès mercredi. S’il n’a pas donné plus de détail, la procédure devrait vraisemblablement passer par la plateforme mise en service sur le site du ministère des Affaires sociales. Saroj Kumar Jha...

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