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Dernières Infos - Crise politique au Liban

Pas de réunion du gouvernement la semaine prochaine, selon un ministre d'Amal

Pas de réunion du gouvernement la semaine prochaine, selon un ministre d'Amal

Le ministre libanais de l'Agriculture, Abbas Hajj Hassan. Photo Dalati et Nohra

Le gouvernement de Nagib Mikati, mis en coma artificiel depuis le 12 octobre dernier, ne se réunira pas la semaine prochaine, a déclaré, vendredi, le ministre de l'Agriculture, Abbas Hajj Hassan, affilié au mouvement Amal du président de la Chambre, Nabih Berry, alors que s'aggrave une crise économique inédite, doublée d'une impasse politique.

"Le Conseil des ministres ne se réunira pas la semaine prochaine, du fait du déplacement du président de la République", attendu au Qatar le 30 novembre, "et celle du Premier ministre", actuellement à l'étranger, et qui devrait se rendre prochainement en Turquie et en Egypte, a affirmé M. Hajj Hassan dans un entretien accordé à la chaîne locale MTV.

Le gouvernement Mikati ne s'est plus réuni, sur fond de tensions autour du limogeage du juge Tarek Bitar, exigé par les partis chiites, Amal et Hezbollah. M. Bitar est en charge de l'enquête sur la double explosion du 4 août 2021 au port de Beyrouth, une affaire dans le cadre de laquelle plusieurs responsables, notamment des députés d'Amal, sont poursuivis. Les tensions s'étaient transposées dans la rue, lorsque des accrochages avaient opposé des manifestants affiliés au duo chiite à des éléments armés présumés proches des Forces libanaises de Samir Geagea, faisant sept morts et plus d'une trentaine de blessés.

Dans une tentative de débloquer la situation, le président Michel Aoun, M. Berry et Mikati s'étaient réunis, lundi dernier, et discuté d'un projet de solution prévoyant de permettre à M. Bitar de poursuivre son enquête avec les responsables sécuritaires et administratifs, alors que les ministres et députés seront jugés par la haute cour chargée de cette tâche, comme le veut le tandem chiite. Mais rien de concret n'a découlé de cette réunion.

"Le bras de fer actuel devrait être réglé en se référant aux textes de loi. Et plusieurs initiatives (pour redynamiser le Conseil des ministres) ont été lancées", a indiqué le ministre de l'Agriculture, avant de poursuivre : "Les explosions au port de Beyrouth sont le crime du siècle, et il faut sanctionner les véritables auteurs en appliquant les lois". "Mohammad Mortada (ancien juge) est un homme de droit. Et son intervention en Conseil des ministres visait à rectifier l'enquête", a encore dit M. Hajj Hassan, en soutien à son collègue. Selon lui, "relancer le Conseil des ministres reviendrait à régler trois dossiers : la question Bitar, l'enquête sur les accrochages de Tayouné, et les rapports avec les frères arabes".

Les relations entre le Liban et plusieurs monarchies arabes du Golfe sont au plus bas depuis fin octobre. Une crise politico-diplomatique avait éclaté entre Beyrouth et ces pays, à la suite de propos polémiques du ministre de l'Information, Georges Cordahi, sur le rôle de Riyad dans la guerre au Yémen. Cette brouille a conduit plusieurs pays du Golfe à rappeler leurs ambassadeurs accrédités à Beyrouth, et à expulser les diplomates libanais présents sur leur territoire. Appuyé par le Hezbollah, M. Cordahi s'abstient toujours de démissionner, une telle démarche étant pourtant perçue comme un premier pas vers une sortie de crise.


Le gouvernement de Nagib Mikati, mis en coma artificiel depuis le 12 octobre dernier, ne se réunira pas la semaine prochaine, a déclaré, vendredi, le ministre de l'Agriculture, Abbas Hajj Hassan, affilié au mouvement Amal du président de la Chambre, Nabih Berry, alors que s'aggrave une crise économique inédite, doublée d'une impasse politique. "Le Conseil des ministres ne se réunira pas...