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Dernières Infos - Justice

Affaire Salamé : le Liechtenstein s'ajoute à la liste des pays ayant ouvert une enquête

Le gouverneur de la Banque du Liban fait auditer ses propres comptes par le cabinet BDO, Semaan, Gholam & Co.

Affaire Salamé : le Liechtenstein s'ajoute à la liste des pays ayant ouvert une enquête

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé. Photo d'archives AFP

L'information est tombée jeudi soir. Selon le réseau journalistique OCCRP (Organized Crime and Corruption Reporting Project), le Liechtenstein vient s'ajouter à la liste des pays ayant ouvert des enquêtes pour "blanchiment d'argent" en relation avec le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé. Avant le Liechtenstein, d'autres pays avaient lancé des investigations sur certains transferts d'argent et sur la fortune personnelle de M. Salamé et son entourage, notamment le Liban, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Suisse et le Luxembourg.  

L'information a été confirmée par le procureur en chef du Liechtenstein, Robert Wallner, dans un e-mail à l'OCCRP. 

Les enquêtes lancées dans ces différents pays concernent notamment la fortune détenue par le gouverneur et son entourage proche, dans des affaires de blanchiment et de potentiel détournements de fonds. En plus de son frère, et en fonction des enquêtes de chacun de ces pays, sont en effet concernés l’assistante de Riad Salamé et conseillère senior à la BDL, Marianne Hoyek, ainsi que Anna Kosavoka, la mère d’un enfant reconnu par le gouverneur en 2007. Ces affaires ont été ouvertes alors que le Liban traverse depuis deux ans la pire crise socio-économique et financière de son histoire moderne et que le gouverneur est tenu pour responsable de cet effondrement par la rue et certaines formations de l'establishment politique. 

Riad Salamé, qui est à la tête de la BDL depuis 1993, a déjà démenti à de nombreuses reprises les accusations de détournement de fonds publics lancées contre lui. Pour se défendre, il a annoncé mercredi avoir fait appel à un cabinet spécialisé afin que celui-ci audite les opérations de transactions et d’investissements qui le concernent. 

Le rapport d'audit remis à Mikati
Jeudi soir, dans un entretien sur la chaîne locale MTV, le responsable monétaire et financier a précisé qu'il s'agit de BDO, Semaan, Gholam & Co., une firme qu'il a qualifiée de "première classe". Sur son site Internet, ce cabinet fondé au Liban se présente comme une "firme renommée offrant des services d'assurance financière, de consultation fiscale, de conseil financier et d'évaluation d'entreprises" depuis 80 ans. Cette entreprise est chargée de l'audit de nombreuses banques au Liban. Un expert-comptable contacté par "L’Orient-Le Jour" mercredi avait mis en doute la crédibilité d’une telle procédure d'audit, la qualifiant de "biaisée".

Le gouverneur de la Banque du Liban a remis, d'ailleurs, vendredi une copie du rapport de ce cabinet d'audit au chef du gouvernement, Nagib Mikati. "A la faveur du principe de la transparence, j'ai remis ce compte rendu au Premier ministre, pour qu'il puisse avoir entre ses mains les données qui prouvent qu'aucuns fonds découlant d'opérations impliquant l'entreprise Forry Associates Ltd (Forry) n'est entré dans la BDL, et que je n'ai pas bénéficié de deniers publics", a déclaré M. Salamé à l'issue de la réunion, affirmant que ses comptes bancaires personnels sont indépendants de ceux de la BDL.

Au moins deux investigations ouvertes au Liban et en Suisse portent sur des transferts suspects de plus de 330 millions de dollars américains effectués à partir d’un compte de la BDL entre 2002 et 2014, et quelques transferts en 2015, vers un compte de la HSBC Private Bank (Suisse). Ces transferts ont eu lieu dans le cadre d’un contrat de courtage sur des eurobonds et des bons du Trésor signé entre la BDL et Forry, une société enregistrée aux îles Vierges britanniques en 2001 et dont le bénéficiaire économique n’est autre que Raja Salamé, le frère du gouverneur.

A la question de savoir si cette démarche viserait à anticiper l'audit juricomptable de la Banque centrale, dont le camp du président Michel Aoun fait son cheval de bataille, M. Salamé a répondu qu'il s'agit de deux procédures indépendantes et que l'audit des comptes de la Banque centrale a été lancé. 

L'information est tombée jeudi soir. Selon le réseau journalistique OCCRP (Organized Crime and Corruption Reporting Project), le Liechtenstein vient s'ajouter à la liste des pays ayant ouvert des enquêtes pour "blanchiment d'argent" en relation avec le gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé. Avant le Liechtenstein, d'autres pays avaient lancé des investigations sur certains...