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Culture - 7e ART

Le BAFF an VII : 30 films pour célébrer l’inspiration artistique

Le Festival de Beyrouth du film artistique démarre ce soir jusqu’au 28 novembre en présentiel au théâtre Monnot et en ligne jusqu’en octobre 2022, sur le site du festival.

Le BAFF an VII : 30 films pour célébrer l’inspiration artistique

Un programme qui parcourt toutes les formes artistiques, de l’architecture à la sculpture, de la musique à la danse, de la peinture au cinéma, à travers toutes les révolutions qui ont modifié la scène artistique. Photos DR

Inaugurée ce soir, la septième édition du Beirut Art Film Festival (BAFF) se tiendra en présentiel jusqu’au 28 novembre au théâtre Monnot avec 19 films qui célébreront l’inspiration artistique. Pour cette première soirée, les organisateurs ont souhaité projeter le film Un message du temps de l’exil, de Borhane Alaouiyé, en hommage au réalisateur libanais et spécialiste en films d’auteur, exilé en Belgique et décédé en 2021. Une rétrospective consacrée à Hady Zaccak se déroulera pendant trois jours au Centre culturel de Jbeil. Par ailleurs, du 12 décembre jusqu’au 30 octobre 2022, 11 films seront proposés au public en ligne sur la plate-forme du BAFF. « L’idée, précise la directrice fondatrice du festival Alice Mogabgab, étant de prolonger le festival dans le temps et d’entraîner notre audience et le public du BAFF à avoir confiance sur le long terme. Le changement ne se fait pas à coup de baguette magique et le temps est important. L’expérience que nous avions déjà tenté en ligne, nous l’avons améliorée et reprogrammée sur une longue durée, en espérant reprendre une saison entièrement en présentiel en 2022. » Un programme qui parcourt toutes les formes artistiques, de l’architecture à la sculpture, de la musique à la danse, de la peinture au cinéma, à travers toutes les révolutions qui ont modifié la scène artistique.

Sans révolutions pas de progrès possible

« Le thème, poursuit Alice Mogabgab, gravite autour de l’inspiration, l’essence de l’art et aujourd’hui plus que jamais nous avons besoin d’inspiration pour repousser la peur qui nous empêche d’avancer et de progresser. La peur sert à mourir, l’inspiration à continuer de vivre. Nombreux sont les pays qui ont connu des révolutions beaucoup plus féroces et sanglantes que la nôtre, des artistes ont mené des combats, ont modifié le cours de l’histoire, ont transcendé la culture et transformé la société. Plusieurs films ont été sélectionnés dans cette édition pour rappeler et montrer que nous ne sommes pas une exception et surtout, que nous aussi, en sommes capables. » Le programme des films est disponible sur le site du festival mais voici quelques œuvres incontournables de cette édition.

– The most beautiful boy in the world (2020), réalisé par Kristina Linström et Kristian Petri, raconte comment, il y a 50 ans, Björn Andrésen à l’âge de 15 ans était sorti de l’ombre pour incarner Tadzio dans Mort à Venise de Luchino Visconti. Il avait été salué comme « le plus beau garçon du monde ». Ce documentaire puissant cherche à raconter son histoire et à lui redonner sa voix. L’acteur offre un témoignage poignant dans un récit triste et édifiant d’une certaine manière, car Andrésen a passé sa vie à essayer de se débarrasser de ce surnom. (Vendredi 19 novembre à 18h au Monnot).

– The Zurich Affair (2021), réalisé par Jens Neubert, se situe à l’époque où Wagner exilé à Zurich travaille sur son nouvel opéra Tristan et Isolde. Mathilde Wesendonck et son mari vénèrent Wagner. Mathilde sera une égérie de la musique de Wagner et le seul unique amour du grand compositeur. Toute la ville parle de la liaison zurichoise, c’est le début de la modernité à Zurich. (Samedi 20 novembre à 18h au Monnot).

– Oscar Micheaux, the superhero of black filmmaking (2021), documentaire de Francesco Zippel sur Oscar Micheaux, premier producteur et réalisateur de films sur la communauté noire aux États-Unis qui a révolutionné ce genre cinématographique et qui s’est battu pour l’égalité des races. (Lundi 22 novembre à 20h au Monnot).

– Tintoretto, the man who killed painting (2019), d’Erminio Perocco, une première internationale après sa présentation au festival de Venise. (Jeudi 25 novembre à 20h au Monnot).

– Charlie Chaplin, the genius of liberty (2020). Deux heures et demie de documentaire par Yves Jeuland pour revenir sur les traces de Charlie Chaplin. (Vendredi 26 novembre à 18h au Monnot).

– Beijing Spring (2020), long-métrage réalisé par Andy Cohen et Gaylen Ross, retrace le mouvement artistique lancé après une longue période de censure suivant la mort de Mao Zedong, en Chine, à la fin des années 1970. Accompagné de témoignages d’artistes ayant porté le flambeau de cette liberté, ce documentaire fascinant nous fait revivre une période charnière de l’histoire culturelle chinoise. Beijing Spring raconte les expériences de ces artistes et activistes qui ont prospéré pendant cette brève période de réforme, avant que la répression les pousse à l’exil ou à les emprisonner. (Samedi 27 novembre à 18h au Monnot).

– La rivoluzione siamo noi (2020), film réalisé par Ilaria Freccia, met en lumière la vie et l’œuvre d’artistes – dont Michelangelo Pistoletto – entre les années 60 et la fin des années 1970. La révolution artistique en Italie de 1967 à 1977 a changé la scène artistique mondiale. L’art en Italie connaît un moment de gloire sur la scène internationale. Les œuvres sortent du cadre pour entrer dans les rues et les places, dans un entrelacement inédit avec la réalité quotidienne. Le film raconte une période qui voit l’Italie au centre de l’avant-garde. (Dimanche 27 mars 2022, en ligne).

Par ailleurs, le documentaire Blue Inmates de Zeina Daccache sera projeté en clôture le dimanche 28 novembre et se verra octroyer un prix créé par le festival, Les lucioles d’or, « comme une petite lumière dans le ciel obscur du Liban, indique Alice Mogabgab, et pour accompagner un projet sur lequel nous sommes en train d’œuvrer autour des figures féminines libanaises les plus importantes ».

Tous ces films appellent à la réflexion, à un retour à l’essentiel, et après chaque projection un conférencier est invité à parler de l’artiste, du film ou de l’époque. Lama Tayan interviendra sur le film The Zurich Affair, Georges Arbid animera le débat qui suivra la projection de Aalto, Caroline Hatem parlera de danse autour du film Ailey, May el-Koussa et Hady Zaccak débattront de cinéma, Alice Mogabgab Karam et Jean-Philippe Theykens interviendront pour l’histoire de l’art. Un hommage à Etel Adnan où la littérature est mise en exergue a été ajouté à la suite de la disparition de la grande dame avec World in exil, Une ville et une femme qui seront projetés le mercredi 24 novembre à 18h au Monnot. À signaler que les recettes de la billetterie (entrée à 30 000 livres libanaises) seront versées à l’association AFEL. Et Alice Mogabgab de conclure en insistant : « On construit, on s’entraide, on se reprend en main, on n’abandonne pas ! »


Baff VIIe édition

Au théâtre Monnot du 18 au 28 novembre.

En ligne jusqu’en octobre 2022. 

www.beirutartfilmfestival.org 

Inaugurée ce soir, la septième édition du Beirut Art Film Festival (BAFF) se tiendra en présentiel jusqu’au 28 novembre au théâtre Monnot avec 19 films qui célébreront l’inspiration artistique. Pour cette première soirée, les organisateurs ont souhaité projeter le film Un message du temps de l’exil, de Borhane Alaouiyé, en hommage au réalisateur libanais et spécialiste en...

commentaires (2)

C’est par la culture que la vie reprendra le dessus. Bravo et encore bravo.

Jocelyne Hayeck

05 h 25, le 19 novembre 2021

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Commentaires (2)

  • C’est par la culture que la vie reprendra le dessus. Bravo et encore bravo.

    Jocelyne Hayeck

    05 h 25, le 19 novembre 2021

  • Alice, accepteriez-vous de devenir la Présidente du Liban?

    ELIAS SKAFF

    10 h 42, le 18 novembre 2021

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