Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Syrie

Le chef de la diplomatie des Emirats à Damas, première visite officielle depuis 2011


Le chef de la diplomatie des Emirats à Damas, première visite officielle depuis 2011

Le président syrien, Bachar el-Assad (d.), recevant à Damas le chef de la diplomatie des Emirats arabes unis, Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, le 9 novembre 2021. Photo AFP / Syrian Presidency Facebook page

Le chef de la diplomatie des Emirats a rencontré mardi le président syrien Bachar el-Assad lors d'une visite à Damas, premier déplacement du genre depuis le début de la guerre, qui souligne le réchauffement des relations entre les autorités syriennes et des pays arabes du Golfe.

Les Emirats arabes unis, comme les cinq autres membres du Conseil de coopération du Golfe, avaient rompu en février 2012 leurs relations diplomatiques avec la Syrie au moment où la répression sanglante de manifestations prodémocratie se transformait en guerre complexe et dévastatrice.

M. Assad et le ministre émirati Abdallah ben Zayed Al-Nahyane ont discuté des "relations entre les deux pays frères et des moyens de les développer dans tous les domaines", a rapporté l'agence de presse Sana. Le président syrien a salué "les positions objectives et correctes des Emirats qui se sont toujours tenus aux côtés du peuple syrien", d'après l'agence.

Si Abou Dhabi a rouvert en décembre 2018 son ambassade à Damas, les relations sont restées froides.

Sortir de l'isolement 
Cette visite s'inscrit dans le cadre de récents efforts régionaux visant à mettre fin à l'isolement de Bachar el-Assad sur la scène régionale. Le mois dernier, le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed, avait eu un rare entretien téléphonique avec M. Assad. La Syrie avait été mise au ban du monde arabe après le début de la guerre et de nombreux pays de la région avaient soutenu l'opposition et les rebelles syriens face au régime d'Assad.

Aidées militairement par la Russie, l'Iran et le Hezbollah, les forces de Bachar el-Assad, après de nombreux revers, ont repris à partir de 2015 une large portion du territoire et contrôlent désormais une grande partie des grandes villes.

Au-delà du front diplomatique, Damas cherche à relancer les liens économiques avec ses voisins, la Syrie étant en proie à une grave crise économique causée par dix années de guerre et de sanctions occidentales. Le mois dernier, le ministère émirati de l'Economie a affirmé avoir conclu un accord avec la Syrie pour "de futurs projets afin de renforcer la coopération économique et développer de nouveaux secteurs". Selon un communiqué du ministère, les Emirats sont le principal partenaire commercial de la Syrie et représentent 14% de son commerce international.

Influence iranienne 
Les Emirats ne sont pas les seuls à tendre la main aux autorités syriennes. En septembre, le roi de Jordanie Abdallah II s'est entretenu par téléphone avec le président syrien pour la première fois depuis 2011. Les deux pays voisins ont depuis rouvert un important point de passage à leur frontière. Le réchauffement des relations entre certains pays arabes et la Syrie est aussi vu comme une façon d'éviter que l'Iran, rival régional, n'y exerce une trop grande influence. Téhéran a toujours fermement soutenu le régime de Bachar el-Assad et a étendu sa présence militaire en Syrie au fur et à mesure du conflit.

Si le régime contrôle la majeure partie du pays, la Syrie reste fragmentée. Les Kurdes soutenus par les Etats-Unis contrôlent le Nord-Est, tandis que d'autres zones du Nord sont sous le contrôle des jihadistes et des rebelles ou encore des forces turques et de leurs supplétifs syriens. Et le groupe jihadiste Etat islamique continue de perpétrer des attaques meurtrières malgré sa défaite territoriale en mars 2019.

La guerre en Syrie a fait environ un demi-million de morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), et provoqué le déplacement de la moitié de la population d'avant-guerre. 

Le chef de la diplomatie des Emirats a rencontré mardi le président syrien Bachar el-Assad lors d'une visite à Damas, premier déplacement du genre depuis le début de la guerre, qui souligne le réchauffement des relations entre les autorités syriennes et des pays arabes du Golfe.
Les Emirats arabes unis, comme les cinq autres membres du Conseil de coopération du Golfe, avaient rompu en...