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Économie - Liban

Le ministre Salam en tournée pour vérifier l'installation des compteurs sur les générateurs

Les propriétaires de générateurs privés estiment que l'installation de compteurs engendrerait encore plus de pertes pour le secteur, qui travaille déjà à perte en raison de la tarification "injuste" du kilowattheure (kWh). 

Le ministre Salam en tournée pour vérifier l'installation des compteurs sur les générateurs

Un homme entretenant un générateur privé au Liban. Photo Marc Fayad

Le ministre libanais de l'Economie, Amine Salam, effectuait ce lundi une tournée dans les différents quartiers de Beyrouth, afin d'inspecter l'installation de compteurs sur les générateurs privés, une procédure rendue obligatoire par le ministère et qui devait avoir été finalisée aujourd'hui dans tout le pays. Cette visite de terrain n'a pas été bien vue par les exploitants, qui se plaignent déjà de "travailler à perte" et rechignent à installer de tels compteurs. 

"Tous les jours, nous recevons des appels de citoyens qui n'arrivent pas à payer leur facture aux propriétaires de générateurs (...) Sans compteurs, ils resteront opprimés", a déploré M. Salam au début de sa tournée, qui l'a notamment mené à Tarik Jdidé. "Nous allons inspecter toutes ls régions, notamment la banlieue sud" de Beyrouth, a-t-il déclaré, soulignant que, dans cette région, fief du Hezbollah, les exploitants ont déjà commencé à installer des compteurs. Il a toutefois affirmé qu'il n'était pas le ministre directement concerné pour résoudre "le problème de l'électricité", ce qui revient normalement au ministère de l'Energie. 

Le 7 octobre, M. Salam avait donné un délai d'un mois aux propriétaires de générateurs qui ne l’avaient pas encore fait pour installer des compteurs individuels chez leurs abonnés, réduisant ainsi drastiquement le délai de six mois fixé le 2 septembre dernier par son prédécesseur, Raoul Nehmé.

Travail à perte
La tournée de M. Salam a provoqué, selon plusieurs médias locaux, le mécontentement des propriétaires de générateurs, qui estiment que le cœur du problème se situe au niveau du rationnement trop sévère du courant produit par l'Etat et non de l'installation de comptes individuels.

Si les propriétaires de générateurs de Tarik Jdidé ont démenti des informations de presse selon lesquelles ils envisageaient d'éteindre leurs appareils en signe de protestation contre la tournée du ministre de l'Economie, le président du Rassemblement des propriétaires de générateurs privés, Abdo Saadé, a affirmé à L'Orient-Le Jour que l'installation de compteurs engendrerait encore plus de pertes pour le secteur, qui travaille déjà à perte en raison de la tarification "injuste" du kilowattheure (kWh) imposée par le ministère de l'Energie. Face à cette situation, "il est donc normal que les propriétaires de générateurs envisagent d'arrêter de faire fonctionner" leurs groupes électrogènes. Il a encore reproché au ministère de l'Energie de ne pas avoir donné suite aux demandes de détails concernant cette tarification contestée. Depuis dix jours, les propriétaires de générateurs contestent le bas prix du kWh, qui devrait être d'environ 5.900/6.000 livres libanaises, et non 5.200 LL comme l'a évalué le ministère. 

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Pour sa part, le mohafez de Beyrouth, Marwan Abboud, a annoncé que les inspecteurs de la municipalité de la capitale allaient mener des tournées d'inspection à partir de la semaine prochaine, pour s'assurer que les compteurs ont bien été installés. Il a indiqué que les contrevenants à cette décision risquaient des amendes et que leurs générateurs pourraient être confisqués ou mis sous scellés.

Les Libanais souffrent depuis des années du rationnement de l'électricité fournie par l'Etat, une situation qui a empiré ces derniers mois avec la crise financière dans le pays, officiellement en faillite, et peinant à se procurer des devises pour acheter le carburant nécessaire au fonctionnement de ses centrales. A cette situation, viennent s'ajouter les difficultés d'approvisionnement en mazout, nécessaire pour alimenter les générateurs privés qui pallient normalement le déficit de production de l'Etat, et le coût élevé de ce carburant, désormais facturé en dollars dits "frais". 

Le ministre libanais de l'Economie, Amine Salam, effectuait ce lundi une tournée dans les différents quartiers de Beyrouth, afin d'inspecter l'installation de compteurs sur les générateurs privés, une procédure rendue obligatoire par le ministère et qui devait avoir été finalisée aujourd'hui dans tout le pays. Cette visite de terrain n'a pas été bien vue par les exploitants, qui se...

commentaires (2)

Il faut faire plus. Il ne semble pas que les propriétaires de générateurs électriques à Ashrafieh acceptent d'installer des compteurs. Le mien me dit qu'il peut le faire, mais ne donne pas de courant car le tarif du ministère n'est pas juste!Alors, prière de commencer vos tournées à Ashrafieh.

Esber

18 h 32, le 08 novembre 2021

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Commentaires (2)

  • Il faut faire plus. Il ne semble pas que les propriétaires de générateurs électriques à Ashrafieh acceptent d'installer des compteurs. Le mien me dit qu'il peut le faire, mais ne donne pas de courant car le tarif du ministère n'est pas juste!Alors, prière de commencer vos tournées à Ashrafieh.

    Esber

    18 h 32, le 08 novembre 2021

  • LOL!

    Christine KHALIL

    16 h 27, le 08 novembre 2021

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