
Le Premier ministre libanais s’entretenant avec le chef de la diplomatie koweïtienne de la crise qui oppose actuellement le Liban à plusieurs pays du Golfe. Photo Dalati et Nohra
Le Premier ministre Nagib Mikati s’est entretenu hier, en marge de la conférence sur le climat de l’ONU (COP26), à Glasgow, avec le président français, Emmanuel Macron, et plusieurs dirigeants qataris et koweïtiens au sujet de la crise diplomatique entre le pays du Cèdre et les pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, qui a éclaté la semaine dernière après la publication de propos du ministre de l’Information, Georges Cordahi.
L’entretien de Nagib Mikati avec Emmanuel Macron s’est donc bien tenu hier, comme annoncé depuis ce week-end, en marge du sommet de Glasgow, et la crise du Liban avec le Golfe a bien figuré au menu de leurs discussions. Selon le bureau de presse du Premier ministre, le président français a exprimé l’attachement de Paris « à la stabilité économique et politique du Liban ».
Le Premier ministre Mikati entouré de son homologue britannique (à gauche) et du secrétaire général de l'ONU. Photo Karwai Tang/gouvernement britannique via Dalati et Nohra
Toujours dans ce cadre de crise, M. Mikati s’est entretenu avec l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, qui lui a annoncé qu’il enverrait « prochainement » le chef de la diplomatie qatarie à Beyrouth afin « d’étudier des moyens de soutenir le Liban et de poursuivre les discussions sur les dossiers actuellement sur la table, et notamment la résolution de la crise » diplomatique entre le pays du Cèdre et le Golfe, selon des informations publiées par le bureau de presse du PM libanais.
Le chef du gouvernement a également rencontré son homologue koweïtien, cheikh Sabah Khaled al-Hamad al-Sabah, ainsi que le chef de la diplomatie koweïtienne, cheikh Ahmad Nasser al-Sabah, à qui il a assuré que le Liban « veille à maintenir une relation étroite avec les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et œuvre à résoudre toute lacune qui porte atteinte à l’esprit de fraternité et coopération » avec ces États. Le Premier ministre koweïtien lui a, à son tour, assuré que son pays voulait « continuer à soutenir le Liban dans tous les domaines, tout en veillant à l’unité des pays du CCG ». « Le Liban est capable de résoudre tout problème ou lacune » dans l’établissement des meilleures relations possibles avec les pays arabes, a-t-il ajouté. Le Koweït avait rappelé son ambassadeur à Beyrouth dans le cadre de cette crise.
M. Mikati en réunion avec la chancelière allemande Angela Merkel. Photo Dalati et Nohra
Opportunité à saisir
M. Mikati s’est par ailleurs entretenu avec plusieurs responsables européens et d’organisations internationales concernant le soutien qui pourrait être apporté au Liban, plombé par une grave crise socio-économique depuis deux ans. Il a ainsi discuté avec son homologue espagnol, Pedro Sanchez, des relations bilatérales entre les deux pays et du « soutien constant » de Madrid à Beyrouth, ainsi qu’avec le chef du Conseil européen, Charles Michel, concernant le soutien de l’UE au pays du Cèdre et les « étapes attendues » de la part des autorités libanaises pour pouvoir en bénéficier.
Le président du Conseil s’est en outre concerté avec la chef du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, qui a réitéré la volonté de l’institution d’aider le Liban à sortir de la crise actuelle, estimant que « le plan de coopération en cours de développement » entre les deux parties constitue une opportunité qu’il faut saisir, étant donné qu’il s’agit de la seule porte de sortie possible.
Nagib Mikati a également eu des entretiens avec les présidents égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et arménien, Armen Sarkissian, ainsi qu’avec le Premier ministre italien, Mario Draghi.
À son arrivée au sommet, M. Mikati a été reçu par le Premier ministre britannique, Boris Johnson, et le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avec qui il a échangé quelques mots.
La délégation libanaise à Glasgow comprend, outre M. Mikati, le ministre de l’Environnement, Nasser Yassine, et l’ambassadeur du Liban au Royaume-Uni, Rami Mortada. Le Premier ministre doit prononcer, mardi, un discours devant les dirigeants réunis à cette occasion.
commentaires (4)
Que ce très cher Mikati commence par battre le tambour ici au Liban, pour sortir le pays du chaos ! Ni Angela Merkel, ni Boris Johnson, ni Antonio Guterres ne pourront le faire à sa place. Ils sont juste bons à discuter un moment avec lui et sourire pour la photo !!! - Irène Saïd
Irene Said
17 h 46, le 02 novembre 2021