De nos jours, la terre s’essouffle jour après jour pour cause d’une croissance aiguë de la population mondiale et, conjointement, pour cause de diminution substantielle des terrains agricoles. Alors que les bouches à nourrir augmentent rapidement, les espaces cultivables s’amenuisent comme peau de chagrin. En outre, l’utilisation de nouveaux pesticides et herbicides contribue à la décrépitude de la terre. De surcroît, le problème de la terre est exacerbé par un réchauffement climatique qui entraîne dans son sillage de profonds bouleversements écologiques, notamment la désertification d’étendues vertes, ainsi que des pénuries d’eau devenues chroniques. À cet égard, il serait bon de préciser que le sol sous nos pieds regorge d’un monde pétillant de plantes, d’animaux et de microbes. Ce trésor souterrain est souvent méconnu car il est microscopique. Il ne peut être visible à l’œil nu. Il faut cependant préserver ce vivier de biodiversité car il maintient de façon durable la vigueur des plantes et des animaux.
Une terre en bonne santé est synonyme d’une planète qui produit amplement et sainement. En revanche, une terre en mauvaise santé est synonyme d’une planète qui produit maigrement et nuisiblement. Force est de constater qu’une terre en déchéance peut être un terrain fertile pour la propagation des pandémies et des maladies d’un autre âge. Il aura suffi qu’un virus microscopique, le Covid-19, s’introduise inopinément dans une région au fin fond de la Chine pour bouleverser le quotidien des sept milliards de personnes vivant sur terre. Certainement, notre terre a vu d’autres pandémies, plus violentes et plus létales que le Covid-19. Cependant, elle n’a jamais connu une pandémie possédant la même ampleur et la même déconcertante capacité de prolifération et de transmission que le Covid-19. L’inaptitude des nations soi-disant puissantes à freiner l’expansion foudroyante de cette pandémie sournoise est un signal d’alarme qui nous rappelle que nous sommes tous des citoyens du monde.
Chaque jour qui passe agrandit le fossé entre l’homme et la terre. Il est nécessaire d’agir promptement avant que le lien charnel qui lie l’homme à la nature ne disparaisse complètement et irréversiblement. Pour sauver la terre, il suffit de reprendre les mêmes habitudes que nos ancêtres. Ils composaient avec la nature au quotidien. Ils labouraient la terre selon les signes précurseurs du vent, du soleil, de la lune et des nuages. Ils cultivaient, ils semaient à nouveau et ils faisaient des provisions jusqu’à la moisson suivante. Ils respiraient l’air pur, ils dégustaient une nourriture saine et ils n’omettaient jamais de rendre grâce à Dieu.
On observe de plus en plus de professionnels comme des médecins, des banquiers, des hommes d’affaires et d’autres qui, soudainement, larguent les amarres. Ils abandonnent un poste confortable qu’ils occupent depuis de nombreuses années pour mener une vie sobre centrée sur le naturel et l’essentiel. Ils ont le courage de changer le statu quo car ils se fient à leur bonne étoile. En l’occurrence, ils désertent la ville pour se réapproprier la campagne. Pour ces audacieux, le jeu en vaut la chandelle. Tout ce qu’ils recherchent, c’est la sérénité et la santé, loin du stress et du tohu-bohu quotidien, des grandes conglomérations.
Il ne faut jamais oublier que la terre représente le labeur assidu d’une main divine s’étendant sur des milliards et des milliards d’années. Elle offre à ses hôtes des délices sublimes aux plaisirs indicibles. Il suffit de se coucher auprès d’un ruisseau limpide au beau milieu de la nature pour s’émerveiller du miroitement des milliers de paysages se métamorphosant au gré des saisons. Il suffit d’admirer la scénographie d’un héron prendre son envol majestueux à l’embouchure d’une rivière et déployer ses ailes de géant dans la lumière de l’azur pour que notre cœur gazouille de joie.
Un dicton indien d’Amérique prophétise les conséquences de l’épuisement de la terre : « Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement vous vous apercevrez que l’argent ne se mange pas. » Dans cette optique, il serait bon de rappeler l’histoire de Sodome dans la Bible. Il aurait suffi de trouver dix justes pour sauver la ville de Sodome. Désespérant de trouver dix justes parmi la population, Dieu entre alors dans une terrible colère. En guise de punition, il décide de détruire la ville. Espérons que cela ne soit pas le destin fatal de l’homme et de sa terre.
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Tout cela n'est pas ingérable https://youtu.be/C_cMtdYRcEM
12 h 46, le 30 octobre 2021