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Lifestyle - This is America

Une loi californienne sanctionne les rayons de jouets sexistes

La Californie continue de semer à tout vent les graines de l’antidiscrimination. Et s’y attaque dès la tendre enfance, quitte à brandir l’arme législative.

Une loi californienne sanctionne les rayons de jouets sexistes

Une fille jouant à la guerre. Photo Bigstock

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, vient de promulguer un projet de loi obligeant les grands magasins à revoir leurs rayonnages de jouets considérés comme « sexistes », en y imposant d’autres produits « non genrés ». Ils devront ainsi vendre certains jouets et produits de puériculture sur une même surface, en dehors des zones spécifiquement étiquetées « filles » ou « garçons ».

Les jouets ne seront ainsi plus classés en fonction du sexe mais par grands thèmes. Cette nouvelle loi, qui entrera en vigueur en 2024, stipule également que les commerçants peuvent, s’ils le souhaitent, continuer à proposer d’autres genres de jouets que ceux désignés par la loi, dans les sections traditionnelles masculine et féminine. Depuis 2015, certaines grandes surfaces avaient déjà opté pour cette formule en cessant d’utiliser des signes « sexospécifiques » dans leur compartimentage. Evan Low, membre démocrate de l’assemblée locale de législation et coauteur de cette loi, en explique l’intérêt. « La catégorisation des jouets par sexe a conduit à la prolifération de jouets axés sur la science, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques dans les rayons réservés aux garçons, tandis que ceux destinés aux filles sont remplis de jouets sur le thème des bébés, de la mode et de la vie domestique. Pourquoi devriez-vous ressentir cette pression nuisible et obsolète du “oh ! cela ne se fait pas”? Laissez les enfants être des enfants et laissez-les aller dans différentes directions. »

Un garçon jouant au coiffeur. Photo Bigstock

Amendes pour violation de la loi

Evan Low a confié que c’est la fille d’un membre de son équipe qui avait inspiré ce projet de loi lorsqu’elle lui avait demandé pourquoi elle devait se rendre dans la section des garçons pour trouver certains jouets. « Les enfants ont une façon unique de dire les choses tout en faisant preuve de bon sens. Il est important que nous, en tant qu’État, puissions partager nos valeurs de diversité et d’inclusion », ajoute-t-il. La Californie est le premier État américain à adopter une telle loi. Pour sa part, la communauté LGBTQ a souligné que les méthodes de marketing utilisant des teintes roses et bleues « font pression sur les enfants afin qu’ils se conforment aux stéréotypes de genre ». Comme on le sait, en Californie, cette communauté jouit, beaucoup plus qu’ailleurs, de ses droits de pleine citoyenneté et n’est jamais marginalisée. De son côté, la Fédération des consommateurs de Californie a soutenu la loi. Elle estime que le fait de garder séparés des articles similaires traditionnellement commercialisés soit pour les filles, soit pour les garçons, rend plus difficile la comparaison des produits pour les acheteurs et implique à tort que leur utilisation par l’« autre » sexe est inappropriée. L’opposition est venue du camp des républicains et des groupes conservateurs qui voient là un abus du gouvernement transformé en « État nounou ». Pour eux, ce n’est pas à lui de dire à une entreprise privée comment organiser ou exposer sa marchandise. Toujours est-il que celles qui ne se conformeront pas à la nouvelle loi s’exposeront à une amende de 250 dollars pour une première violation et de 500 dollars pour toute violation suivante.

Un garçon joue au cuistot. Photo Bigstock

Les jouets, atelier professionnel de l’avenir

Campbell Leaper, éminent professeur de psychologie à l’université Santa Cruz, a rappelé que les magasins avaient commencé à utiliser des étiquettes de genre et des indicateurs roses et bleus pour commercialiser des produits spécifiquement destinés aux filles ou aux garçons dans les années 1940 et 1950. Il explique que les recherches sur la psychologie du développement indiquent que les enfants prennent conscience des catégories de genre dès l’âge de 3 ans et sont très sensibles aux étiquettes qui les définissent. Ils utilisent des jouets pour mettre en pratique des compétences qui deviendront utiles dans leur vie future. Quant aux stéréotypes impliquant quels jouets sont pour les filles et lesquels sont pour les garçons, ils peuvent plus tard entraîner des disparités entre les sexes. Alors qu’en ayant accès à toutes les catégories, ils disposent d’un large éventail d’ouvertures. Les enfants, garçons ou filles, auront, par exemple, la chance d’acquérir des compétences spatiales à partir de divers jouets de construction, ce qui peut les aider plus tard lors de l’apprentissage des mathématiques à l’école. De même que jouer avec des ensembles de maison et de poupées leur enseignera des comportements socio-émotionnels leur permettant d’améliorer leur capacité à communiquer et à nouer de bonnes relations. « Rien ne peut déterminer où une personne se retrouvera au cours de sa vie. Mais tout cela a un effet cumulatif, surtout pendant l’enfance. Les petits passent tellement de temps à jouer que cet environnement constituera leur atelier professionnel en grandissant, en tant qu’apprentissage. Une bonne manière de susciter, dès leur très jeune âge, des centres d’intérêt », projette le Pr Campbell Leaper.

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, vient de promulguer un projet de loi obligeant les grands magasins à revoir leurs rayonnages de jouets considérés comme « sexistes », en y imposant d’autres produits « non genrés ». Ils devront ainsi vendre certains jouets et produits de puériculture sur une même surface, en dehors des zones spécifiquement étiquetées...

commentaires (1)

Chouf héné wayn et où sommes nous!!! Ils cherhent à trouver l'égalité entre enfants de sexe différents alors que chez nous on s'efforce à souligner nos différences aussi stupides et chétives qu'elles soient.... moyen âge quand tu ne nous lache point...

Wlek Sanferlou

14 h 33, le 26 octobre 2021

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Commentaires (1)

  • Chouf héné wayn et où sommes nous!!! Ils cherhent à trouver l'égalité entre enfants de sexe différents alors que chez nous on s'efforce à souligner nos différences aussi stupides et chétives qu'elles soient.... moyen âge quand tu ne nous lache point...

    Wlek Sanferlou

    14 h 33, le 26 octobre 2021

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