Les responsables libanais, qui se sont entretenus mardi à Beyrouth avec le nouveau médiateur américain chargé des négociations entre le Liban et Israël sur la délimitation de leur frontière maritime, Amos Hochstein, ont insisté sur la poursuite des négociations entre Beyrouth et Tel Aviv, suspendues depuis mai en raison de divergences sur la surface de la zone contestée entre les deux pays, toujours techniquement en guerre. Les discussions avec M. Hochstein ont été qualifiées de "positives" par le président Aoun, selon notre correspondante Hoda Chedid.
Poursuite des négociations
Les entretiens de M. Hochstein auprès des responsables se sont déroulés en présence de l’ambassadrice des Etats-Unis au Liban, Dorothy Shea. Selon notre correspondante, les discussions entre le responsable américain et le président Aoun étaient "positives" et le chef de l'Etat a insisté auprès de lui "sur l'importance de la poursuite des négociations", saluant par là le rôle de M. Hochstein dans le processus.
Pour sa part, le président du Parlement, Nabih Berry, a affirmé que le Liban "est face à une nouvelle opportunité pour poursuivre les négociations à Naqoura sous les nouveaux auspices américains déployés sur ce plan", selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). M. Berry a profité de cette occasion pour insister auprès du diplomate américain sur "l'importance d'accorder une dérogation au Liban concernant la loi César, et ce pour l'importation du gaz d'Egypte et du courant électrique depuis la Jordanie". Cette loi prévoit des sanctions contre toute personne ou entité qui entretient des relations avec le régime syrien du président Bachar el-Assad. L'importation du gaz et de l'électricité de l'Egypte et de la Jordanie doit se faire à travers la Syrie, mais Washington semble avoir accepté d'accorder une exception au Liban sur ce plan afin de l'aider de sortir de sa grave crise économique et sociale. Toujours selon l'Ani, Amos Hochstein a fait part à Nabih Berry de son "optimisme concernant ces deux dossiers".
Loi César
M. Hochstein s'est ensuite réuni avec le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib. Selon un bref communiqué, les discussions ont été aussi qualifiées de "positives". "Il a été convenu de maintenir le contact afin d'aboutir à un résultat positif sur cette question, dans l'intérêt du Liban", ajoute le communiqué. L'émissaire américain s'est également entretenu à Yarzé avec le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun. Aucune information sur la teneur de leurs discussions n'a été rendue publique. En soirée, Amos Hochstein s'est entretenu avec le ministre de l'Energie, Walid Fayad et l'a informé que Washington comptait "protéger" les parties prenantes à l'accord entre la Syrie, l'Egypte, la Jordanie et le Liban des sanctions prévues par la loi César. Ces développements interviennent alors que le Liban, en plein effondrement économique, est en proie depuis des mois à des coupures draconiennes de courant, jusqu'à plus de 22h par jour.
La visite du diplomate américain, arrivé à Beyrouth mardi soir, a pour objectif, entre autres, de "souligner la volonté de l'administration (du président américain Joe) Biden d'aider le Liban et Israël à trouver une solution acceptée par les deux parties" au litige frontalier, selon un communiqué du département d'Etat américain.
Des négociations avaient démarré entre le Liban et Israël en octobre 2020 sur la base d’une zone contestée d’une superficie de 860 km², à partager entre les deux pays (la ligne 23 qui délimite le triangle des 860 km², adoptée par le gouvernement libanais en 2011). La ligne Hof, du nom du diplomate américain Frederic Hof qui avait joué les médiateurs entre les deux parties entre 2010 et 2012, attribuait au Liban 55% de cette zone contre 45% à Israël. Le Liban avait ensuite fait monter les enchères pendant les négociations, réclamant une zone supplémentaire de 1.430 km² dans le tracé de la frontière maritime avec Israël, mais ces pourparlers avaient fini par être suspendus en décembre 2020.
Le président libanais Michel Aoun avait alors fait de la revendication maximaliste libanaise son cheval de bataille, avant de s’abstenir de signer le décret amendant la superficie de la zone réclamée par Beyrouth. Face aux revendications libanaises qu'il jugeait excessives, Tel-Aviv avait menacé d’élaborer un tracé maximaliste de son cru qui aurait empiété sur quatre blocs libanais et bloqué toute négociation. Jusqu'à présent, aucune date n'a été fixée pour une nouvelle session de ces pourparlers, alors que la résolution du litige est cruciale pour que le Liban puisse entamer l'exploration et l'exploitation de ses réserves d'hydrocarbures.
Début octobre, Israël avait affirmé être prêt à faire de nouveaux efforts pour résoudre son différend avec le Liban sur la délimitation de leurs eaux territoriales en Méditerranée, tout en disant ne pas accepter que Beyrouth "dicte" les termes des pourparlers.
La ligne Hof est un juste et logique compromis que tout le monde avait accepté; qu'Israël nous rende les fermes de Shebba même si la Syrie les revendique. Et signons une paix avec Israël, c'est dans notre intérêt à tous sauf dans celui des Iraniens et des Syriens, donc du Hezbollah qui est représente la pire menace aujourd'hui pour la majorité des Libanais et du Liban tout entier, dans son intégrité; après cette classe politique corrompue et vendue, qui favorise le jeu de ce mouvement terroriste, naturellement. Que les Palestiniens et les Syriens puissent aussi partir de chez nous. Les Iraniens leur emboîteront le pas, si Dieu veut !
15 h 50, le 21 octobre 2021