Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Je refuse

Je refuse de revivre des scènes de guerre.

Je refuse de perdre, encore et encore, des années de ma vie dans la spirale de violence.

Je refuse de voir la peur et l’incompréhension dans les yeux de mes élèves.

Je refuse d’imaginer le désarroi de leurs parents.

Je refuse d’entendre l’inquiétude dans la voix des amis et des parents à l’étranger.

Je refuse d’apprendre que des innocents sont morts.

Je refuse de voir la souffrance des blessés dans les hôpitaux.

Je refuse que des familles perdent leurs maisons en une fraction de seconde.

Je refuse de voir des commerces détruits et des débris de verre joncher le sol.

Je suis révoltée de voir des Libanais, surtout jeunes, porter des armes.

Je suis révoltée de devoir subir des politiciens incompétents et malhonnêtes.

Je suis révoltée à l’idée de vivre à nouveau des relents de la guerre du Liban : la ligne Aïn el-Remmané-Chiyah, la présence de snipers, l’exode des habitants des quartiers touchés, des rumeurs tordues, des analyses des plus farfelues.

Je refuse d’attendre un communiqué du ministre de l’Éducation pour savoir si je peux aller à mon travail demain et les jours qui viennent.

Je refuse de penser que mon pays va sombrer définitivement.

Mon refus est plus un signe de résistance que de désolation.

Si j’ai fait et je continue à faire le choix de rester dans mon Liban meurtri, ce n’est pas pour me laisser faire.

Vous allez me dire : mais qu’est-ce que tu peux faire ?

Chacun de nous peut trouver le moyen de freiner la violence par des mots, des gestes, des attitudes, des actions.

Je veux vivre dans un pays en paix, est-ce trop demander ?

Lamia HITTI

Enseignante et médiatrice

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Je refuse de revivre des scènes de guerre.Je refuse de perdre, encore et encore, des années de ma vie dans la spirale de violence.Je refuse de voir la peur et l’incompréhension dans les yeux de mes élèves.Je refuse d’imaginer le désarroi de leurs parents.Je refuse d’entendre l’inquiétude dans la voix des amis et des parents à l’étranger.Je refuse d’apprendre que des innocents...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut