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Politique - Explosion au port

Le dossier est « fortement politisé et sélectif », accuse Ali Hassan Khalil

Le dossier est « fortement politisé et sélectif », accuse Ali Hassan Khalil

Le député du Hezbollah Hassan Ezzeddine. Photo ANI

Le député Ali Hassan Khalil, qui refuse de comparaître devant le juge Tarek Bitar en charge de l’instruction sur les explosions meurtrières au port de Beyrouth, a estimé hier que le dossier était « fortement politisé » et « sélectif », appelant au dessaisissement du juge jusqu’à ce que la Cour de cassation statue sur les recours présentés à son encontre.

« Nous avons présenté un recours contre M. Bitar, et deux autres recours ont été présentés par des collègues pour suspicion légitime, afin que l’instruction soit confiée à un autre juge », a rappelé le député du mouvement Amal et ancien ministre des Finances. « Cela confirme que le dossier est fortement politisé et sélectif », a accusé M. Khalil, dont l’interrogatoire a été fixé au 12 octobre. Le parlementaire a assuré qu’il était prêt à « être entendu conformément aux normes légales et constitutionnelles », ajoutant toutefois que « le juge Bitar devrait être dessaisi jusqu’à ce que la Cour de cassation statue sur les recours présentés ».

Les députés Nouhad Machnouk, Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter, mis en examen dans le drame du port, avaient présenté vendredi dernier de nouveaux recours personnels contre M. Bitar, « pour suspicion légitime » pour le premier et en « dessaisissement » pour les deux autres, cette fois devant la chambre pénale de la Cour de cassation pour l’ancien ministre de l’Intérieur, et la chambre civile de la Cour de cassation pour MM. Zeaïter et Khalil.

Le magistrat avait déjà été provisoirement dessaisi du dossier de l’enquête par des recours précédents, mais avait repris la main sur le dossier en début de semaine après leur rejet pour vice de forme. Il pourrait de nouveau être dessaisi, en attendant que les nouvelles instances de recours se prononcent, normalement dans le courant de la semaine.

Pour étayer son argumentation, M. Khalil cite le Pr Dominique Rousseau, plus haute référence constitutionnelle française, qui a soulevé selon lui « une violation flagrante de la Constitution par le juge d’instruction ». L’avocat de M. Machnouk, Naoum Farah, avait indiqué avoir consulté M. Rousseau à ce sujet.

L’enquête, un « outil US »…

Pour sa part, le député Hassan Ezzeddine, membre du groupe parlementaire du Hezbollah, a estimé hier que « l’enquête sur les explosions au port de Beyrouth est l’un des moyens que les États-Unis pourraient utiliser contre leurs adversaires lors des élections, afin d’essayer de changer la répartition parlementaire au profit de leurs alliés ».

« Tout ce que les États-Unis ont fait depuis des années et jusqu’à présent, comme le blocus qu’ils ont imposé (au Liban), vise à parvenir à cette fin », a-t-il dit. Il a ainsi mis en garde contre « toute politisation de la justice », appelant les organisations de sécurité internationales et locales, qui disposent de rapports sur le drame du port, à divulguer leurs données.

Dans une interview télévisée, le député a par ailleurs laissé entendre qu’une « version complète de l’entrée du bateau chargé de nitrate d’ammonium au port (dès 2013, NDLR) et du déchargement de ces matières dangereuses existe et peut être mise à n’importe quel moment à la disposition des médias ».

Les critiques de Audi

De son côté, le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Élias Audi, a critiqué hier les responsables qui refusent de comparaître devant le pouvoir judiciaire, entravent le cours de l’enquête sur les explosions meurtrières au port de Beyrouth ou cachent des preuves, estimant qu’ils font saigner davantage les plaies des familles des victimes.

Dans son homélie dominicale, le prélat a déploré que des dirigeants aient « pris des positions ou fait des déclarations, dont certaines étaient hostiles, et lancé des messages politiques que les parents des victimes n’avaient pas besoin d’entendre ». Selon lui, « il aurait été préférable que les responsables se tiennent silencieusement auprès des citoyens qui souffrent pour les soutenir ». « Ils font saigner leurs plaies davantage en refusant de comparaître devant le pouvoir judiciaire, en entravant le cours de l’enquête ou en cachant des preuves et des faits », a-t-il regretté.

Le député Ali Hassan Khalil, qui refuse de comparaître devant le juge Tarek Bitar en charge de l’instruction sur les explosions meurtrières au port de Beyrouth, a estimé hier que le dossier était « fortement politisé » et « sélectif », appelant au dessaisissement du juge jusqu’à ce que la Cour de cassation statue sur les recours présentés à son...
commentaires (4)

Formidable argument circulaire. Puisque nous avons présenté un recours, ceci prouve que l’affaire est politisée. Non mais quel niveau cette classe politique!!!!

Bachir Karim

15 h 13, le 11 octobre 2021

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Commentaires (4)

  • Formidable argument circulaire. Puisque nous avons présenté un recours, ceci prouve que l’affaire est politisée. Non mais quel niveau cette classe politique!!!!

    Bachir Karim

    15 h 13, le 11 octobre 2021

  • Ce type ne doit plus croire qu’il est au-dessus de la loi . Trop d’égo tue !

    Wow

    14 h 48, le 11 octobre 2021

  • En termes de droit, il est usuel aux coupables d’utiliser des vices de procédure puisqu’ils ne peuvent pas prouver leur non culpabilité par manque évident d’arguments

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 31, le 11 octobre 2021

  • Laissez la population trancher plus tard sur la politisation de l enquete ou l ingerence d on ne sait quelle partie dans un dossier de corruption libanaise de la plus grande envergure qui soit, mais qui a malheureusement arraché la vie à de nombreux innocents et laissé d'autres avec des handicaps multiples ou simplement sans abri alors que messieurs (et d'où tenez-vous cette fortune) dormez confortablement dans vos palaces payés avec leur argent. La politique de l impunite tue les libanais a petit feu...

    C EL K

    06 h 02, le 11 octobre 2021

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