Le bureau de presse de la Banque du Liban (BDL) a publié vendredi un communiqué en réponse aux informations rapportées la veille par le journal suisse Le Temps, et partiellement confirmées par L’Orient-Le Jour. Le quotidien suisse avait accusé, en citant ses propres sources, le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, d’avoir supprimé 14 pages issues d’un « rapport intermédiaire » (Financial Sector Assesment Program ou FSAP) élaboré en 2016 par le Fonds monétaire international (FMI) qui « pointait l’immense faiblesse financière » du Liban. Ce rapport intermédiaire a servi à élaborer l’évaluation définitive du Liban par le FMI pour cette année-là, dans un rapport définitif publié en janvier 2017 et auquel Le Temps fait aussi référence.
Le gouverneur de la Banque centrale assure dans sa réponse que l’article du quotidien suisse s’inscrit dans une campagne de diffamation le ciblant. « Cet article et tout ce qui est mentionné n'a rien à voir avec la vérité, et accuser le gouverneur de la Banque du Liban de ces faits et de ces interférences est loin de refléter la réalité. De plus, l’allégation concernant la suppression de 14 pages de ce rapport a des visées négatives envers le gouverneur lui-même, et cela fait partie de la campagne de ciblage agressive continue contre sa personne », peut-on lire dans ce communiqué.
Ce dernier remet en cause aussi le « timing suspicieux » de la publication de cet article et le fait qu’il accuse le gouverneur de la BDL d’avoir en personne supprimé les pages concernées. Car, selon le communiqué, le FMI suit une méthodologie de travail « sérieuse et transparente » et « quiconque au courant de sa façon de travailler ne croira pas à de tels mensonges ». Le communiqué explique qu'après avoir effectué une visite au Liban, c'est une fois de retour aux Etats-Unis que l’équipe du FMI rédige son rapport pour qu’il soit, ensuite, selon le gouverneur, renvoyé aux autorités libanaises « et pas seulement à la Banque du Liban ». Les différentes parties concernées y apposent alors leurs remarques. Ces remarques « pourront ensuite être prises en considération, ou pas », précise le communiqué. Suite à cela, ce rapport est discuté et approuvé au Conseil d’administration du FMI.
Détenteurs des CDS
« Ce n'est pas la première fois que le gouverneur de la Banque du Liban fait l'objet de telles campagnes formulées par le journal Le Temps, ce qui confirme l'existence de quelques personnes biaisées derrière ces articles suspects et erronés », continue le communiqué. « Ce qui est étrange, c'est que toutes ces campagnes agressives contre le gouverneur de la Banque du Liban ont commencé en avril 2020, après que le Liban ait fait défaut en mars 2020 sur le paiement des eurobonds (titres de dette en devises émises par le Liban). […] Les campagnes ciblant le gouverneur ne le dissuaderont toutefois pas de révéler qui étaient les détenteurs des CDS lorsque le Liban a fait défaut sur le remboursement des eurobonds », conclut le communiqué.
Les CDS (credit default swaps) sont des contrats qui permettent de se couvrir contre un défaut de paiement de la dette d’un pays. Produits similaires à des assurances, plus le risque de défaut est élevé plus leur valeur augmente .
Doté d’un nouveau gouvernement depuis le 10 septembre, soit 13 mois après la démission du précédent, le Liban s’apprête à redémarrer ses négociations avec le FMI pour tenter de décrocher une assistance financière. Les réunions pourraient commencer en novembre, à en croire des déclarations du Premier ministre Nagib Mikati. Ces négociations avaient été initiées par l’exécutif précédent en mai 2020, soit deux mois après le défaut de paiement annoncé par l’État sur les eurobonds. Elles avaient été interrompues en juillet suite à une levée de bouclier des banques, de la BDL et de certains députés qui avaient rejeté l’approche prise en compte dans le plan de redressement du gouvernement pour calculer et répartir les pertes du secteur financier – lesquelles se chiffrent en dizaines de milliards.
Le gouverneur de la BDL est, lui, ciblé depuis plusieurs mois par des enquêtes financières lancées en Suisse, en France et au Royaume-Uni.
commentaires (16)
Les FAITS. Le PM DIAB propose un plan de redressement qui ne plaît pas aux banques ni à la BDL( juin, juillet 2020). Explosion du port ( 4 août 2020 ). Démission du PM ( 10 août 2020). J'oubliais, on avertit le PM et le Président de la présence de produits dangereux dans le port. Comme ils n'avaient rien à faire ils auraient pu s'en occuper. Hitler a mis le feu au parlement allemand pour se débarrasser des communistes.
NASSER Jamil
20 h 45, le 10 octobre 2021