La visite d'Abdollahian confirme "le soutien et la coopération" de l'Iran, affirme le Hezbollah

Le groupe parlementaire du Hezbollah a salué jeudi la visite à Beyrouth du ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, assurant que les discussions qu'il a tenues avec les dirigeants libanais mettent en exergue "le soutien et la coopération" de l'Iran au Liban, qui poursuit son effondrement socio-économique depuis plus de deux ans. Le groupe a par ailleurs appelé le gouvernement à "organiser les législatives aux dates fixées par la loi".

Dans un communiqué publié à l'issue de leur réunion hebdomadaire, les députés du Hezbollah ont estimé que "la visite de M. Abdollahian et les discussions qu'il a eues avec les responsables et les partis politiques confirment la position fraternelle et amicale de l'Iran à l'égard du Liban". Ils ont salué les "profondes relations" qui lient les deux pays, que le parti "veille à développer". 

Arrivé jeudi à l'aube à Beyrouth pour une visite officielle, M. Abdollahian a assuré que Téhéran "se tiendra toujours au côté du Liban pour briser le siège injuste auquel il est soumis". Il a dans ce contexte noté que les compagnies iraniennes sont prêtes à construire en 18 mois deux centrales électriques au Liban, au moment où ce pays est paralysé par de sévères pénuries de courant et de carburants. L'Iran a envoyé depuis septembre plusieurs cargaisons de fuel iranien au Liban via la Syrie et le Hezbollah, suite à un feu-vert accordé par Washington, alors que que ce genre d'importations implique généralement des sanctions.  

Les députés chiites ont par ailleurs estimé que "les crises politiques, économiques et structurelles qui frappent le Liban sont dues à un déséquilibre interne qui concorde avec l'apparition de changements au niveaux des forces politiques qui ont imposé leur pouvoir dans la région". Ces propos constituent une critique peu voilée à l'attention des États-Unis, que le Hezbollah accuse d'imposer un blocus au Liban.

Le Hezbollah a en outre noté que "le gouvernement doit effectuer rapidement les préparatifs nécessaires pour organiser les législatives avec succès aux dates fixées par la loi". Il a aussi plaidé en faveur d'"une coopération constructive avec le gouvernement".  Le groupe parlementaire a estimé que le gouvernement doit commencer par mettre un terme à l'effondrement économique du pays, augmenter les heures d'approvisionnement en courant électrique, stabiliser la livre libanaise qui a perdu plus de 90% de sa valeur contre le billet vert, et permettre aux déposant de retirer leur argent bloqué par les banques. 

Les commissions parlementaires mixtes se sont prononcées jeudi en faveur de la tenue des législatives le 27 mars prochain au lieu du 8 mai, alors que la date du scrutin, la participation de la diaspora libanaise et la réduction de l’âge de vote constituent toujours des pommes de discorde entre les formations politiques. Ces élections sont perçues par nombre de Libanais comme un premier tremplin vers le changement auquel ils aspirent. 

Le groupe parlementaire chiite a enfin souligné la nécessité que l'enquête sur les explosions meurtrières du 4 août 2020 au port de Beyrouth se poursuive, estimant que "toute interférence de l'extérieur, à n'importe quel niveau, viole la souveraineté nationale et vise à imposer des pressions politiques qui risquent de faire dévier l'enquête".