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Politique - Liban

Les commissions parlementaires en faveur de la tenue des législatives le 27 mars

La députée Inaya Ezzeddine se retire de la réunion afin de protester contre le refus des députés de plancher sur la question du quota féminin.

Les commissions parlementaires en faveur de la tenue des législatives le 27 mars

La commission parlementaire des Finances et du budget réunie à l'Hémicycle, le 27 septembre 2021. Photo Ali Fawaz/Parlement libanais

Les commissions parlementaires mixtes se sont prononcées jeudi en faveur de la tenue des législatives le 27 mars prochain au lieu du 8 mai, alors que la date du scrutin, la participation de la diaspora et la réduction de l’âge de vote constituent les principales pommes de discorde entre les formations politiques. Selon la chaîne LBCI, toutes les formations politiques représentées au sein des commissions se sont dites favorables à la date du 27 mars, à l'exception du groupe du Liban fort, majoritairement composé du Courant patriotique libre de Gebran Bassil, qui s'est abstenu de voter.

La réunion intervenait alors que plusieurs interrogations entourent déjà les législatives, même si tous les protagonistes se disent favorables à la tenue de ce scrutin. Des divergences qui s'intensifient et font craindre un report du scrutin, selon certains observateurs.

Repère

Amendements à la loi électorale : qui propose quoi ?

Les législatives prévues initialement en mai 2022 sont perçues par nombre de Libanais comme un premier tremplin vers le changement des dirigeants au pouvoir accusés de corruption et d'incompétence par une importante tranche de la population. Actuellement, plusieurs formations politiques, notamment le Hezbollah et le mouvement Amal, se disent en faveur de l'organisation du scrutin le 27 mars, au lieu du mois de mai, prétextant du mois du Ramadan en avril prochain. Toutefois, le CPL de Gebran Bassil s'est montré défavorable à cet avancement de date, a contrario de son rival chrétien, les Forces libanaises de Samir Geagea, favorables à l'organisation de législatives le plus tôt possible.

Prenant la parole lors de la réunion, le député Georges Adwan (Forces libanaises, FL) a salué le fait que "tous les groupes parlementaires sont déterminés à ce que les élections aient lieu dans les délais impartis". A la suite du consensus atteint concernant l'organisation du scrutin en mars, "la question est désormais aux mains du gouvernement", a-t-il souligné, affirmant que l'amendement de la date s'accompagnerait d'aménagements au niveau des délais d'inscription des listes de candidats. M. Adwan a par ailleurs indiqué que sa formation était en faveur d'un vote des émigrés "en fonction de leur lieu d'origine au Liban" et pour l'annulation des six sièges réservés à la diaspora.

En effet, ce vote des Libanais résidant à l'étranger est un autre point de discorde entre les formations politiques. Le tandem chiite Hezbollah-Amal s'y oppose, alors que le CPL plaide pour ce vote légalisé pour la première fois en 2008 et exercé lors des législatives de 2018. Si la loi électorale prévoit que les Libanais de la diaspora élisent six députés (un pour chaque continent), certains groupes de la société civile et partis réclament qu'ils puissent voter en fonction de leur localité d'origine, pour les 128 membres du Parlement. 

Inaya Ezzeddine se retire de la séance
Une autre question qui se pose est celle portant sur la question d'un quota féminin. En effet, Inaya Ezzeddine, députée d’Amal, avait indiqué que son parti entendait défendre une proposition de loi qui prévoit un quota de 26 sièges féminins au sein de l’hémicycle, répartis équitablement entre chrétiennes et musulmanes. La parlementaire a toutefois exprimé sa colère jeudi en se retirant de la séance des commissions mixtes, affirmant que celles-ci étaient réticentes à aborder cette question. "Les commissions n'ont pas pris la peine de plancher sur les détails du quota", a-t-elle regretté. "Je dis aux femmes membres des partis politiques : la question du soutien à la participation des femmes (à la vie politique, NDLR) n'est que cosmétique car je pense que ces partis n'y croient pas, car ils ont refusé de discuter des détails" du quota féminin, a affirmé la députée.

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Commentant les débats ayant eu lieu lors de la réunion, le député Hadi Aboulhassan, membre du Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt, a affirmé que "les discussions semblent s'orienter sur un amendement de la loi électorale actuelle car obtenir un accord politique autour d'une nouvelle loi est impossible à ce stade". Critiquant le texte actuellement en vigueur, le député a estimé que cette loi "a contribué à élargir le fossé sur le plan national et à favoriser le repli communautaire". Il a ensuite exprimé le soutien de sa formation au rabaissement de l'âge de vote de 21 ans à 18 ans ainsi qu'au vote des Libanais de la diaspora pour 128 députés et non seulement six, et enfin à la mise en place d'un quota pour les femmes.

En outre, le député Anis Nassar (FL) a affirmé que le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a dit que la mise en place de mégacentres de vote pour les électeurs dans leur lieu de résidence était "impossible". L'option des mégacentres est défendue par le CPL.

Quant au député Fouad Makhzoumi (indépendant), il a dénoncé "un manque de sérieux au Parlement" au sujet des réformes électorales, notamment concernant l'âge minimum pour voter et le quota féminin.

Enfin, le chef des FL, Samir Geagea, s'est invité dans le débat en rappelant dans un communiqué que la commission chargée de superviser les élections doit être formée six mois avant le scrutin et présidée par un juge à la retraite choisi par le gouvernement parmi trois noms proposés par le Conseil supérieur de magistrature. "Mais le problème c'est qu'il y a des sièges vacants au sein de ce Conseil à la suite du départ à la retraite de nombreux juges qui y siégeaient", a rappelé le leader chrétien. "Le gouvernement doit immédiatement combler ces vacances", a plaidé M. Geagea.

Les commissions parlementaires mixtes se sont prononcées jeudi en faveur de la tenue des législatives le 27 mars prochain au lieu du 8 mai, alors que la date du scrutin, la participation de la diaspora et la réduction de l’âge de vote constituent les principales pommes de discorde entre les formations politiques. Selon la chaîne LBCI, toutes les formations politiques représentées au...

commentaires (3)

Pourquoi des sièges en proportion définie pour les femmes ? Est-ce qu'il y a une différence entre femmes et hommes quand aux droits civiques, et l'égalité des chances ? Rien ne les différencie des hommes, mais aussi, rien n'oblige à leur faire des concessions. Rien n'empêche celles qui sont capables, de se présenter aux élections. Un point, c'est tout.

Esber

21 h 07, le 07 octobre 2021

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Commentaires (3)

  • Pourquoi des sièges en proportion définie pour les femmes ? Est-ce qu'il y a une différence entre femmes et hommes quand aux droits civiques, et l'égalité des chances ? Rien ne les différencie des hommes, mais aussi, rien n'oblige à leur faire des concessions. Rien n'empêche celles qui sont capables, de se présenter aux élections. Un point, c'est tout.

    Esber

    21 h 07, le 07 octobre 2021

  • En mars, il n'est pas rare qu'il neige là-haut, et des routes se bloquent même l'espace d'une journée. Que faire, alors ?

    Esber

    21 h 00, le 07 octobre 2021

  • Bravooo à la députée Inaya Ezzedine pour sa prise de position vis à vis des femmes

    Khoury-Haddad Viviane

    16 h 47, le 07 octobre 2021

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