Mikati s'entretient avec le diplomate français Duquesne

L’ambassadeur français chargé de la coordination du soutien international au Liban, Pierre Duquesne, qui se trouve depuis lundi à Beyrouth pour s'entretenir avec les dirigeants libanais, s'est réuni jeudi avec le Premier ministre, Nagib Mikati, au Grand sérail, rapporte notre correspondante Hoda Chedid. Le diplomate était accompagné de l'ambassadrice de France au Liban, Anne Grillo.

Lors de son entretien avec M. Mikati, le diplomate français a insisté sur "la nécessité de commencer rapidement à négocier avec le Fonds monétaire international et de parvenir à un accord avant la fin de l'année". "Si un accord est trouvé et mis en œuvre, la France pourrait organiser une conférence internationale d'aide", a-t-il ajouté. 

M. Duquesne a également été reçu par le ministre de l'Energie, Walid Fayad. Il avait déjà rencontré ces derniers jours plusieurs ministres du cabinet Mikati, dont ceux des Transports et des Travaux publics, Ali Hamiyé, et des Affaires sociales, Hector Hajjar. 

La visite du diplomate français, qui doit se poursuivre jusqu'à vendredi, a été organisée alors que le Liban souffre depuis 2019 d'une crise socio-économique inédite qui a plongé 78% de la population dans la pauvreté. Une situation qui s'est détériorée en raison d'une crise politique qui a duré 13 mois avant de déboucher sur la naissance du gouvernement de Nagib Mikati.

Pierre Duquesne s'était rendu au Liban en juillet afin de faire le suivi de l’aide française, de continuer à mobiliser les partenaires internationaux et de recenser les besoins en amont de la conférence de soutien au peuple libanais qui avait été organisée le 4 août dernier, un an après les explosions meurtrières au port de Beyrouth.

La France est impliquée de près dans les efforts visant à faire sortir le Liban de la crise qu'il traverse. Le 1er septembre 2020, moins d'un mois après l'explosion meurtrière au port de Beyrouth, et lors d'une 2ème visite au Liban, le président français, Emmanuel Macron avait annoncé une feuille de route pour une sortie de crise au Pays du Cèdre. Cette feuille de route avait toutefois fait long feu face à une classe politique libanaise qui rechigne à lancer de véritables réformes.

Treize mois plus tard, en septembre dernier, ce sont finalement des contacts entre M. Macron et son homologue iranien, Ebrahim Raïssi, qui auraient finalement accéléré la formation du gouvernement Mikati, le 10 septembre.