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Société - Explosions au port

Les familles des victimes soulagées mais prudentes après le maintien de Bitar

Rassemblés hier devant le port de Beyrouth, des proches ont affiché leur soutien au magistrat en charge de l’enquête et appelé à éviter toute politisation.

Les familles des victimes soulagées mais prudentes après le maintien de Bitar

"Nous sommes à bout de patience", peut-on lire sur la banderole brandie par un proche de victime. Photo Mohammad Yassine

Les familles des victimes du port de Beyrouth ont accueilli hier avec soulagement le rejet des recours présentés par les députés Nohad Machnouk, Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter contre le juge Tarek Bitar. Rassemblés hier après-midi devant le port, portraits de leurs proches entre les mains, comme ils ont l’habitude de le faire chaque quatrième jour du mois, les proches des victimes ont réitéré leur soutien au juge, dessaisi temporairement de ses fonctions pendant une semaine. Mais la prudence reste de mise, étant donné que les pressions et les intimidations à l’encontre du juge pourraient reprendre à tout moment. « Tout est possible » de la part de la classe politique, estime Nada Noureddine, qui tient dans ses mains une photo de son fils Rida, un militaire tué dans les explosions. « Nous parions aujourd’hui sur le juge Bitar parce que nous voulons la vérité, et c’est notre droit », dit-elle encore à L’Orient-Le Jour. « Depuis 14 mois, ils manœuvrent (pour éviter que la vérité soit connue). Mais que Dieu donne la force au juge Bitar. Rida était mon petit dernier. Il était le plus gâté de mes enfants », confie-t-elle les larmes aux yeux.

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Rima Zahed, dont le frère a péri lors des explosions, est pour sa part plutôt optimiste. « Nous n’avons pas pu nous empêcher de sourire lorsque nous avons appris que le juge était maintenu à son poste. Nous avons remercié Dieu car il y a encore des magistrats honnêtes dans ce pays », indique-t-elle, en allusion au juge Nassib Elia, président de la cour d’appel civile de Beyrouth, qui a pris la décision concernant les recours contre Tarek Bitar. La bataille n’est pas encore gagnée pour autant puisque la justice doit à présent se pencher sur un recours en suspicion légitime présenté par l’ancien ministre des Travaux publics Youssef Fenianos contre Tarek Bitar. « Nous appelons maintenant la juge Randa Kfoury (qui devrait statuer sur le recours présenté par M. Fenianos) à nous soutenir pour que le juge Bitar soit définitivement maintenu en charge de cette enquête. Nous faisons entièrement confiance à Tarek Bitar. Il travaille comme il se doit », ajoute Mme Zahed.

Comme à chaque quatre du mois, les familles des victimes revivent leur deuil, rassemblés devant le port. Photo Mohammad Yassine

« Nous rendrons justice par nos propres moyens »

Accoudée à une barrière à l’entrée du port, Amale Maoula, qui a perdu son fils Kassem dans les explosions, se réjouit du maintien du juge à son poste. « La nouvelle nous a surpris. Nous avons un peu repris espoir. C’est peut-être grâce à nos prières que Tarek Bitar n’a pas été dessaisi aujourd’hui », lance cette femme, tout de noir vêtue depuis la mort de son fils. Son époux, Youssef Maoula, se dit déterminé à aller jusqu’au bout, même s’il doit faire éclater la vérité par ses propres moyens. « Cela fait 14 mois que nous vivons dans la tristesse et la douleur. Nous voulons savoir ce qui s’est vraiment passé », confie-t-il à L’OLJ. « Si le juge est dessaisi à nouveau, nous allons rendre justice aux victimes par nos propres moyens. Nous prendrons pour cible tous ceux qui ont déjà été convoqués par les juges Fadi Sawan (dessaisi en février dernier) et Tarek Bitar », menace-t-il.Dans un communiqué lu lors du sit-in par le porte-parole des familles, Ibrahim Hoteit, les proches des victimes ont remercié le juge Nassib Elia pour avoir pris une décision en faveur du juge Tarek Bitar. Ils ont par ailleurs exhorté la juge Randa Kfoury à « émettre un verdict juste » en ce qui concerne le recours de Youssef Fenianos. M. Hoteit a encore appelé le peuple libanais « dans son ensemble » à se tenir aux côtés des familles des victimes « loin de toute politisation parce que le crime du 4 août a touché tout le monde ». Il a exhorté le juge Bitar à se remettre rapidement au travail, alors que les députés poursuivis par le magistrat ne bénéficient actuellement pas de leur immunité parlementaire, la session extraordinaire de la Chambre étant actuellement terminée après le vote de confiance en faveur du gouvernement Mikati et la session ordinaire ne reprenant que le 19 octobre. Après cette date, ils bénéficieront à nouveau de leur immunité.

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« Nous n’avons pas peur. Nous assurons aux criminels que nous ne baisserons pas les bras », lance pour sa part Moustapha Soboh, père de Ziad Soboh, l’une des victimes du drame. « Nombreux sont ceux qui accusent le juge Tarek Bitar (d’être politisé). Mais il ne l’est pas. Sinon, il se serait retiré du dossier dès le début », ajoute M. Soboh, se disant « confiant » que la classe politique ne pourra plus mettre les bâtons dans les roues du magistrat.

Les familles des victimes du port de Beyrouth ont accueilli hier avec soulagement le rejet des recours présentés par les députés Nohad Machnouk, Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter contre le juge Tarek Bitar. Rassemblés hier après-midi devant le port, portraits de leurs proches entre les mains, comme ils ont l’habitude de le faire chaque quatrième jour du mois, les proches des victimes...
commentaires (3)

OLJ, SOYEZ AU NIVEAU DES EVENEMENTS. N,ASPHYXIEZ PAS LA LIBRE EXPRESSION. CE SERAIT TRES DOMMAGE. PUBLIEZ MA LIBRE ET VRAIE EXPRESSION. NE CENSUREZ PAS LES VERITES ECRITES PAR VOS ABONNES. CE SERAIT ENCORE UNE FOIS TRES DOMMAGE ! PAS AUX ABONNES BIEN SUR.

LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

09 h 37, le 05 octobre 2021

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Commentaires (3)

  • OLJ, SOYEZ AU NIVEAU DES EVENEMENTS. N,ASPHYXIEZ PAS LA LIBRE EXPRESSION. CE SERAIT TRES DOMMAGE. PUBLIEZ MA LIBRE ET VRAIE EXPRESSION. NE CENSUREZ PAS LES VERITES ECRITES PAR VOS ABONNES. CE SERAIT ENCORE UNE FOIS TRES DOMMAGE ! PAS AUX ABONNES BIEN SUR.

    LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

    09 h 37, le 05 octobre 2021

  • N,ATTENDEZ RIEN DE LA JUSTICE. LE JUGE BITAR EST DE BONNE FOI MAIS LES CLIQUES MAFIEUSES COALISEES EN COSA NOSTRA NE LE LAISSERAIT POINT NOMMER CEUX QUE TOUT LE MONDE CONNAIT DEJA AVEC ALLIES ET PARAVENTS.

    LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

    09 h 26, le 05 octobre 2021

  • Un vrai spectacle de desolation, les parents des innocentes victimes face a une bande de voleurs criminels qui font front commun contre la justice. Les suspects n’ont aucune honte a invoquer touts sortes de motifs pour paralyser le juge Bitar. Leur grand donneur d’ordres, le hezbollah n’a-t-il pas declare’ que l’enquete devait etre close ? La verite est claire maintenant . Voyons comment reagira la population libanaise a la conclusion suite de ce drame national.

    Goraieb Nada

    08 h 33, le 05 octobre 2021

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