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Économie - Crise

Le Liban reprend officiellement ses négociations avec le FMI

Le ministère des Finances se dit "en faveur  d'un accord sur un plan de redressement approprié".

Le Liban reprend officiellement ses négociations avec le FMI

Le logo du Fonds monétaire international (FMI). Photo d'archives AFP

Le ministère des Finances a annoncé lundi que le Liban a officiellement repris les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un plan de sauvetage visant à sortir le pays de la grave crise socio-économique dans laquelle il se débat depuis l'été 2019. Cette reprise fait suite à l'interruption des pourparlers entamés par le précédent gouvernement de Hassane Diab en raison de désaccords avec la Banque du Liban (BDL).

Dans un communiqué, le ministère s'est dit "en faveur d'un accord sur un plan de redressement approprié qui pourrait être soutenu par l’institution (le FMI, ndlr) et bénéficier d'un large soutien de la communauté financière internationale". "Le gouvernement nouvellement formé par Nagib Mikati est pleinement conscient de l’urgence de la situation sociale et économique au Liban et des défis qui l’attendent", poursuit le ministère, alors que le pays a connu durant 13 mois une crise politique qui a contribué à la détérioration de la situation économique.

Jeudi dernier, le Liban avait officialisé la formation d'une nouvelle délégation en vue d'une reprise des négociations avec le FMI. La délégation comprend le vice-Premier ministre Saadé Chami, les ministres des Finances, Youssef Khalil, et de l'Economie Amine Salam, le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, et fera appel "à des experts en fonction des sujets et des dossiers examinés durant le processus de négociations".

Restructuration de la dette
Toujours selon le communiqué, le ministre Khalil a affirmé qu'"un programme soutenu par le FMI est essentiel pour mettre le pays sur la voie du redressement". "Un accord sur un financement permettra de garantir que le redressement soit associé à une mise œuvre de réformes nécessaires et attendues depuis longtemps, et aidera à restaurer la confiance en notre économie", a-t-il ajouté. 

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"Parallèlement à l’engagement avec le FMI, le gouvernement reste pleinement engagé dans un processus constructif, transparent et équitable de restructuration de la dette avec toutes les autres parties prenantes, et se réjouit de l’intérêt des créanciers du Liban, y compris  ceux rassemblés sous la bannière "Ad Hoc Lebanon Bondholder Group", de participer à ce processus", souligne le communiqué. Le gouvernement a enfin réitéré "son engagement à trouver une solution équitable et globale" pour tous les créanciers et "engagera, avec le soutien des conseillers financiers et juridiques, des discussions de bonne foi avec tous ces créanciers le plus tôt possible".

Dans l'après-midi, un porte-parole du FMI a de son côté confirmé que le Fonds avait reçu un message de Nagib Mikati, dans lequel il exprime "l'intérêt des autorités libanaises concernant le programme" de financement de l'institution et leur volonté de relancer les négociations. Ces dernières se concentreront, selon ce porte-parole, sur les réformes nécessaires pour résoudre la crise économique et financière libanaise. Les "discussions techniques" avec le Liban devraient reprendre "dans les prochains jours", a-t-il ajouté.

Formé il y a moins de trois semaines, le nouveau gouvernement libanais s'est engagé, dans son plan d'action, à relancer dans les plus brefs délais les négociations avec le FMI, après une période de 13 mois sans gouvernement actif, ce qui avait aggravé une crise qualifiée par la Banque mondiale d'une des pires dans le monde depuis 1850.

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Lourdement endetté, le Liban a annoncé, en mars 2020, le premier défaut de paiement de son histoire, avant d'approuver un plan de réformes et de lancer des pourparlers avec le FMI, restés toutefois lettre morte. Entamés en mai 2020, ces négociations ont fini par dérailler deux mois plus tard sur fond de divisions -côté libanais- sur la répartition des pertes à assumer entre l'Etat et ses principaux créanciers, la Banque centrale et des banques commerciales notamment.

Depuis le début de la crise socio-économique et financière à l'automne 2019, la monnaie nationale a perdu environ 90% de sa valeur face au dollar, provoquant une inflation à trois chiffres. 78% des Libanais vivent dorénavant sous le seuil de pauvreté, contre moins de 30% avant la crise, selon l'ONU. La communauté internationale, la France en tête, a maintes fois appelé à la formation d'un gouvernement réformateur, conditionnant l'octroi d'aides substantielles à des réformes structurelles qui se font attendre depuis des années.

Le ministère des Finances a annoncé lundi que le Liban a officiellement repris les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un plan de sauvetage visant à sortir le pays de la grave crise socio-économique dans laquelle il se débat depuis l'été 2019. Cette reprise fait suite à l'interruption des pourparlers entamés par le précédent gouvernement de Hassane Diab...

commentaires (3)

Negotiations ? Je doute. Le Liban devra se plier integralement aux conditions du FMI. Sinon, il ne se passera rien du tout, et nous continuerons de nous engoufrer dans les abimes de l'Histoire ...

Remy Martin

21 h 04, le 04 octobre 2021

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Commentaires (3)

  • Negotiations ? Je doute. Le Liban devra se plier integralement aux conditions du FMI. Sinon, il ne se passera rien du tout, et nous continuerons de nous engoufrer dans les abimes de l'Histoire ...

    Remy Martin

    21 h 04, le 04 octobre 2021

  • DES NEGOCIATIONS ? A LA BONNE HEURE ! DEPUIS QUAND L,ENDETTE MET DES CONDITIONS A L,ENDETTEUR ? REFORMES, ECONOMIE, FINANCES, ADMINISTRATION ET POLITIQUE PARLERA ET IMPOSERA LE FMI. CE N,EST PAS UNE ORGANISATION CHARITABLE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 36, le 04 octobre 2021

  • L'important n'est pas de reprendre les négociations;est-ce que ça va aboutir ? Les doutes sont légitimes dans le contexte général actuel. Espérons pour ne pas être pessimiste. On entend des murmures que les 3 milliards du FMI, on peut s'en passer, avec ses conditions sévères, et virer à autre chose ! Mais quoi ?

    Esber

    18 h 45, le 04 octobre 2021

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