Manifestation contre la convocation par la SG du réalisateur d'une pièce de théâtre

Un groupe de manifestants se sont rassemblés lundi devant le siège de la Sûreté générale (SG) à Beyrouth en soutien au réalisateur palestinien Awad Awad, convoqué par cet organisme, rapporte la page Daleel Thawra sur Instagram.

Le réalisateur a été convoqué après avoir présenté une pièce de théâtre, Tenfiseh (Défoulement), qui contiendrait des propos injurieux à l’encontre du chef de l’État, Michel Aoun, sans obtenir de permis de représentation auprès du bureau des médias de la direction de la SG.

A sa sortie de sa convocation, M. Awad a dit qu'il comptait demander une autorisation des autorités et a promis que sa pièce sera jouée à nouveau.

Samedi dernier, la représentation de la pièce, prévue au Théâtre al-Madina, dans le quartier Hamra, avait été annulée, engendrant une mobilisation d'une quinzaine d'artistes qui ont joué dans la rue.

La directrice d'al-Madina, Nidal el-Achkar, avait expliqué à L’Orient-Le Jour que la pièce avait été présentée dans le cadre d'une série d'ateliers autour de la thématique de l'art thérapie, soulignant qu'elle n'avait pas jugé nécessaire de passer par la SG, comme la loi le dicte. Selon elle, à l’issue de la première représentation, vendredi dernier, un informateur a dû "alerter les autorités en prétendant que le spectacle comprenait des insultes proférées à l’encontre du président de la république, ce qui n’est pas le cas". "C’est parce que nous n’avions pas de permis que la deuxième représentation a été annulée", avait-elle ajouté.

Réagissant à la polémique, la Sûreté générale a dénoncé dimanche le fait que "le réalisateur palestinien Awad Awad a présenté une pièce de théâtre (...) sans passer par le circuit légal pour la diffusion des pièces, à travers le bureau des médias de la direction de la Sûreté générale", assurant que cette démarche "viole les lois en la matière".

Contacté par L'Orient-Le Jour le jour-même, le metteur en scène avait préféré s'abstenir de tout commentaire, se contentant d'exprimer sa tristesse "parce qu'au Liban, un travail d'étudiants a besoin d'un permis et doit passer par la censure".