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Dernières Infos - Enquête sur l'explosion au port de Beyrouth

Des proches des victimes reçus par le ministre de la Justice à la veille d'une manifestation

Des proches des victimes reçus par le ministre de la Justice à la veille d'une manifestation

Le ministre de la Justice, Henri Khoury, s'entretenant avec des proches victimes des explosions meurtrières au port de Beyrouth, le 28 août 2021. Photo ANI

À la veille d'un sit-in qu'ils comptent organiser mercredi devant le palais de justice pour protester contre les entraves à l'enquête sur la double explosion meurtrière au port de Beyrouth, des proches des victimes ont été reçus mardi par le ministre de la Justice, Henri Khoury, qui a exprimé son soutien au juge Tarek Bitar, en charge de l'enquête et temporairement dessaisi  par un recours présenté par le député Nouhad Machnouk.

Le ministre Khoury a assuré qu'il est "totalement solidaire des proches des victimes et de leur cause", rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). "Le pouvoir judiciaire accomplit complètement son travail légal", a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de ''mettre un terme à la diffamation envers ce pouvoir, parce que cela affaiblit les deux parties, c'est-à-dire les parents des victimes et le pouvoir judiciaire". M. Khoury a toutefois affirmé que ses prérogatives ne lui permettaient pas d'interférer dans le travail du magistrat ni de s'informer des détails de l'enquête, mais il a noté qu'il poursuivra le suivi du dossier, afin de s'assurer de son avancement.

De son côté, le porte-parole des familles des victimes, Ibrahim Hoteit, qui a perdu son frère dans le drame, a affirmé avoir demandé au ministre de "protéger la justice au Liban". "Nous organisons demain un sit-in qui pourrait produire d'autres actions dans le but de défendre notre cause", a-t-il précisé. M. Hoteit a formulé l'espoir que la présidente de la 6è chambre de la Cour de cassation, la juge Randa Kfoury, rejettera la plainte de l'ancien ministre Youssef Fenianos, et que le président de la 12è chambre de la Cour d'appel, le juge Nassib Elia, fera de même concernant le recours de M. Machnouk, "afin de parvenir, pour une fois au Liban, à dévoiler la vérité et à rendre justice" aux victimes.

Le juge Bitar, en charge de l'instruction sur les explosions, a été dessaisi de l'enquête lundi après avoir été officiellement notifié de la plainte déposée par le député Machnouk devant la Cour d'appel de Beyrouth, pour réclamer que l'instruction soit confiée à un autre magistrat, le temps que la Cour d’appel statue. La plainte avait été déposée quelques jours après que le juge, récemment menacé par le Hezbollah, avait fixé la date du 1er octobre pour une nouvelle audience pour l'ancien ministre de l'Intérieur, parallèlement à plusieurs interrogatoires décisifs.

Mercredi dernier, les avocats de l'ancien ministre des Travaux publics et des Transports, Youssef Fenianos, poursuivi lui aussi pour "intention présumée d'homicide, négligence et manquements", avaient également présenté une plainte devant la Cour d'appel, afin de réclamer le dessaisissement de M. Bitar.

Dans ce contexte, les avocats du directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, également poursuivi, ont accusé le juge Bitar de "violer la loi afin de camoufler la vérité et enregistrer des accomplissements fictifs". Ils ont ainsi déploré le fait que M. Bitar ait poursuivi des ministres, affirmant que c'est à la Haute Cour chargée de juger les ministres et le président de la République qu'il incombe de le faire.

Des proches des victimes et des activistes se sont en outre rassemblés en fin d'après-midi devant le domicile du juge Elia à Mazraat Yachouh, au nord de Beyrouth, en soutien au juge Bitar. Ils ont lancé des slogans pour réclamer la justice et la vérité. Les contestataires ont également estimé que la plainte déposée à l'encontre de M. Bitar est illégale, notant que la Cour d'appel n'est pas compétente pour trancher dans cette affaire. Ils ont enfin demandé une nouvelle fois que les immunités des dirigeants poursuivis par le juge soient levées afin qu'ils soient jugés.

À la veille d'un sit-in qu'ils comptent organiser mercredi devant le palais de justice pour protester contre les entraves à l'enquête sur la double explosion meurtrière au port de Beyrouth, des proches des victimes ont été reçus mardi par le ministre de la Justice, Henri Khoury, qui a exprimé son soutien au juge Tarek Bitar, en charge de l'enquête et temporairement dessaisi  par un...