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Politique - Enquête sur l'explosion du port de Beyrouth

Mandat d'arrêt par contumace contre Youssef Fenianos

Sit-in des proches des victimes devant le palais de Justice de Beyrouth.

L’ancien ministre des Travaux publics Youssef Fenianos. Photo d’archives AFP

Le juge d'instruction près la Cour de justice, Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur la double explosion meurtrière au port de Beyrouth le 4 août 2020, a émis jeudi un mandat d'arrêt par contumace contre l'ancien ministre des Transports et des Travaux publics, Youssef Fenianos, poursuivi pour "intention présumée d'homicide, négligence et manquements" et qui a refusé une nouvelle fois d'être interrogé aujourd'hui, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). S'indignant du retard dans l'enquête, des proches des victimes du drame ont parallèlement organisé un sit-in ce matin devant le palais de Justice de Beyrouth, afin de dénoncer les ingérences politiques dans le processus.

L'interrogatoire de Youssef Fenianos, prévu le 6 septembre, avait été reporté au 16 septembre afin d'étudier deux recours pour "vice de forme" présentés par ses avocats, alors que l'enquête piétine depuis un an. M. Fenianos ne s'est finalement pas présenté à l'interrogatoire jeudi. Ce qui a poussé le juge Bitar a émettre le mandat d'arrêt par contumace visant l'ex-ministre. Selon l'Ani, le juge Bitar a rejeté le recours pour vice de forme et a fait savoir aux avocats du prévenu que M. Fenianos était au courant de sa convocation aujourd'hui et qu'il a sciemment refusé de comparaître.

Dans ce contexte, le secrétariat général du Parlement a adressé aujourd'hui une lettre à la Cour de cassation dans laquelle il affirme que selon la Constitution, M. Fenianos devrait être entendu par la Haute Cour chargée de juger les ministres et le président de la République et non par la Cour de justice.  Il a demandé à la Cour de cassation de "faire le nécessaire", sans préciser ce qu'il entend par là.

Réagissant au mandat d'arrêt lancé contre M. Fenianos, qui est membre du Courant Marada, le chef de cette formation chrétienne Sleiman Frangié a affiché sa solidarité avec l'ex-ministre. "Avec l'émission du mandat d'arrêt contre le ministre Youssef Fenianos, nous l'assurons de notre soutien dans sa défense légitime, dans le cadre des lois en vigueur", a écrit M. Frangié sur Twitter.

"Que Dieu vous maudisse tous!"
Pour dénoncer ces ingérences dans l'enquête, des proches des victimes du drame se sont rassemblés en matinée devant le palais de Justice, réclamant que les personnes impliquées dans ce dossier rendent des comptes. Ibrahim Hoteit, porte-parole des familles des victimes et qui a perdu son frère Tharwat dans le drame, a menacé de mesures d'escalade. "Que Dieu vous maudisse tous!", a-t-il lancé, sur place, aux responsables politiques et judiciaires qu'il accuse d'entraver l'enquête. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le domicile du procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate.

Parallèlement, les familles des pompiers tués dans l'explosion ont affirmé que le frère du soldat du feu Joe Noun, William Noun, a eu un entretien téléphonique avec le procureur général par intérim près la cour de cassation, Ghassan Khoury, qui devrait étudier les deux recours pour "vice de forme" présentés par l'avocat de M. Fenianos. Lorsque M. Noun a demandé au juge pourquoi il n'avait toujours pas examiné ce recours, le magistrat lui a rétorqué qu'il "sait faire son travail". "Nous voulons savoir qui a tué nos proches et causé les explosions au port", a rétorqué William Noun.

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Plus d'un an après la double explosion de plusieurs centaines de tonnes de nitrate d'ammonium et qui a fait au moins 214 morts et plus de 6.500 blessés, dévastant des quartiers entiers de la capitale, l'enquête locale n'a toujours pas donné de résultats. De nombreux responsables poursuivis par le juge d'instruction près la Cour de justice, à l'instar de M. Fenianos, refusent toujours de comparaître, et les diverses composantes de la classe dirigeante, qui ont rejeté une enquête internationale, sont accusées de tout faire pour torpiller l'enquête. M. Bitar a été confronté à une levée de boucliers après avoir demandé la levée de l'immunité de plusieurs responsables en vue de les inculper.

En plus de Youssef Fenianos, des poursuites ont été lancées à l'encontre des députés Ghazi Zeaïter, Ali el-Khalil et Nouhad Machnouk, du général Abbas Ibrahim, directeur de la Sûreté générale, de l'ex-commandant en chef de l'armée Jean Kahwagi, d'un ancien chef des renseignements de l'armée, Camille Daher, de plusieurs officiers et du chef de la Sécurité de l’État Tony Saliba.

Le juge Bitar avait également émis deux mandats d'amener à l'encontre du Premier ministre sortant Hassane Diab, poursuivi pour négligence dans ce drame, mais celui-ci avait refusé de comparaître devant le magistrat, soutenu en cela par les figures de la communauté sunnite à laquelle il appartient. Le magistrat a fixé au 20 septembre la date d'une nouvelle audience. Il avait chargé les Forces de sécurité intérieure (FSI) de l'interpeller s'il ne se présentait pas à sa convocation, mais il s'est avéré que les FSI sont chargées de la protection personnelle de M. Diab. Le juge Ghassan Khoury a donc chargé jeudi la Sécurité de l'Etat de le faire, selon les informations de la chaîne LBCI. Hassane Diab a quitté le territoire libanais il y a quelques jours, afin de se rendre aux Etats-Unis pour un séjour familial, selon ses proches. Ce départ a provoqué un tollé parmi les proches des victimes.

Le juge Bitar avait également lancé un mandat d'arrêt contre un membre du Conseil supérieur des douanes, Hani Hajj Chéhadé, après avoir interrogé le prévenu pendant six heures consécutives.

Le juge d'instruction près la Cour de justice, Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur la double explosion meurtrière au port de Beyrouth le 4 août 2020, a émis jeudi un mandat d'arrêt par contumace contre l'ancien ministre des Transports et des Travaux publics, Youssef Fenianos, poursuivi pour "intention présumée d'homicide, négligence et manquements" et qui a refusé une nouvelle fois...

commentaires (3)

Il faudra pt'etre demander la permission du lionceau sinon ... gare au gorille...

Wlek Sanferlou

20 h 05, le 16 septembre 2021

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Il faudra pt'etre demander la permission du lionceau sinon ... gare au gorille...

    Wlek Sanferlou

    20 h 05, le 16 septembre 2021

  • OLJ, AYEZ L,AMABILITE DE NOUS FOURNIR DE VOS FICHIER AVEC LES DATES LES NOMS DES PAYS QUI ONT SAISI DES PARTISANS DU HEZBOLLAH AVEC DES QUANTITES DE NITRATE IMPORTEES AVEC EUX DE BEYROUTH ET REPORTES EN LEUR TEMPS DANS VOTRE JOURNAL OU VOS INFOS. NOUS VOUS SERONS, LIBANAIS, RECONNAISSANTS ET LE JUGE BITAR LE SERA CERTAINEMENT AUSSI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 58, le 16 septembre 2021

  • TRES BIEN, JUGE BITAR, VOUS POURSUIVEZ LES RESPONSABLES DE NEGLIGENCE ET DE CRIME NON INTENTIONNE. ILS ECOPERONT DE QUELQUES MOIS OU ANNEES, CE QUE J,EN DOUTE, PUIS LES VOILA CIRCULANT DE NOUVEAU. LA POUDRE SERA JETTE SUR LES YEUX DES VICTIMES VIVANTES ET DES PARENTS DES VICTIMES YIALLI ALLAH YIRHAMON. EST-CE DE LA JUSTICE CA OU DE LA MASCARADE ? POURQUOI PLUS D,UN AN APRES IGNOREZ-VOUS DE POURSUIVRE LES OU PLUTOT LE PROPRIETAIRE ET UTILISATEUR DU NITRATE DONT PLUSIEURS PAYS SE SONT PLAINT. EXCUSEZ MA FRANCHISE, MAIS SI VOUS AVEZ PEUR LA VOIE EST TOUTE INDIQUEE. DEMANDEZ L,INTERVENTION DE LA JUSTICE INTERNATIONALE, VOEU DE TOUS LES LIBANAIS PUIS DEMISSIONNEZ HONORABLEMENT ET ALLEZ AUSSI LOIN QUE POSSIBLE DES COSA NOSTRA QUI SONT IMPUNI S ET RIGOLENT DU CHEMIN POURSUIVI DANS CETTE AFFAIRE PUISQUE EUX SEULS SONT DERRIERE. CE NE SONT NI DIAB, NI FENIANIOS NI ABBAS IBRAHIM NI... NI... NI... LES SUBALTERNES. ALLEZ DERRIERE LES OU PLUTOT LA TETE. VOUS SEREZ UN HEROS LIBANAIS DE LA JUSTICE... SI RARE DANS CE PAYS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 08, le 16 septembre 2021

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