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Politique - Impasse gouvernementale

Inquiète pour le Liban, l’UE multiplie les missions diplomatiques à Beyrouth

Une délégation du comité militaire de l’UE, conduite par le général Claudio Graziano, effectue une visite de deux jours pour sonder les besoins de l’armée.

Inquiète pour le Liban, l’UE multiplie les missions diplomatiques à Beyrouth

Le président Michel Aoun s’entretenant avec le général Claudio Graziano et la délégation qui l’accompagne. Photo Dalati et Nohra

Les personnalités et les délégations étrangères se succèdent au Liban, témoignant d’une inquiétude internationale quant aux conséquences désastreuses d’une crise qui ne fait que tirer les Libanais vers le fond, alors que la classe politique reste concentrée sur les négociations relatives à sa représentation au sein d’un gouvernement qui tarde à voir le jour.

Quelques jours après la visite d’une délégation de parlementaires sociaux-démocrates européens à Beyrouth, c’est un groupe du comité militaire de l’Union européenne (UE), conduit par le général Claudio Graziano, ancien commandant en chef de la Finul (2007-2010), qui effectue une tournée de deux jours au pays du Cèdre. Le groupe a été reçu hier par le président Michel Aoun, le chef du législatif Nabih Berry et le Premier ministre sortant Hassane Diab. Il doit encore discuter avec le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun. Selon un communiqué de la délégation de l’Union européenne au Liban, l’objectif de cette visite est de réaffirmer « la solidarité et le soutien de l’UE au peuple libanais », et en particulier aux forces régulières « avec qui l’UE entretient une coopération fructueuse depuis 2013 ». Selon le texte, l’Union européenne reste « profondément préoccupée par la crise au Liban et exhorte les décideurs à briser l’impasse politique, afin de mettre le pays sur la voie d’une reprise économique ».

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Ces inquiétudes ont été exprimées par le général Graziano au cours d’un entretien avec un groupe restreint de journalistes, dont L’Orient-Le Jour, qu’il a accueillis à l’hôtel Mövenpick.

« L’Europe se fait beaucoup de souci pour le Liban », a-t-il confié, se disant persuadé que des solutions sont possibles à l’effroyable crise que traverse le pays. « Les Libanais doivent eux-mêmes travailler à le faire », a-t-il néanmoins ajouté.

Pour lui, le Liban n’est pas un État failli mais « des dangers guettent le pays du Cèdre ». « Un État failli, c’est lorsqu’il est impossible de mettre en place un gouvernement, lorsque l’armée ne répond plus à personne et qu’il n’y a plus de règles de manière générale. Il est quand même important que le Liban n’arrive pas à ce stade-là », a-t-il averti, précisant que l’UE suit de près la situation locale car « elle n’a aucun intérêt à ce que le Liban devienne un État failli ». « Le Liban est un pays important, très connecté à l’Union européenne, et nous avons donc tout intérêt à l’avoir stable et fort », a-t-il ajouté, en pressant pour la formation d’un cabinet et en indiquant que l’UE soutient le processus politique de manière indirecte.

Débat et résolution

Dans ce contexte, L’Orient-Le Jour a appris que le Parlement européen a fixé au 14 septembre la date d’un débat sur la crise au Liban et au 16 septembre celle pour l’adoption d’une résolution à ce sujet.

Durant son entretien avec le chef de l’État, le général Graziano a expliqué que sa tournée vise à se faire une idée de la situation au Liban, notamment sur le plan de la sécurité, et à fournir de l’aide à la troupe dans ces circonstances difficiles. Il a affirmé que l’Union européenne était prête à aider le pays, soulignant l’importance d’y préserver la sécurité et de respecter les résolutions internationales.

« L’armée libanaise est un pilier important du pays en ce moment. Nous continuons de la soutenir pour qu’elle puisse travailler de manière efficace », a-t-il déclaré devant les journalistes, en se félicitant du travail qu’elle accomplit. « Malgré les problèmes économiques et logistiques, les soldats continuent d’avoir le moral et de travailler dans la solidarité. En ce moment, le plus important, c’est d’assurer l’alimentation des hommes, les soins médicaux et les munitions », a-t-il dit.

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Concernant les aides qui pourraient être octroyées à la troupe dans le futur, le général Graziano a expliqué qu’il est là « pour prendre note et émettre des recommandations ». « On verra ensuite comment trouver des financements pour de nouveaux projets », a-t-il expliqué.

À Baabda, Michel Aoun a salué « tout soutien » européen au pays en crise, notamment à l’armée « qui joue un rôle principal dans la préservation de la sécurité sur tout le territoire, notamment à la frontière sud avec Israël », appelant à aider les forces de sécurité.

Le chef de l’État a aussi réitéré l’engagement du Liban à respecter la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité, soulignant que « les incidents qui sont enregistrés de temps en temps à la frontière libano-israélienne restent contenus et ne violent pas les règles d’engagement » établies depuis la fin du conflit militaire de juillet 2006 entre le Hezbollah et Israël.

M. Aoun fait référence aux incidents sporadiques enregistrés récemment à la frontière libano-israélienne entre des éléments du parti chiite et l’armée de l’État hébreu. Dernière escalade en date, le 6 août dernier, quand le Hezbollah avait tiré plus de 10 roquettes en direction d’Israël, qui avait riposté par des frappes d’artillerie.

Le président s’est par ailleurs attardé devant la délégation européenne sur l’épineuse question des réfugiés syriens massivement présents sur le territoire libanais. Il a dans ce cadre souligné « l’importance de l’aide que l’Union européenne pourrait fournir pour assurer le retour des réfugiés notamment dans les zones désormais sûres ». Il a demandé que les aides (financières) soient distribuées en Syrie et non au Liban afin de ne plus retarder le retour de ces réfugiés dont le nombre est selon lui estimé à près de 1 800 000 personnes, « le Liban n’étant plus en mesure de payer le coût de cette présence, qui dépasse les cinq milliards de dollars par an ».

Claudio Graziano s’est par la suite entretenu au Sérail avec le Premier ministre sortant Hassane Diab. Selon un communiqué de la présidence du Conseil, les discussions ont porté sur la situation sécuritaire au Liban. Le diplomate européen a également été reçu par le président du Parlement Nabih Berry. Il rendra visite aujourd’hui aux soldats de la Finul à Naqoura.

Les personnalités et les délégations étrangères se succèdent au Liban, témoignant d’une inquiétude internationale quant aux conséquences désastreuses d’une crise qui ne fait que tirer les Libanais vers le fond, alors que la classe politique reste concentrée sur les négociations relatives à sa représentation au sein d’un gouvernement qui tarde à voir le jour. Quelques jours après la visite d’une délégation de parlementaires sociaux-démocrates européens à Beyrouth, c’est un groupe du comité militaire de l’Union européenne (UE), conduit par le général Claudio Graziano, ancien commandant en chef de la Finul (2007-2010), qui effectue une tournée de deux jours au pays du Cèdre. Le groupe a été reçu hier par le président Michel Aoun, le chef du législatif Nabih Berry et le Premier ministre sortant...
commentaires (5)

j'ai ete censure ce matin. n'ayant plus envie de tout reecrire, je resume : LES DELEGATIONS ET AUTRES "MISSIONS" DE L'EU & les autres ONT TORT DE S'ADRESSER A M AOUN. CELA NE FAIT QUE LE RENDRE D'AUTANT PLUS ENFERRE DANS SES "SOUCIS" POUR LE GRAND PEUPLE DU LIBAN

Gaby SIOUFI

16 h 37, le 10 septembre 2021

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Commentaires (5)

  • j'ai ete censure ce matin. n'ayant plus envie de tout reecrire, je resume : LES DELEGATIONS ET AUTRES "MISSIONS" DE L'EU & les autres ONT TORT DE S'ADRESSER A M AOUN. CELA NE FAIT QUE LE RENDRE D'AUTANT PLUS ENFERRE DANS SES "SOUCIS" POUR LE GRAND PEUPLE DU LIBAN

    Gaby SIOUFI

    16 h 37, le 10 septembre 2021

  • LES MULTIPLES DÉLÉGATIONS UE QUI SUCCÈDENT AU LIBAN POUR RENCONTRER QUI ? AOUN ET BERRI BIEN SÛR, CES DEUX LÀ VONT LEUR EXPLIQUER TOUT CE QU'IL ONT BESOIN POUR ÊTRE PROTÉGÉS AU LIBAN. BERRI VA LEUR DIRE PAR EXEMPLE QUE CES FEMMES QUI MANIFESTENT DEVANT MA PORTE SONT DES TERRORISTES. ET AOUN DE SON CÔTÉ VA LEUR DEMANDER À AIDER BASSIL DE PRENDRE LE POUVOIR. ET LE GÉNÉRAL AOUN RÉCLAME PLUS DES ARMES POUR ÉTOUFFER LES MANIFESTANTS ET PROTÉGER LA MAFIA DU POUVOIR. ET LES DÉLÉGUÉS UE ÉCOUTENT ET ENREGISTRENT LES DEMANDES. ET NOUS LE PETIT PEUPLE, EN ATTENDANT L'ARRIVÉE DES ARMES EN RENFORT POUR BERRI ET AOUN, ON CONTINUE À ESPÉRER EN PRIANT À MAR CHARBEL.

    Gebran Eid

    13 h 00, le 10 septembre 2021

  • LE LIBAN EST GOUVERNE PRATIQUEMENT PAR LA TRINITE PARADISIAQUE DU BIEN DE L,ARCHANGE MIKHAEL LE BARBU ET DE SES DEUX LIEUTENANTS BENIS L,ARCHANGE GABRIEL ET L,ARCHANGE RAPHAEL QUI ONT REBATIT LE PAYS ET COMME PROMIS LES CITOYENS VIVENT UNE VIE PARADISIAQUE GRACE A CETTE TRINITE DU BIEN. - ET MAINTENANT OLJ MON COMMENTAIRE D,HIER QUI DISAIT LE CONTRAIRE ET FUT CENSURE PEUT ETRE PUBLIE AVEC CETTE VERSION QUI JE CROIS A VOTRE BENEDICTION. - HONTE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 23, le 10 septembre 2021

  • Multipliez, multipliez espérons qu'il en restera quelque chose...

    Christine KHALIL

    08 h 55, le 10 septembre 2021

  • La France est inquiète, le Vatican est inquiet. Les USA sont inquiets. Les libanais , eux, ont, depuis longtemps dépassé ce stade. Mais chez ceux qui sont censés nous diriger, la seule inquiétude est de voir leur copain piquer leur part de gâteau!

    Yves Prevost

    07 h 19, le 10 septembre 2021

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