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Culture - Photographie

L’histoire du port est l’histoire de tous les Libanais

Pour commémorer la tragédie du 4 août 2020, l’artiste photographe Eddy Choueiry décide de réaliser un livre référence, un

livre-Mémoire. L’histoire narrée et imagée du port de Beyrouth depuis sa création et toute son évolution jusqu’à ce funeste jour qui l’a réduit à néant, emportant des centaines de vies.

L’histoire du port est l’histoire de tous les Libanais

Une photographie des silos détruits intitulée « L’âme des victimes ». Photo Eddy Choueiry

Au cours de sa carrière photographique, Eddy Choueiry a toujours privilégié la protection du patrimoine libanais. Ses ouvrages sur les vestiges de Sofar, sur la réserve de biosphère du Chouf, l’histoire du chemin de fer, les maisons traditionnelles libanaises ou les villages libanais méconnus en attestent. Son projet re Beirut, histoire du port est avant tout dédié à toutes les victimes et à leurs familles, afin de ne jamais oublier.

Une première publication réalisée le 4 août 2021 en 6 exemplaires a été rendue possible d’abord grâce à l’aide de L’Orient-le Jour, qui a permis à l’artiste d’avoir accès aux archives et d’en disposer, ensuite à l’association Help Us Rise, à la Bibliothèque improbable du pinacle et enfin à South for Construction, en attendant de trouver un éditeur.

L’ouvrage comporte plusieurs volets : l’histoire du port, de ses silos et de toutes les années qui l’ont conduit à devenir partie prenante du patrimoine libanais, une histoire qui retrace les années glorieuses et surtout celles qui ont contribué à l’essor du pays. On y trouve ensuite un hommage en images à tous les disparus, un flash-back sur la journée du 4 août, le réveil le lendemain et la détermination et la volonté de tous les Libanais de se tendre la main pour reconstruire ensemble, et enfin un chapitre dédié aux demeures classées et aux quartiers détruits.

Pour Eddy Choueiry, cette photo se passe de commentaire. Photo DR

La fierté du Liban

Le projet d’Eddy Choueiry est un ouvrage poignant fait d’images insoutenables dans l’objectif de l’artiste, de portraits éloquents et de témoignages afin de réécrire l’histoire. La narration fut rendue possible grâce à la collaboration de la professeure Christine Babikian Assaf dont la thèse de doctorat portait sur ce sujet, de Hala Homsi, journaliste au quotidien an-Nahar, qui raconte l’histoire des silos, de Camille Tarazi, protecteur des demeures libanaises, de Mona Hallak et Élias Joreige pour remonter jusqu’aux années 1300 et traverser toutes les décennies qui ont suivi. On y apprend la mise en place de la compagnie du port, des quais et des entrepôts de Beyrouth en 1888, la création du port de Beyrouth à l’époque des Ottomans où en 1895 l’aménagement d’un port moderne est obtenu par un sujet ottoman, Joseph Moutran, notable de Baalbeck, et son rachat plus tard par le comte Edmond de Perthuis. Suivra son développement sous le mandat français jusqu’à son affranchissement des États étrangers. Quelles ont été les institutions qui l’ont géré ? Quel était son mode de fonctionnement ? Son développement et son essor, son infrastructure et les services qu’il offrait ? Comment vivaient ses employés et quels étaient les avantages sociaux (infirmerie, clinique médicale, logements et autres facilités) qu’ils en tiraient ? En 1957, le Journal de la marine marchande à Paris avait écrit : « C’est le port le plus rapide et le plus organisé du Moyen-Orient. » Il s’agissait du port de Beyrouth, celui qui était devenu le seul débouché de l’Irak et de la Jordanie et qui desservait la péninsule Arabique et le golfe Arabo-Persique. Depuis que le Liban avait obtenu son indépendance, le trafic s’était accru et on avait jugé nécessaire d’y construire un troisième bassin. Ses silos, dont les travaux avaient été entamés en 1968 sous le mandat de Charles Hélou, comptaient parmi les plus grands du monde. Ils avaient comme fonctions le stockage et l’exportation locale et internationale. Leur construction, rendue possible grâce à un financement partiel par le Fonds de développement koweïtien, avait été réalisée par une société tchèque et la supervision des travaux assurée par une société suisse, Buhler Group. Les silos étaient devenus un objet de fierté du Liban et dans un article paru en juin 1974, le magazine Monde du Liban avait rapporté : « Rarement un projet à l’échelle nationale au Liban aura été aussi rentable et aussi bénéfique à l’économie du pays. Rarement projet aura comporté en lui-même autant de possibilités. »

L’histoire narrée et imagée du port de Beyrouth depuis sa création.

Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?

Le palais Sursock, qui a survécu à 20 ans de guerre, n’est pas la seule demeure classée à avoir été atrocement endommagée en 20 secondes en ce 4 août. Eddy Choueiry va refaire le chemin avec Camille Tarazi, défenseur acharné du patrimoine et dévoué à la cause de l’héritage libanais et de ses plus belles demeures. Du palais Bustros à la maison Rayess, de la villa de May Daouk qui appartenait autrefois à la famille Sursock au musée du même nom, du palais Féghali aux maisons Tuéni et Trad et tant d’autres, des siècles de constructions faisaient la richesse et la beauté de Beyrouth. Le constat est affligeant.

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Des toiles de grands maîtres lacérées, des objets de valeur explosés, des photos sacrées brûlées et tous ces souvenirs qui font la mémoire des habitants partis en lambeaux. Beyrouth verse des larmes, ses habitants traînent dans des rues éventrées, ses survivants se mettent à genoux pour remercier ou soulever blessés et morts. Les images de l’artiste parlent d’elles-mêmes et nous renvoient à ce qui fut l’innommable, l’inconcevable assassinat du peuple libanais. Depuis l’explosion, de nombreux groupes, ONG, architectes, ingénieurs et bénévoles tentent de réparer l’irréparable. Les maisons sont recouvertes de bâches comme première mesure de protection à l’approche de l’hiver, les jeunes se mobilisent, cuisinent, balayent, réconfortent. Dans l’objectif de l’artiste, il y a ce qui fut et ce qui sera. Une ville reconstruite envers et contre tout, mais des plaies que rien ne pourra cicatriser.

Au cours de sa carrière photographique, Eddy Choueiry a toujours privilégié la protection du patrimoine libanais. Ses ouvrages sur les vestiges de Sofar, sur la réserve de biosphère du Chouf, l’histoire du chemin de fer, les maisons traditionnelles libanaises ou les villages libanais méconnus en attestent. Son projet re Beirut, histoire du port est avant tout dédié à toutes les...

commentaires (1)

L,HISTOIRE DU PORT EST L,HISTOIRE DE TOUS LES CLANS CONTREBANDIERS ET DE LEURS CONNEXTIONS INTERNES Y COMPRIS LES PARTAGES D,INFLUECES ET DE LIGNES ROUGES TRACEES ENTRE LES BELLIGERANTS DE LA GUERRE CIVILE ET OU RIEN NE PASSAIT PAR LES DOUANES AVANT QUE LES MAFIEUX ENCAISSENT LES TAXES ET LES SOMMES POUR ENREGISTRER MOINS DE QUANTITES DE ,MARCHANDISES AU DETRIMENT DE L,ETAT. AUJOURD,HUI UN MEGA TRAFIQUANT Y SEVIT DEPUIS DEUX DECENNIES SUR LES PORTS ET SUR L,AEROPORT.ET. IL Y A BEAUCOUP TROP A DIRE. C,EST L,HISTOIRE DU PORT EST LA PLUS NOIRE DU LIBAN.

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 37, le 06 septembre 2021

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Commentaires (1)

  • L,HISTOIRE DU PORT EST L,HISTOIRE DE TOUS LES CLANS CONTREBANDIERS ET DE LEURS CONNEXTIONS INTERNES Y COMPRIS LES PARTAGES D,INFLUECES ET DE LIGNES ROUGES TRACEES ENTRE LES BELLIGERANTS DE LA GUERRE CIVILE ET OU RIEN NE PASSAIT PAR LES DOUANES AVANT QUE LES MAFIEUX ENCAISSENT LES TAXES ET LES SOMMES POUR ENREGISTRER MOINS DE QUANTITES DE ,MARCHANDISES AU DETRIMENT DE L,ETAT. AUJOURD,HUI UN MEGA TRAFIQUANT Y SEVIT DEPUIS DEUX DECENNIES SUR LES PORTS ET SUR L,AEROPORT.ET. IL Y A BEAUCOUP TROP A DIRE. C,EST L,HISTOIRE DU PORT EST LA PLUS NOIRE DU LIBAN.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 37, le 06 septembre 2021

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