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Économie - Liban

Le prix des carburants en légère baisse, sauf le gaz

Selon les nouveaux tarifs, le prix du bidon d'essence à 95 octane est passé de 128.200 LL à 126.600 LL.

Le prix des carburants en légère baisse, sauf le gaz

Des dizaines de voitures agglutinées devant une station service à Zalka, au nord de Beyrouth, le 20 août 2021. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Après la hausse fulgurante des prix des carburants du fait de la levée partielle des subventions par la Banque du Liban (BDL), les tarifs de ces matières ont légèrement baissé mardi, à l'exception du prix de la bonbonne de gaz. Entre-temps, les files d'attente devant les stations-service restent aussi longues que les semaines précédentes et de nouvelles scènes chaotiques sont régulièrement signalées un peu partout dans un pays qui poursuit sa descente aux enfers.

Selon les nouveaux tarifs, le prix du bidon d'essence à 95 octane est passé de 128.200 LL à 126.600 LL, et celui à 98 octane (quasi introuvable au Liban) coûte désormais 130.800 LL. Le mazout, lui, se vend mardi à 98.100 LL, son prix ayant baissé de 700 LL. Le prix de la bonbonne de gaz qui se vendait à 90.600 LL passe toutefois à 91.400 LL.

D'ordinaire, le tableau des prix des hydrocarbures est publié le mercredi par les autorités.

Il y a dix jours, les responsables libanais ont annoncé une suppression partielle des subventions par la Banque du Liban (BDL) sur le carburant et le calcul des prix selon un taux de 8.000 livres pour un dollar jusqu’à fin septembre, contre 3.900 livres depuis fin juin. Cette décision n’a pas vraiment suffi à débloquer la crise. Les files d'attente continuaient de s'allonger devant les stations-service où plusieurs heurts ont lieu de manière quasi-quotidienne. L'armée libanaise a été chargée de surveiller l'écoulement des stocks de carburants dans les stations selon les anciens tarifs.

La BDL qui subventionnait l'importation de ces produits avait décidé de mettre un terme à ce mécanisme, faute de fonds suffisants et en raison d'une contrebande vers la Syrie et de pratiques illégales de spéculation qui aggravent la crise économique et financière que traverse le pays. L'enveloppe de 225 millions de dollars que les décideurs demandent dans ce cadre doit permettre de maintenir ces prix intermédiaires du carburant jusqu'à fin septembre. Les prix des carburants ont pratiquement triplé en deux mois, tandis que 78% de la population libanaise vit sous le seuil de pauvreté, selon les Nations Unies. 

Conseil de sécurité du Sud

Dans ce contexte, le Conseil de sécurité du Sud réuni à Saïda a ordonné aux stations d'essence approvisionnées de servir les clients sous peine d'être fermées si elles le refusent. Le Conseil leur a toutefois demandé de ne pas permettre le remplissage de bidons d'essence pour tenter d'atténuer la crise du carburant, d'organiser le remplissage des voitures dans les stations-service et préserver la sécurité des citoyens. Il a également appelé les municipalités concernées et les forces de sécurité à ne pas permettre aux voitures de stationner la nuit devant les stations pour gagner du temps dans la file d'attente.

Enfin, le Conseil a enjoint le ministère de l'Énergie de rester informé du nombre de litres d'essence distribués à chaque station-service dans le Liban-Sud. Il a enfin demandé que celles-ci ne se limitent pas à servir les habitants de la région. Ces pratiques avaient dernièrement occasionné des tensions, notamment entre les habitants des localités de Aanqoun et Maghdouché au Liban-Sud.

Minoteries en danger

La crise des carburants frappe également de plein fouet le secteur de production alimentaire. Les minoteries du pays ont ainsi tiré la sonnette d'alarme mardi, mettant en garde contre un arrêt de la production de farine "dès aujourd'hui" faute de mazout. Dans un communiqué, les minotiers ont annoncé "une pénurie de mazout qui commence à menacer l'ensemble des minoteries d'un arrêt forcé de la production, ce qui provoquerait une crise de la farine". "Nous n'avons pas reçu les quantités nécessaires depuis dix jours en dépit des promesses", ont-ils ajouté avant d'appeler les autorités à leur fournir du mazout. Dans des propos accordés à la chaîne LBCI, la cheffe de la Direction générale du pétrole, Aurore Feghali, a annoncé que les minotiers dont les noms figurent sur la liste du ministère de l'Economie seront approvisionnés demain en mazout.

Réagissant à la situation, le président de la République, Michel Aoun, a appelé mardi l'armée, la police et la justice à informer de manière transparente les Libanais sur les perquisitions effectuées dans des entrepôts ou des stations-service. "Les Libanais ont le droit de savoir qui monopolise les médicaments, le lait pour enfant, les équipements médicaux, qui les stocke pour faire des profits et en priver ceux qui en ont besoin. Ils ont également le droit de savoir quelles mesures ont été prises contre les accapareurs et ce qu'il est advenu des saisies", a affirmé le chef de l'Etat. Le président a également promis d'informer le public de "toutes les vérités" à ce sujet.

Des rumeurs sur des relaxations d'accapareurs de biens subventionnés qui seraient couverts politiquement ont circulé ces derniers jours, envenimant encore davantage la colère des Libanais envers la classe politique inactive pour résoudre la crise et envers ceux qui stockent ou monopolisent illégalement des denrées, des médicaments ou du carburant, tandis que la population s'enfonce dans la misère.

Après la hausse fulgurante des prix des carburants du fait de la levée partielle des subventions par la Banque du Liban (BDL), les tarifs de ces matières ont légèrement baissé mardi, à l'exception du prix de la bonbonne de gaz. Entre-temps, les files d'attente devant les stations-service restent aussi longues que les semaines précédentes et de nouvelles scènes chaotiques sont...

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