
Les soldats de l'armée libanaise accueillis par les villageois de Qaa, le 22 août 2017. (Photo Stringer. AFP)
Le président libanais, Michel Aoun, a appelé lundi l'armée et les forces de sécurité à la vigilance face aux "activités terroristes" qui pourraient tenter de profiter des "défis économiques" auxquels le Liban fait face pour provoquer "plus de chaos". Le chef de l'Etat a fait ces déclarations à l'occasion de la quatrième commémoration de la fin de l'opération "Aube des jurds" contre les jihadistes qui étaient installés dans une zone libanaise frontalière avec la Syrie. Ce message intervient alors que les autorités mettent régulièrement en garde contre la présence au Liban de "cellules terroristes dormantes" et les risques sécuritaires liés à l'effondrement du pays en raison de la grave crise socio-économique.
La "victoire" contre les jihadistes du groupe Etat islamique, en août 2017, n'aurait pas pu être atteinte "sans le sang des martyrs qui sont tombés pour protéger le peuple et le territoire libanais et sans la coopération de toutes les institutions sécuritaires qui ont permis de révéler les réseaux et cellules terroristes et d'en venir à bout", a écrit M. Aoun dans un communiqué. Le président Aoun a toutefois appelé l'armée et tous les organes sécuritaires à faire preuve de "vigilance constante face aux activités et plans terroristes qui visent à perturber la sécurité et la stabilité et à exploiter les conditions et défis économiques actuels pour provoquer encore plus de chaos, afin de réaliser des objectifs extérieurs". Le chef de l'Etat a par ailleurs salué les efforts et "sacrifices" des forces de sécurité dans la "période délicate" que traverse le pays, appelant tous les Libanais à s'unir autour de l'institution militaire afin de ne donner à personne "l'opportunité de pêcher en eaux troubles et d'entraver toute tentative de relance ou de retour à la vie normale".
L'opération "Aube des jurds" avait été lancée fin août 2017 contre les jihadistes du groupe État islamique qui étaient déployés dans les jurds (arrière-pays) de Qaa et Ras Baalbeck, deux localités de la zone frontalière avec la Syrie. Elle faisait suite à une bataille lancée par le Hezbollah contre les jihadistes du Front Fateh el-Cham (ex al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda) et a débouché sur un accord conclu pour leur évacuation vers la région de Deir ez-Zor, en Syrie, en échange de la libération de prisonniers (principalement du Hezbollah) et d'informations sur des soldats qui avaient disparu dans la région.
Lundi, l'armée libanaise a de son côté assuré qu'elle restait "en alerte" face aux cellules terroristes qui tentent de faire leur réapparition au Liban. "A l'occasion de la quatrième commémoration de la bataille de l'Aube des jurds, nous nous souvenons des martyrs dont le sang a permis de libérer les jurds et commémorons notre victoire contre le terrorisme", a écrit l'armée sur son compte Twitter. Elle a ajouté qu'elle restera "en alerte face aux cellules qui essaient d'exploiter la situation actuelle pour faire leur réapparition" au Liban.
Le conflit de 2017 qui s'était terminé sur un accord qui permettait aux jihadistes de se replier en Syrie est considéré par le Hezbollah comme la "deuxième libération" du Liban, après le retrait de l'armée israélienne du Sud, en mai 2000. Dans un discours prononcé vendredi, le numéro un du Hezbollah Hassan Nasrallah a dans ce contexte accusé l'ambassade américaine d'avoir durant les combats "fait pression" sur le gouvernement libanais pour l'empêcher de prendre des "initiatives" visant à éliminer ces groupes, dénonçant le fait que l'ambassade leur avait fait parvenir des armes et des fonds sous couvert "d'aides humanitaires", en plus du soutien "international et régional" dont bénéficiaient ces combattants jihadistes. Le résultat de la bataille contre les extrémistes installés dans les jurds a, selon lui, "prouvé une nouvelle fois "la victoire du triptyque +armée-peuple-résistance+".
Le président libanais, Michel Aoun, a appelé lundi l'armée et les forces de sécurité à la vigilance face aux "activités terroristes" qui pourraient tenter de profiter des "défis économiques" auxquels le Liban fait face pour provoquer "plus de chaos". Le chef de l'Etat a fait ces déclarations à l'occasion de la quatrième commémoration de la fin de l'opération "Aube des jurds" contre...
commentaires (11)
Ne prenez pas son discours pour un appel à la vigilance mais une promesse qu’il s’attellera à tenir comme pour l’enfer qu’il vous a promis et auquel vous y avez accédé en un temps record. On ne peut que le féliciter de son dévouement pour la destruction de ce qui reste de ce pays qui eu le malheur de l’avoir comme président. Le pire ennemi n’aurait pas réussi son exploit.
Sissi zayyat
14 h 50, le 31 août 2021