Rechercher
Rechercher

Économie - Assurance santé

Les hôpitaux réclament qu’une partie des remboursements des assureurs se fassent en dollars

Les hôpitaux réclament qu’une partie des remboursements des assureurs se fassent en dollars

Des soignants de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth. Photo d'archives Nabil Ismaïl

L’Association des compagnies d’assurances au Liban (ACAL) a annoncé vendredi que le syndicat des hôpitaux privés et le rassemblement des hôpitaux universitaires avaient demandé à ce que les assureurs remboursent en dollars et en espèces une partie des montants qu’elles doivent couvrir dans le cadre des polices de leurs clients. La décision, jugée « impossible » à mettre en œuvre dans les conditions actuelles par l’ACAL, doit entrer en vigueur le 1er septembre.

Plus précisément, les hôpitaux privés demandent à ce que 30% des montants devant être versés par un assureur dans le cadre d’une prestation médicale prise en charge soient désormais versés en espèces, les 70 % restant devant eux être payés en « dollars bancaires » ou « lollars ». Ces expressions désignent les dollars bloqués par les restrictions illégalement mis en place par les banques et qui peuvent être retirés en livres au taux de 3 900 livres pour un dollar, selon une circulaire de la BDL (n° 151) adoptée en avril 2020 et dont les effets ont été prolongés à deux reprises, dont la dernière fois jusqu’à fin septembre (n° 572 d’octobre et n°581 d’avril). Le rassemblement des hôpitaux universitaires réclame pour sa part un ratio de 40% à régler en dollars en espèces et 60 % en lollars.

L’ACAL considère que cette décision n’est pas économiquement viable pour les compagnies d’assurances dans la mesure où ces dernières doivent appliquer les termes des contrats en cours pour lesquelles les primes n’ont pas été fixées pour absorber les barèmes demandés par les hôpitaux. « Les primes sont calculées en fonction d’un dollar à 3 000 livres (en combinant les fractions payables au taux officiel de 1 507,5 livres et celles à 3 900, principalement, Ndlr), tandis que les hôpitaux nous demandent d’assumer des prises en charge sur la base d’un dollar à 10 000 livres (entre 8 500 et 10 000 livres qu'il s'agisse des hôpitaux privés ou des hôpitaux universitaires, selon nos calculs, Ndlr) », a résumé à L’Orient-Le Jour le président de l’ACAL, Elie Nasnas. Pour rappel, la monnaie nationale s’effondre depuis près de deux ans et il faut aujourd’hui autour de 19 000 livres pour acheter un dollar sur le marché des changes.

Les assureurs et les hôpitaux sont en négociations depuis plusieurs mois pour trouver un terrain d’entente pour ajuster les nouvelles modalités auxquelles seront soumis les contrats couvrant les frais d’hospitalisation et autres dépenses médicales des assurés, comme nous le soulignons dans un article publié le 9 juillet. A l’époque, l’ACAL espérait qu’un accord soit trouvé au courant de ce même mois, mais les discussions semblent avoir été compliquées par la dégradation brutale des conditions économiques et financières déjà désastreuses du pays qui s’enfonce dans une des pires crises économiques et financières depuis deux ans.

Les autorités sont, elles, aux abonnés absents, avec un processus de formation du gouvernement bloqué par les calculs politiques, sur fond de sabotage de l’enquête visant à déterminer les responsabilités de la catastrophe qui a ravagé Beyrouth le 4 août ou de parasitage de l’audit des comptes de la Banque du Liban et des institutions publiques, qui pourrait fournir des pistes sur les facteurs qui ont contribué à provoquer et aggraver l’effondrement du pays.

La situation a empiré depuis le début de l’été avec les difficultés croissantes d’Electricité du Liban à maintenir sa production et la levée progressive ou totale des différents mécanismes de subventions des prix en livres sur les importations d’essence, de mazout (consommé principalement par les générateurs privés), de gaz, de médicaments ou encore de matériel médical. Un processus entamé sans stratégie pour combler la perte de pouvoir d’achat généré pour les ménages ou pour maintenir les capacités de nombreux établissements – dont les hôpitaux - à assurer leurs missions.

L’Association des compagnies d’assurances au Liban (ACAL) a annoncé vendredi que le syndicat des hôpitaux privés et le rassemblement des hôpitaux universitaires avaient demandé à ce que les assureurs remboursent en dollars et en espèces une partie des montants qu’elles doivent couvrir dans le cadre des polices de leurs clients. La décision, jugée « impossible » à mettre en...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut