La plupart des hôpitaux privés n'ont du mazout que pour deux jours

Alors que les pénuries de carburants s'aggravent dans le pays et continuent de paralyser tous les secteurs vitaux, le syndicat des hôpitaux privés au Liban a une nouvelle fois lancé mercredi un cri d'alarme, mettant en garde contre un épuisement de ses stocks de mazout d'ici deux jours.

Dans un communiqué, le syndicat a déploré "l'impact de la crise de mazout sur le travail au sein des hôpitaux", assurant avoir été informé de l'épuisement des stocks des raffineries de Tripoli et de Zahrani.  "Les stocks de mazout de la majorité des hôpitaux ne suffisent que pour deux jours", ont averti les hôpitaux privés. "Nous sommes face à un danger qui menace directement la vie des malades", a regretté le syndicat, déplorant également le fait que "l'Etat soit incapable de faire quoi que ce soit".

Mercredi dernier, le syndicat avait mis en garde contre un "scénario catastrophique et inévitable" auquel les établissements seront confrontés "dans moins de deux semaines", appelant le Conseil supérieur de la santé présidé par le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, à freiner cet "effondrement rapide". "Nous serons confrontés à un chaos total incontrôlable et un arrêt forcé de nombreux établissements", avaient averti les hôpitaux privés.

Le secteur hospitalier est en pleine crise depuis des mois en raison des pénuries en série que connait le pays, notamment en matière de carburants, de médicaments et d'équipements médicaux. L’exode massif des corps infirmier et médical ainsi que la crise socio-économique aggravent également la situation. De nombreux professionnels de santé et syndicalistes appellent régulièrement les autorités à intervenir afin de freiner l'effondrement de ce secteur, mais aucune solution réformatrice n'a encore été mise en place.