Rechercher
Rechercher

Économie - Hydrocarbures

Carburant : les professionnels ne s’attendent pas à une diminution des files d’attente aux pompes

Carburant : les professionnels ne s’attendent pas à une diminution des files d’attente aux pompes

Le président de la Fédération des syndicats des transporteurs routiers, Bassam Tleiss, a demandé à ses confrères d’attendre une semaine avant d’augmenter leurs prix. Photo DR

Hormis les conséquences des blocages de routes, en matinée, par des contestataires, il semble qu’il y ait moins eu, hier, d’embouteillages monstres sur les routes du Liban. En comparaison avec la fin de semaine dernière du moins. Et pour cause : la plupart des stations-service avaient fermé leurs portes. Ce qui n’a pas empêché des milliers d’automobilistes de se masser devant les stations. Devant certaines d’entre elles, des voitures étaient garées en rang sur plusieurs centaines de mètres, dans l’espoir d’une très hypothétique ouverture. Aux abords des rares stations ouvertes, ce sont des files d’attente sur des kilomètres qui s’étiraient. Samedi après-midi, divers responsables réunis à Baabda avaient décidé une levée partielle des subventions sur le carburant et annoncé que les prix seraient désormais calculés selon un taux de 8 000 livres pour un dollar jusqu’à fin septembre, contre 3 900 livres depuis fin juin. Les pertes (différence entre le taux auquel les importateurs obtenaient les devises et le taux de Sayrafa, de 12 000 livres selon une source à la Banque du Liban) ne seront plus supportées par la banque centrale mais par l’État, et remboursées sur le budget de 2022.Cette décision n’a pas suffi à débloquer, un tant soit peu, la situation. Les banques étant fermées durant le week-end, les sociétés importatrices de pétrole n’ont pas livré de carburant aux pompes à essence hier, a expliqué Georges Brax, un membre du syndicat des propriétaires de stations-service, dans un communiqué.

Service à 25 000 livres

Il a précisé, en outre, que le mécanisme permettant de déterminer la tarification des stocks au Liban des sociétés importatrices et celui des cargaisons des navires-citernes, amarrés dans les eaux territoriales libanaises en attente du déblocage des fonds de la part de la BDL, n’a pas encore été publié. Cela pourrait aussi expliquer pourquoi ces entreprises importatrices n’ont pas livré de carburant aux stations-service. Ces dernières demandent également que leur marge sur le prix d’un baril de 20 litres (calculé selon les prix mondiaux et le taux de change notamment) passe de « 4 000 livres à 20 000 livres ».

Georges Brax ne semble, par ailleurs, pas croire que les nouveaux prix fixés samedi à Baabda puissent permettre d’améliorer l’approvisionnement, et donc de diminuer les files d’attente aux pompes à essence, dans la mesure où les quantités pour lesquelles la BDL prévoit d’ouvrir des lettres de crédit resteront insuffisantes par rapport à la demande. Un argument à prendre avec des pincettes compte tenu qu’une partie du carburant importé finit revendu en Syrie ou se retrouve stocké par certains distributeurs pour être revendu plus cher.

Lire aussi

Face à la crise, une ébauche d’organisation interne se dessine à Kesrouan-Jbeil

Il reste que les réserves de Georges Brax sont partagées par le président de la Fédération des syndicats des transporteurs routiers, Bassam Tleiss. S’exprimant lors d’une conférence de presse suite à une réunion avec le ministre sortant des Finances, Ghazi Wazni, le syndicaliste a indiqué qu’un mécanisme pour subventionner le secteur du transport public était à l’étude et serait finalisé dans les « 72 heures », avant d’être par la suite transmis au Premier ministre sortant Hassane Diab.

Bassam Tleiss a toutefois demandé aux chauffeurs routiers de patienter une semaine avant de publier un nouveau tarif des transports publics, qui « pourra s’élever jusqu’à 25 000 livres », si le gouvernement ne leur fournit aucune aide, alors qu’il est toujours officiellement de 6 000 livres. Selon plusieurs témoignages recueillis par L’Orient-Le Jour, les tarifs demandés par des services oscillent déjà entre 10 000 et 20 000 livres.

Hassane Diab avait promis début juillet des aides pour les transporteurs routiers, avec plusieurs volets.

Hormis les conséquences des blocages de routes, en matinée, par des contestataires, il semble qu’il y ait moins eu, hier, d’embouteillages monstres sur les routes du Liban. En comparaison avec la fin de semaine dernière du moins. Et pour cause : la plupart des stations-service avaient fermé leurs portes. Ce qui n’a pas empêché des milliers d’automobilistes de se masser devant...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut