"La crise en voie de résolution", promet fermement le ministre de la Santé

Au moment où le secteur sanitaire au Liban est en pleine crise en raison des pénuries en série que connaît le pays, le ministre sortant de la Santé Hamad Hassan a promis fermement vendredi que "la crise des médicaments est en voie de résolution", estimant que ces produits devraient être importés dans les prochains jours. 

A l'issue d'une réunion au palais de Baabda avec le chef de l'État Michel Aoun, Hamad Hassan a annoncé que "des transferts et des accords dont le montant s'élève à 100 millions de dollars ont été effectués, ce qui impose aux compagnies d'importer les médicaments" dans les jours à venir. Le ministre sortant a par ailleurs noté qu'il suivra sur le terrain, dès lundi, ce processus avec le président ainsi que les autorités judiciaires et financières concernées. "Le ministère de la Santé se doit d'assurer tout médicament en rupture de stock sur le marché", a également ajouté le ministre sortant, notant que "personne ne peut supporter les pénuries".  

"La Banque du Liban (BDL) a fait des transactions et octroyé des accords (pour l'importation de médicaments), les médicaments devraient donc être disponibles dans quelques jours", a expliqué le ministre. "Les importateurs ont écouté notre demande et nous ont promis d'assurer l'importation des médicaments en cours de semaine", a-t-il ajouté.

Le ministre Hassan a par ailleurs noté que les médicaments des maladies chroniques qui étaient en rupture de stock au Liban "devraient à nouveau être disponibles sur le marché dans quelques jours". Il a souligné que la BDL a effectué, au cours de la semaine dernière, les transferts et signé les accords nécessaires pour les importer.

Au mois de juillet, le ministère de la Santé avait annoncé que les médicaments dont le prix est inférieur à 12.000 livres libanaises et ceux qui peuvent être trouvés dans les centres de santé primaires, ne seront plus subventionnés par la Banque du Liban, ses réserves ayant atteint un seuil critique. Les médicaments pour les maladies chroniques, incurables, psychiques et nerveuses, ainsi que le lait pour nourrissons et les vaccins" continuaient toutefois de l'être. Les pharmacies au Liban avaient entamé une grève de près d'un mois à travers le territoire libanais pour dénoncer la pénurie chronique des médicaments et les attaques auxquelles font face certains membres de leur profession.

Hamad Hassan a par ailleurs évoqué avec Michel Aoun et le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) les crises que traversent également le secteur hospitalier au Liban. Le ministre a ainsi expliqué qu'un prêt 30 millions de dollars a été octroyé par la Banque islamique en collaboration avec le CDR, et qu'un prêt de 25 millions de dollars a été débloqué par la Banque mondiale afin de fournir des équipements aux nouveaux départements mis en place. Le ministre Hassan a par ailleurs souligné que le président Aoun a signé un accord exceptionnel pour débloquer des dons offerts par le Fonds koweïtien de développement pour construire deux hôpitaux, l'un dans la localité de Akroum au Akkar, et l'autre à Hrebta dans la Békaa. Les travaux de reconstruction de l'hôpital gouvernemental de Deir el-Amar vont également reprendre, a annoncé le ministre, qui a en outre assuré que l'hôpital turc à Saïda serait bientôt inauguré.

La crise n'a pas épargné non plus le secteur privé. Mercredi, le syndicat des hôpitaux privés avait mis en garde contre un "scénario catastrophe dans moins de deux semaines", et contre "un arrêt forcé de nombreux établissements".

Dans ce contexte, un avion d'aide médicale en provenance de Jordanie est arrivé vendredi à l'aéroport de Beyrouth, a annoncé l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Elle ne donne toutefois aucune indication supplémentaire sur le contenu de cette aide.