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Culture - Concert

Pour ce trio, la résistance culturelle n’est pas un vain mot

Pour ce trio, la résistance culturelle n’est pas un vain mot

La soprano Marie-José Matar et le baryton Bruno Khoury. Photo DR

Quel défi que d’organiser un concert à Beyrouth alors que la situation ubuesque se dégrade tous les jours un peu plus et que le pays s’enfonce dans un effroyable et indescriptible chaos. Le défi a toutefois été brillamment relevé lundi soir par la soprano Marie-José Matar et le baryton Bruno Khoury, accompagnés à l’orgue par Fadi Khalil. Pour ce trio, la résistance culturelle n’est pas un vain mot.

Ce récital qui était aussi un temps de prière, comme l’a précisé le père Khalil Rahmé en introduction, se tenait en l’église Saint-Élie de Kantari et était consacré à de la musique sacrée, dont plusieurs Ave Maria, pour célébrer la fête de l’Assomption. Alternance d’airs, de mélodies et de duos, autant de pages que les deux chanteurs ont déjà bien éprouvées et qu’ils maîtrisent au mieux, leurs voix se mêlant avec une grande homogénéité.

Dès son entrée, Bruno Khoury donne le ton avec l’Ave Maria de Caccini, d’une voix timbrée et parfaitement projetée où l’émotion n’est jamais loin. Il est aussi convaincant dans Bizet, Franck et Schubert. Passant avec aisance de Mozart à Gounod, sans oublier Bach, Saint-Saëns, Stradella, Delibes, ou Donizzeti, Marie-José Matar se joue des difficultés techniques et vocales, et, dans une expression ardente autant que diverse se succèdent les œuvres entre intensité émotive et sensibilité pleine de douceur. Une mention spéciale est à décerner à Toubaki, pièce du compositeur libanais Iyad Kanaan, qui magnifie la mère de Dieu dans l’extraordinaire palette expressive de la soprano, portant au recueillement.

Un florilège éblouissant servi avec art et porté par l’orgue attentif et complice de Fadi Khalil offrant un parfait exemple de l’esprit d’une soirée : un moment de grâce où toutes les avanies du quotidien sont oubliées.

Quel défi que d’organiser un concert à Beyrouth alors que la situation ubuesque se dégrade tous les jours un peu plus et que le pays s’enfonce dans un effroyable et indescriptible chaos. Le défi a toutefois été brillamment relevé lundi soir par la soprano Marie-José Matar et le baryton Bruno Khoury, accompagnés à l’orgue par Fadi Khalil. Pour ce trio, la résistance culturelle...

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