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Politique - Contestation

Manifestation devant l’immeuble de Merhebi pour exiger la libération de militants

Trois jeunes hommes restent en détention préventive alors qu’un autre a été libéré, après l’assaut de l’appartement beyrouthin du député du Akkar dimanche.

Manifestation devant l’immeuble de Merhebi pour exiger la libération de militants

Des manifestants bloquant hier la route devant le domicile de Merhebi. Photos Mohammad Yassine

Après l’assaut de l’appartement du député du Akkar Tarek Merhebi, dimanche à Beyrouth, par un nombre de manifestants de la contestation, trois jeunes militants restaient hier en détention provisoire, Khodr Eido, Majed Ramadan et Wassim Dannaoui, alors qu’un quatrième, Ahmad Ghannam, a été libéré par les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure. Ces informations ont été confirmées par Me Waël Hammam, avocat d’Ahmad Ghannam, ainsi que par Me Ayman Raad, avocat de Khodr Eido. Celui-ci a précisé à notre journaliste sur place, Lyana Alameddine, qu’il allait tenter une nouvelle approche pour obtenir la libération de son client. « Nous sommes passés d’une affaire de contestation publique contre un député à une accusation pénale, ce qui est grave, a-t-il déclaré à la presse. Le dossier va donc suivre un autre cours. Les jeunes gens seront vraisemblablement arrêtés puis traduits devant un juge d’instruction, ils ne seront donc pas relâchés aujourd’hui (hier). »

Les compagnons des militants arrêtés se sont rassemblés hier devant l’immeuble de Merhebi à la rue Spears, afin d’exiger leur libération et le retrait de la plainte déposée par le député contre tous ceux qui ont pénétré de force dans son appartement ce soir-là. L’avocat du député, Sleiman Merhebi, a déposé une plainte contre les jeunes militants pour le vol présumé de 13 000 dollars, de cartes bancaires, d’un disque dur et d›« objets de valeur ». Une accusation dont les manifestants se défendent, rappelant la portée uniquement politique de leur geste.

Ahmad Ghannam n’était pas présent lors de l’assaut de l’appartement de Merhebi puisqu’il a été interpellé sur la place des Martyrs (ce qui expliquerait donc sa libération), alors que Khodr Eido a été arrêté pour avoir participé à cette action. Quant aux deux autres, ils se sont rendus eux-mêmes aux autorités, suivant les informations de L’OLJ. Selon leurs camarades sur place hier, les deux jeunes hommes ont participé à l’action du dimanche soir, mais ils se sont contentés d’être présents dans l’immeuble, sans pénétrer dans l’appartement.

C’est à la suite du drame du Akkar – l’explosion d’un réservoir d’essence dans le village de Tleil dans la nuit de samedi à dimanche, qui a fait jusqu’à présent 28 tués et quelque 80 blessés – qu’un groupe de manifestants se revendiquant du mouvement de contestation du 17 Octobre s’est dirigé vers l’appartement de Tarek Merhebi. Leur intention était de dénoncer le dénuement dans lequel vivent les habitants de cette région de l’extrême Nord, et l’incurie de leurs députés. Ils ont même filmé une vidéo, largement diffusée sur les réseaux sociaux, de leur entrée dans l’appartement du député. Dimanche également, des manifestants s’en sont pris à l’immeuble du Premier ministre désigné Nagib Mikati, en vue de le pousser à se récuser.

Les manifestants tentant de forcer le portail de l’immeuble, qui est resté hermétiquement fermé, en présence d’une importante force des FSI.

Des accusations « totalement infondées »

Il est donc un peu plus de 17h quand une trentaine de manifestants se postent devant l’immeuble du député Tarek Merhebi à la rue Spears, à Beyrouth. Les Forces de sécurité intérieure sont présentes en force sur le terrain. La grande porte en fer du bâtiment est fermée hermétiquement. « Les politiciens ne se sentiront plus en sécurité nulle part », lance un manifestant. Le groupe lui répond : « Le peuple exige la levée des immunités. »

« Je suis là parce que mon ami Khodr Eido est détenu et que le député Tarek el-Merhebi l’accuse injustement de vol, lance une jeune femme de 23 ans, qui s’est jointe au rassemblement, à notre journaliste Lyana Alameddine. Ces accusations sont totalement infondées ! Le député l’accuse d’avoir subtilisé de l’argent et sa tablette, ainsi que quelques objets précieux dont il n’a pas précisé la nature. Or il existe une vidéo où les protestataires demandent aux agents de sécurité de les suivre dans l’appartement, assurant qu’ils ne toucheront à rien du tout. » Pour la jeune femme, les politiciens doivent être jugés responsables de la contrebande de carburants à l’origine de l’explosion du Akkar, cette région négligée par tous. « Il n’y a pas d’espoir que le système judiciaire leur demande des comptes, puisqu’ils le contrôlent, déplore-t-elle. Il est de notre devoir de leur résister. »

Pour Christina, 22 ans, « l’oppression exercée dans ce pays brise le peuple ». La manifestante est là pour revendiquer la libération d’Ahmad Ghannam, qu’elle connaît depuis le mouvement de contestation du 17 Octobre. « Si les contestataires choisissent de s’en prendre aux domiciles des hommes politiques, c’est parce qu’ils savent que tous leurs biens ont été puisés dans l’argent du peuple, par le biais de la corruption et du clientélisme », justifie la jeune femme.

Vers 18h, des dizaines de manifestants ont bloqué la route devant l’immeuble de Merhebi. Ils s’y trouvaient encore en soirée. L’un d’entre eux a tenté d’escalader le portail de l’immeuble en vain. Des pétards ont été lancés vers la cour intérieure du bâtiment.

Après l’assaut de l’appartement du député du Akkar Tarek Merhebi, dimanche à Beyrouth, par un nombre de manifestants de la contestation, trois jeunes militants restaient hier en détention provisoire, Khodr Eido, Majed Ramadan et Wassim Dannaoui, alors qu’un quatrième, Ahmad Ghannam, a été libéré par les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure. Ces...

commentaires (1)

Tout député ou ministre qu’ils soient et avec leur salaire de misère, ils arrivent à occuper des appartements de haut standing. Tu as dit bizarre? Comme c’est bizarre. Kelloun yenie kelloun.

Sissi zayyat

12 h 36, le 17 août 2021

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Commentaires (1)

  • Tout député ou ministre qu’ils soient et avec leur salaire de misère, ils arrivent à occuper des appartements de haut standing. Tu as dit bizarre? Comme c’est bizarre. Kelloun yenie kelloun.

    Sissi zayyat

    12 h 36, le 17 août 2021

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