Des protestataires en colère ont coupé samedi matin plusieurs axes routiers à travers le Liban, pour protester contre les pénuries d'essence, de courant et de pain, alors que des files interminables s'allongeaient devant les stations d'essence, les gens attendant souvent des heures en vain sous le soleil.
A Zouk Mosbeh, sur la route menant à Jeïta, des automobilistes ont passé la nuit dans leurs voitures devant l'une des stations essence. Ils ont coupé la route dans le secteur et certains se sont même allongés à même la chaussée pour protester contre l'absence du précieux liquide, avant que l'armée intervienne pour ouvrir la route.
Des citoyens en colère ont également bloqué l'autoroute au niveau d'Antélias et du centre Mirna Chalouhi dans les deux sens, et d'autres ont mis le feu à des pneus sur la route menant à Beit Chaar, dans le Metn.
A Saïda, des habitants ont pris d'assaut une station d'essence près de la place Élia, pour forcer son propriétaire à faire le plein aux automobilistes qui attendaient depuis des heures, selon notre correspondant Mountasser Abdallah. Après avoir constaté que les réservoirs de la station étaient vides, ils sont allés faire le tour d'autres stations de la ville.
Selon l'Agence nationale d'information et le centre de gestion du trafic routier (TMC), l'autoroute du nord reliant Beyrouth à Tripoli a été coupée en plusieurs points. Des protestataires ont bloqué la circulation au niveau de Chekka, garant leurs voitures en pleine rue pour pousser là aussi une station-service fermée à ouvrir ses portes et à permettre aux automobilistes de faire le plein. Plus au sud, l'autoroute névralgique reliant Beyrouth au Liban-Sud a été bloquée puis rouverte au niveau de Damour.
La route de Damas a également été coupée au niveau de Aley, ainsi que la route de Zahlé. Selon notre correspondante dans la Békaa Sarah Abdallah, de jeunes protestataires ont pris d'assaut une station-service à Zahlé, dont les réservoirs contenaient 300.000 litres et ont vendu le précieux liquide aux automobilistes aux prix officiel, avant de remettre la recette aux propriétaires de la station.
Depuis l'annonce par la Banque du Liban mercredi soir de la levée des subventions sur le carburant, une décision contestée par le gouvernement et qui devrait entraîner une hausse de plus de 300% des prix de l'essence et du mazout, la plupart des stations ont arrêté de vendre du carburant en attendant que les prix soient fixés.
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