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Société - Crise économique

Cri d’alarme de l’OIM : 378,5 millions de dollars pour soutenir les populations migrantes et vulnérables au Liban

L’organisation onusienne révèle que plus de 120 000 travailleurs migrants ont urgemment besoin d’assistance humanitaire.

Cri d’alarme de l’OIM : 378,5 millions de dollars pour soutenir les populations migrantes et vulnérables au Liban

En 2020, alors que la livre libanaise continuait sa chute vertigineuse, des employées de maison éthiopiennes étaient abandonnées par leurs employeurs sur le trottoir devant leur ambassade. Photo A.-M.H.

L’Organisation internationale des migrations (OIM) a fait part de sa profonde préoccupation hier au sujet du sort des travailleurs migrants au Liban. « Plus de 120 000 travailleurs migrants du Liban ont urgemment besoin d’aide humanitaire à cause de la crise économique qui ravage le pays », a averti dans un communiqué le chef du bureau de l’organisation onusienne au Liban, Mathieu Luciano. Il a précisé que leur situation, déjà difficile, avait été aggravée par la pandémie de Covid-19, par l’explosion au port de Beyrouth il y a un an et par l’instabilité politique. Résultat, « plus de la moitié des travailleurs migrants ont urgemment besoin de soutien humanitaire », selon l’organisation qui estime à 210 000 le nombre de travailleurs étrangers au Liban.

Des travaux humiliants

Mathieu Luciano a précisé que de nombreux migrants se tournent désormais vers l’organisation pour « demander de l’aide » après avoir perdu leur emploi. « Ils ont faim, n’ont pas accès aux soins de santé et ne se sentent pas en sécurité », a-t-il déploré. « Certains sont même si désespérés qu’ils veulent quitter le pays, mais n’ont pas les moyens de le faire », a-t-il ajouté.

C’est au terme d’une étude conduite par l’OIM sur un millier de personnes que ces conclusions ont été publiées. Une étude qui montre que plus de 50 % des travailleurs migrants sont incapables de subvenir à leurs besoins alimentaires. Ce qui les oblige « à accomplir des travaux humiliants, à être victimes d’exploitation ou même à recourir au travail illégal ». Dans ce cadre, l’OIM a rapporté « une augmentation des cas d’exploitation des migrants, comme le non-paiement des salaires, les licenciements abusifs et les ruptures de contrat par les employeurs ».

Pour mémoire

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« La grande majorité des travailleurs migrants au Liban est constituée de femmes qui bénéficient de permis de travail », explique l’organisation onusienne. Elles viennent en grande partie d’Éthiopie, des Philippines et du Bangladesh et ont « quitté leur employeur durant les deux dernières années, parce qu’elles n’ont pas été rémunérées en dollars, en raison de l’effondrement de la monnaie nationale, qui a perdu plus de 90 % de sa valeur ».

L’OIM tient à rappeler que le code du travail libanais n’inclut pas les travailleuses domestiques étrangères. Celles-ci sont liées par contrat à leur employeur et soumises au système du garant ou kafala qui donne à l’employeur un contrôle absolu sur la vie de ses travailleurs étrangers, les rendant ainsi vulnérables à toutes formes d’exploitation et d’abus en contrepartie de maigres salaires.

Soutien au rapatriement volontaire

Ce cri d’alarme lancé par l’OIM est l’occasion pour l’organisation de dévoiler à L’Orient-Le Jour son plan d’intervention d’urgence. « Un plan destiné non seulement aux migrants, qu’il s’agisse de travailleurs ou de femmes et d’enfants étrangers, mais aussi aux familles libanaises les plus vulnérables », explique Dima Haddad, chargée de programme au sein de l’organisation. « Ce plan repose sur une assistance multisectorielle dans les domaines de l’alimentation, l’éducation, la santé, la protection de l’enfance et la violence liée au genre. Un chapitre destiné aux migrants inclut par ailleurs l’assistance légale, le retour humanitaire volontaire et la protection », explique la responsable. La mobilisation onusienne nécessite toutefois des fonds, de même qu’une organisation préalable pour réintégrer les migrants dans leurs pays d’origine. D’où le cri d’alarme de l’OIM, qui n’est autre qu’un « appel à la communauté internationale pour la collecte de 378,5 millions de dollars américains, dans l’objectif de soutenir dans l’urgence 1,1 million de personnes », reconnaît Dima Haddad. « Un montant qui devrait permettre d’assurer les besoins d’urgence des Libanais et des migrants les plus vulnérables », précise-t-elle. En même temps, « les autorités sont invitées à tirer parti de cette crise et à redoubler d’efforts pour apporter une réponse aux groupes les plus vulnérables, qu’il s’agisse de travailleurs migrants ou de Libanais.

L’Organisation internationale des migrations (OIM) a fait part de sa profonde préoccupation hier au sujet du sort des travailleurs migrants au Liban. « Plus de 120 000 travailleurs migrants du Liban ont urgemment besoin d’aide humanitaire à cause de la crise économique qui ravage le pays », a averti dans un communiqué le chef du bureau de l’organisation onusienne au...

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