Ô toi qui es partie aux prémices de l’âge
En portant le drapeau,
Qui as fait sous nos cieux un fulgurant voyage
Avant le grand repos ;
Ô toi qui as laissé une traînée de joie,
Joie qui jamais ne meurt,
Qui as fui parmi nous et tracé une voie,
Voix de la bonne humeur ;
Toi qui as associé le cèdre à l’innocence
Et à la pureté ;
Toi qui lui as donné un peu de ton enfance
Et de ta chasteté ;
Papillon coloré, joyeux, qui batifole
Dans nos cœurs, pour longtemps ;
Chassé de son jardin par les tempêtes folles
Pour un nouveau printemps ;
Continue à pleuvoir de tes rais et tes rires
Sur nous, de ton beau ciel,
À contraster avec ces laids et tristes sires
Pleins de haine et de fiel ;
Continue à jouer, à servir de modèle
Contre leurs mauvais jeux,
À brandir le drapeau, à hanter de tes ailes
Le vol de ces vicieux ;
Continue à chanter, là-haut, pour la patrie,
À souffler de ta foi,
Afin que cette terre humiliée et meurtrie
Soit fière cette fois.
Ô toi qui as rejoint les fumées de la ville
Teintées de ta clarté,
Tu as montré au monde et aux classes serviles
Ce qu’est la liberté !
Oisillon haut perché au milieu de la place,
Sur le mât national,
Tu domines d’un chant d’amour tous ces rapaces,
Dans un combat final.
Toi l’éveil du pays, partie avant l’aurore,
Drapée de ton drapeau,
Ton esprit souverain pénètre dans nos pores
Et nous colle à la peau !
Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.
commentaires (0)
Commenter