Rechercher
Rechercher

Économie - Crise

Carburant : la BDL se dédouane et interpelle les responsables

Carburant : la BDL se dédouane et interpelle les responsables

La Banque du Liban se désole que le prêt octroyé à l’État n’ait pas permis de régler la crise du carburant. Photo João Sousa

Alors que la pression sur les stations-service a quelque peu baissé ces derniers jours – les files d’attente sont moins longues mais toujours existantes –, la Banque du Liban (BDL) s’est dédouanée hier dans un communiqué de toute responsabilité dans la crise du carburant et a plutôt appelé les « personnes concernées » à assumer leurs responsabilités. Dans un plaidoyer publié en marge des discussions pour la formation d’un nouveau gouvernement par le nouveau Premier ministre désigné Nagib Mikati, la banque centrale a plus particulièrement appelé l’État à faire en sorte que les subventions soient versées « de manière directe au citoyen (et non) plus au marché noir ».

Un appel à peine voilé en faveur de la mise en place de la fameuse carte d’approvisionnement votée fin juin et qui doit servir de substitut aux mécanismes de subventions de facto, dont bénéficiaient jusqu’ici plusieurs catégories d’importateurs, dont ceux de carburant, selon des dispositifs mis en place par la BDL depuis octobre 2019. Une décision qui avait officiellement été prise dans le but de limiter l’inflation des prix en livres libanaises sur ces produits, provoquée par la dépréciation de la monnaie nationale.

Or le déploiement de la carte d’approvisionnement, qui doit servir de vecteur pour le versement d’une aide directe en dollars à un certain nombre de familles dans le besoin, ne semble pas être à l’ordre du jour de la classe politique, qui est toujours en plein processus de formation du gouvernement (bientôt un an après la démission de celui de Hassane Diab). Nagib Mikati s’affaire à cette tâche depuis le début de la semaine.

Montants 2 à 3 fois supérieurs

La banque centrale, qui fournit aux importateurs de carburant (essence et mazout notamment) 100 % des devises nécessaires au taux de 3 900 livres pour un dollar depuis fin juin, se défend en précisant le montant des devises qu’elle a octroyées durant le mois de juillet. Ainsi, la BDL aurait « vendu » 293 millions de dollars et en aurait déboursé 415 millions pour des dossiers préalablement acceptés aux importateurs, soit 708 millions de dollars pour importer de l’essence et du mazout. Une somme à laquelle s’ajoutent aussi 120 millions de dollars destinés à alimenter Électricité du Liban (EDL) en carburant, portant alors le total à 828 millions de dollars selon la BDL.

Lire aussi

Brax appelle à la mise en place d’accords similaires à celui du fuel-oil irakien

Or selon le plan de rationalisation des subventions du gouvernement sortant de Hassane Diab, qui planche sur la carte d’approvisionnement, pas moins de 225,5 millions de dollars étaient ponctionnés chaque mois des réserves de la BDL contre des livres au taux officiel de 1 507,5 livres le dollar – 96 millions pour l’essence, 118,5 millions pour le mazout et 11 millions pour le gaz. Ainsi, le Liban aurait donc importé ce mois-ci plus de trois fois le montant habituellement importé sur une telle période (en retirant le carburant d’EDL). À noter toutefois que le cours du pétrole a augmenté depuis, sur fond de tension entre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, tous deux membres de l’Organisation des pays importateurs de pétrole (OPEP). La banque centrale s’est désolée dans son communiqué que le prêt, octroyé à l’État libanais fin juin et ponctionné sur les réserves obligatoires, n’ait pas permis de résoudre la crise. Un prêt autorisé par l’article 91 du Code de la monnaie et du crédit (CMC) et à propos duquel aucune des deux parties n’a précisé le montant, le taux d’intérêt ou les modalités de paiement. Ce changement de financement s’est ainsi substitué au premier mécanisme instauré depuis octobre 2019 lors duquel la BDL fournissait 90 % des devises au taux officiel depuis ses réserves en devises. Par ailleurs, les contrebandiers ont été plusieurs fois pointés du doigt concernant leurs responsabilités dans la crise du carburant, étant accusés de stocker illégalement des hydrocarbures pour les vendre plus cher au Liban et à l’étranger, en particulier en Syrie.

Manque de réserves

Si les contours de la carte d’approvisionnement, à laquelle la BDL a indirectement fait référence dans son communiqué, sont inclus dans la loi correspondante, plusieurs modalités doivent être fixées par une commission ad hoc, tels les critères de sélection des familles dans le besoin ou la question cruciale du financement. En l’absence de fonds internationaux (qui ne seront a priori pas versés sans nouveau gouvernement ni réformes), la seule possibilité serait de ponctionner les réserves de devises de la BDL. Ces dernières servaient jusqu’ici à financer les mécanismes de subventions existants (lesquels permettaient aux importateurs d’échanger leurs livres contre des dollars à un taux inférieur à celui du marché parallèle qui a atteint des sommets – plus de 18 600 livres pour un dollar).

Mais les réserves de devises ne sont aujourd’hui quasiment plus composées que par les réserves obligatoires des banques déposées chez elle – environ 15 milliards de dollars, selon les déclarations des autorités –, selon les informations parcellaires qui sont diffusées à ce sujet depuis des mois. Des montants qu’elle affirme ne pas pouvoir ponctionner, une position partagée en avril par l’agence de notation financière Moody’s, même si la jurisprudence de la Banque des règlements internationaux (la Banque centrale des banques centrales) n’est pas catégorique sur ce point.


Alors que la pression sur les stations-service a quelque peu baissé ces derniers jours – les files d’attente sont moins longues mais toujours existantes –, la Banque du Liban (BDL) s’est dédouanée hier dans un communiqué de toute responsabilité dans la crise du carburant et a plutôt appelé les « personnes concernées » à assumer leurs responsabilités. Dans un...

commentaires (1)

et voila... pas besoin de chercher loin, LE NOM DU MECHANT LOUP OU DU BAUDET EST TOUT PRET A REFILER AUX CITOYENS -NAIFS- : RIAD SALAME ! LES AUTRES ? LES CRAPULES RESPONSABLES DE TTES SORTES? OUI QUOI, QU'EST QU'ILS ONT , DE QUOI LES ACCUSE T ON A CEUX LA LES POV BOUGRES QUI SUENT A DEFENDRE NOS INTERETS?

Gaby SIOUFI

08 h 55, le 01 août 2021

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • et voila... pas besoin de chercher loin, LE NOM DU MECHANT LOUP OU DU BAUDET EST TOUT PRET A REFILER AUX CITOYENS -NAIFS- : RIAD SALAME ! LES AUTRES ? LES CRAPULES RESPONSABLES DE TTES SORTES? OUI QUOI, QU'EST QU'ILS ONT , DE QUOI LES ACCUSE T ON A CEUX LA LES POV BOUGRES QUI SUENT A DEFENDRE NOS INTERETS?

    Gaby SIOUFI

    08 h 55, le 01 août 2021

Retour en haut