La National Aeronautics and Space Administration (NASA) vient d’annoncer son association avec la société Procter and Gamble (P&G), derrière le détergent pour lessive Tide, afin de s’attaquer à un problème en apparence banal pour ce géant de l’astronautique, mais qui reste important : le lavage du linge sale de ses astronautes en mission dans le cosmos. Jusqu’à présent, les choses se passaient ainsi : à bord de chaque fusée propulsée avec une équipe chargée de différentes missions, sont embarqués des kilos et des kilos de slips, de chaussettes, de tee-shirts et de shorts. Cette surcharge est nécessaire car, après leur utilisation, souvent plus longtemps qu’il le faut, ces accessoires sont sommairement projetés dans l’espace comme des déchets destinés à brûler lorsqu’ils rentrent dans l’atmosphère terrestre, rapporte une porte-parole de la NASA, Marcia Dunn. De plus, les vêtements se raidissent par les souillures assez rapidement dans l’espace en raison du programme d’exercices quotidiens de deux heures que doivent suivre les astronautes pour éviter toute perte osseuse et musculaire causée par la microgravité.
Leland Melvin, lui-même ancien astronaute de la NASA et joueur de la NFL, a déclaré à l’Associated Press que ce programme prévoit que chaque astronaute jette son tee-shirt, son short et ses chaussettes à la fin de la semaine. « Après cela, ils deviennent toxiques, précise-t-il, et perdent leur souplesse tant ils sont trempés de sueur. »
75 kilos de vêtements par personne
Chaque mission spatiale avec son équipage doit embarquer environ 75 kilos de vêtements par personne et par an. Lors des missions plus longues envisagées dans l’avenir, tel un voyage pour Mars avec un temps de transit prévu de trois ans, le transport de ces centaines de kilos de vêtements propres devra se faire au détriment de l’équipement scientifique ou de l’air et de l’eau, si nécessaires à la vie. « Lorsque nous partirons enfin pour de futures missions lunaires ou martiennes, où un jour nous serons encore plus éloignés, nous ne pourrons rien jeter. Il faudra tout réutiliser, a ajouté Melvin. C’est essentiel pour nos recherches. Laver des vêtements peut sembler banal, mais c’est la vie. Et une priorité dans nos explorations futures. Dans le cas contraire, nous n’aurons pas assez de vêtements pour faire des exercices et accomplir pleinement notre travail. » La collaboration du label Tide et sa société mère Procter and Gamble avec la NASA impliquera des tests de divers types de formules détergentes et de détachants qui devront fonctionner avec très peu ou pas d’eau, considérée comme trop précieuse pour être utilisée sur le linge. Les premiers tests auront lieu sur un vol cargo prévu en 2022 vers la Station spatiale internationale (ISS) et permettront d’évaluer les impacts de la microgravité et des radiations sur le détergent expérimental. Les mêmes expériences seront menées en tandem sur la Terre pour comparer les résultats.
En perspective, une unité laveuse-sécheuse
Aga Orlik, vice-présidente de P&G North America Fabric Care, s’est également expliquée dans un communiqué : « L’humanité a atteint un point charnière où, d’une part, nous sommes à l’aube d’une certaine domination de l’espace et, d’autre part, nous sommes confrontés à une période critique où des mesures doivent être prises maintenant pour sauver la planète que nous appelons tous notre maison. » Poursuivant : « La collaboration avec la NASA et l’ISS National Lab est passionnante car elle nous permet de tester l’efficacité de nos ressources à son extrême. Cela doit révéler de nouvelles connaissances sur les applications pratiques de la lessive dans l’air et sur Terre. » En plus de ses recherches sur les détergents, P&G travaille également sur la mise sur pied d’une unité laveuse-sécheuse conçue pour fonctionner sur la Lune ou sur Mars et qui nettoie et sèche les vêtements avec de minuscules quantités d’eau et de produits adéquats. De plus, toute l’eau utilisée par un tel système devrait également être refiltrée et réutilisée par l’équipage pour cuisiner et boire. Si tout se passe comme prévu, les astronautes de la Station spatiale internationale pourront faire leur lessive (certes pas à grandes eaux) dans leur environnement en orbite autour de la Terre à une altitude d’environ 400 km.
La cargaison envoyée par la société de détergent à leur intention comprendra un produit entièrement dégradable, des lingettes et des stylos détachants pour les petites souillures.
Le bain corporel des hommes et des femmes dans l’espace se fait, lui, à l’aide de serviettes humidifiées, de shampoing sec et autres produits pour la peau tout absorbants. Rien ne doit arrêter le progrès…
commentaires (1)
Pas la peine d'aller si loin.....Déjà comment laver son linge sale au liban? Sans électricité, sans eau et parfois sans produits de lessive? Les seuls linges sales qui sont lavés au Liban, sont ceux des politiciens qui s'enguelents et lavent leur "linge sale" en public
LE FRANCOPHONE
19 h 13, le 27 juillet 2021