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Lifestyle - Coolitude

La soif des scientifiques pour l’ADN de la pastèque enfin apaisée

Pendant que le monde rafraîchit son été en dégustant « ce que mangent les anges », selon Mark Twain, les scientifiques, anxieux de connaître la véritable origine du fruit, sont arrivés au bout de leurs peines.

La soif des scientifiques pour l’ADN de la pastèque enfin apaisée

Pastèques cubiques essentiellement utlisées comme plantes décoratives. Photo Bigstock

Déguster une pastèque relève d’un rituel à suivre presque scrupuleusement. Avant de la choisir, il faut savoir deviner la bonne maturité de son intérieur en palpant savamment son écorce verte ou en la tapotant. Au Liban, le client privilégié peut compter sur un grand nombre de marchands qui jouent les grands couteaux et se proposent de trancher le grand fruit en deux afin qu’il puisse juger de visu de sa qualité avant de l’emporter. Les scientifiques, eux, ont eu d’autres soucis, notamment celui de remonter à la véritable origine de la pastèque, ayant des doutes sur la version officielle qui prétend qu’elle vient d’Afrique du Sud. La pastèque à rayures vertes et à chair rouge n’a peut-être pas l’air mystérieuse, mais les botanistes se demandent depuis longtemps de quelle plante sauvage provenait sa culture domestiquée que l’on consomme. Les résultats des études génétiques menées à ce sujet viennent d’être publiées par la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences.

Origine soudanaise

La grosse pastèque à pulpe rouge serait dérivée d’un petit melon soudanais appelé le kordofan. Celui-ci mesure environ 15 cm de diamètre, possède une chair blanche et sucrée et son écorce vert vif est quelque peu rayée. Dans ce contexte, une peinture trouvée à l’intérieur d’une tombe égyptienne vieille de 4 300 ans à Saqqara montre un gros melon oblong à rayures vertes aux côtés de raisin et d’autres fruits sucrés. Ce qui pourrait confirmer que les racines de la pastèque se trouvent dans le Soudan avoisinant. « Il s’est avéré qu’il existait plus d’espèces qu’on ne le pensait auparavant, et que les plantes d’Afrique du Sud n’étaient pas génétiquement proches de la pastèque que nous connaissons d’aujourd’hui », précise Susanne Renner, botaniste de l’Université de Munich en Allemagne. Le chercheur Guillaume Chomicki, également lancé dans cette investigation, ajoute : « Notre étude montre clairement que le melon kordofan a plus de gènes résistants aux maladies. Cela signifie que le génome du melon kordofan a le potentiel de nous aider à produire des pastèques résistantes aux maladies, comme celles que nous connaissons. Et, par conséquent, à réduire aussi considérablement l’utilisation de pesticides dans la culture de la pastèque. »

Le fruit de l’été, désaltérant et légèrement sucré. Photo Bigstock

Ces choses que l’on sait moins d’elle

Une fois apaisée la soif des scientifiques pour l’identification de l’ADN de la pastèque, arrêt sur deux ou trois choses insolites que l’on connaît moins bien à son sujet : si son écorce est parfois utilisée dans les stir fry asiatiques, sa cousine la pastèque blanche produit une très bonne confiture. Il s’agit d’un classique des cuisines familiales provençale et charentaise. La maturation de la pastèque à confiture dure tout l’été. Elle doit être cueillie à l’automne, avant les premiers frimas, et mise à l’abri où elle peut continuer à mûrir tout l’hiver. Par ailleurs, il existe des pastèques insolites et inattendues. D’abord au Japon, où des agriculteurs de la ville de Zentsūji, dans la préfecture de Kagawa, ont trouvé un moyen de produire des pastèques cubiques en faisant pousser les fruits dans des bocaux en verre, la croissance du fruit suivant alors naturellement la forme du récipient. Cette forme rend le fruit plus facile à empiler et à stocker. Cependant, la récolte étant effectuée bien avant la maturité, ces fruits ne sont pas comestibles mais sont utilisés comme plantes décoratives, et leur prix est beaucoup plus élevé que la pastèque normale.

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Pour celles comestibles, on retrouve des pastèques hybrides sans pépin cultivées aux USA. D’autre part, sans doute à cause de sa forme et de sa saveur, la pastèque a engendré toute une symbolique. Au pays de l’Oncle Sam, elle a été associée au racisme envers les Afro-Américains, les Noirs encore esclaves en étaient très friands. Utilisé dans le milieu du spectacle depuis le début des années 1990, le terme « pastèque » désigne une tâche fastidieuse à accomplir. La pastèque (melancia en portugais) est aussi le sobriquet donné au groupe politique portugais Coalition démocratique unitaire, qui réunit les écologistes et les communistes (vert dehors, rouge dedans). Son inconditionnel admirateur demeure toutefois l’écrivain et humoriste Mark Twain, qui en a dit : « Avoir goûté de la pastèque, c’est savoir ce que mangent les anges. »

Déguster une pastèque relève d’un rituel à suivre presque scrupuleusement. Avant de la choisir, il faut savoir deviner la bonne maturité de son intérieur en palpant savamment son écorce verte ou en la tapotant. Au Liban, le client privilégié peut compter sur un grand nombre de marchands qui jouent les grands couteaux et se proposent de trancher le grand fruit en deux afin qu’il...

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