Des pharmacies reprennent leur grève dès vendredi matin

L'Association des propriétaires de pharmacies a annoncé la reprise de sa grève à partir de vendredi matin et ce jusqu'à ce que le ministère de la Santé approuve la liste des médicaments qui continueront à être subventionnés par la Banque du Liban et qu'il assure la protection des officines, rapporte la chaîne locale LBCI. Ils protestent contre la pénurie chronique de médicaments et les attaques auxquelles font face certains membres de leur profession.

L'Association a dénoncé "la persécution quotidienne dont font l'objet les pharmacies" et les "menaces" contre les pharmaciens, alors que plusieurs d'entre eux ont été agressés ces derniers jours.

Le ministre de la Santé, Hamad Hassan, avait promis de fournir aux officines une liste détaillée des médicaments qui continueront à être subventionnés par la Banque du Liban. Les propriétaires de pharmacies avaient mis en garde contre une reprise de la grève ouverte si cette promesse n'était pas tenue. "Ces promesses sont restées lettre morte. Les pharmacies n'ont pas reçu de médicaments à cause du refus des importateurs de leur en livrer avant la publication de cette liste", a dénoncé l'Association. "Nous ne pouvons plus continuer à servir nos clients. Nous devons arrêter de travailler à partir de vendredi matin jusqu'à ce que le ministère de la Santé approuve le calendrier et les indications de prix et assure la protection des pharmacies", ont affirmé les propriétaires, alors que les pénuries de médicaments se multiplient dans le pays.

Samedi dernier, une fillette de dix mois est décédée, faute d'avoir pu obtenir les traitements nécessaires, alors que les pharmacies étaient fermées. 

La publication d'une liste de médicaments encore subventionnés et le fait que le prix des autres produits soit lié au taux de change sur le marché parallèle permettraient, selon les pharmaciens, d’assurer la vente aux clients, d’éviter "le monopole du marché noir et des trafiquants et de pousser les importateurs à distribuer leur stock".

La Banque du Liban a décidé de restreindre ses subventions aux médicaments anticancéreux ou aux traitements pour les maladies incurables et chroniques, alors que les importateurs ont quasiment cessé de distribuer les médicaments aux pharmacies. Les autres médicaments - non subventionnés - doivent être vendus au taux de change du marché parallèle, soit à près de 19.600 L.L. ce matin. La BDL fournit aux importateurs de médicaments 85 % des devises nécessaires au taux officiel de 1 507,5 livres pour un dollar, alors que le reste doit être trouvé par les importateurs au taux du marché parallèle.