Les ambassadrices de France et des États-Unis au Liban, Anne Grillo et Dorothy Shea, ont "souligné que des actions concrètes menées par les dirigeants libanais seront cruciales pour obtenir un soutien supplémentaire de la France, des États-Unis et des partenaires régionaux et internationaux", peut-on lire vendredi dans un communiqué de presse des deux ambassades. Ce texte conjoint a été diffusé au lendemain de "rencontres trilatérales avec des interlocuteurs en Arabie saoudite pour discuter de la situation au Liban".
"Cette visite s’inscrit dans le prolongement de la rencontre trilatérale du Secrétaire d’Etat Antony Blinken, du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, et du ministre saoudien des Affaires étrangères Fayçal ben Farhane al-Saoud, le 29 juin à Matera, en Italie, en marge du sommet du G20", rappelle enfin le communiqué. Les trois responsables avaient alors appelé les dirigeants libanais à "agir", en mettant en œuvre des "réformes urgentes pour stabiliser l'économie et soulager la population". Les trois ministres avaient auparavant constaté ensemble à Paris, le 25 juin, l’incapacité des dirigeants politiques libanais à faire primer l’intérêt national du pays sur leurs intérêts personnels. Ils avaient convenu de la nécessité pour la France et les États-Unis d’agir de concert pour aider le Liban à sortir de sa crise.
Le Liban est sans gouvernement effectif depuis la démission de l'équipe de Hassane Diab dans la foulée de l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth. Nommé en octobre de la même année pour former le nouveau cabinet, le leader du courant du Futur, Saad Hariri, n'arrive toujours pas à accomplir sa mission. Entre temps, le Liban poursuit sa descente aux enfers, marquée par une paupérisation de la population et des pénuries de biens essentiels : essence, électricité, médicaments. Une chute que rien ne semble pouvoir arrêter, en l'absence d'un cabinet réformateur. Les États-Unis, l'Arabie saoudite et la France jouent un rôle-clef au Liban. Ils ont participé ensemble à l'élaboration de l'accord de Taëf en 1989 qui avait mis fin la guerre civile et établi un complexe accord de partage du pouvoir entre les différentes communautés du pays. Un autre acteur majeur est l'Iran, qui soutient le Hezbollah. Mais ces derniers mois, Riyad semble réticent à s'impliquer dans le dossier libanais, alors que Washington et Paris souhaitent intégrer le royaume aux efforts qu'ils déploient dans ce cadre.
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