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Société - Explosion au port de Beyrouth

Le rapport français exclut la thèse d’une frappe aérienne

Le rapport français, résumé par l'armée libanaise, ne précise pas la quantité de nitrate d'ammonium qui se trouvait dans le hangar No.12 au moment de la déflagration. 

Le rapport français exclut la thèse d’une frappe aérienne

Le port de Beyrouth dévasté, le 18 février 2021. Photo REUTERS/Mohamed Azakir/File Photo

Une source proche de l’enquête sur la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août dernier, a confirmé à L’Orient-Le Jour que le rapport français remis au juge d’instruction Tarek Bitar excluait l’hypothèse d’une frappe aérienne qui aurait pu avoir provoqué le drame, qui a fait plus de 200 morts. 

La chaîne LBCI avait rapporté jeudi l’information, assurant qu’elle avait pu consulter un résumé du rapport produit par les renseignements de l’armée libanaise. Le rapport français contient, selon la chaîne, une vingtaine de pages et quatre CD contenant "des milliers d'informations" et, entre autres, des images "de haute qualité" prises par des satellites européens et montrant le port avant et après la déflagration. Aucune image du moment précis de l'explosion n'est toutefois incluse au dossier. Ce rapport se base sur les enquêtes d'experts français dépêchés dans la capitale après la catastrophe. Le contenu de ce rapport a été résumé par l'armée, suite à une demande faite en ce sens par le juge Bitar au ministère de la Défense en mai dernier.

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Les informations contenues dans le dossier français écarte donc l'hypothèse d'un missile aérien qui aurait visé le port. Elles expliquent que les bruits identifiés par de nombreux Beyrouthins comme des tirs de missiles étaient en fait dus au bruit de la déflagration, qui s'est propagé plus rapidement que l'image de l'explosion. Les experts français ont encore estimé que la cause du drame pourrait "logiquement" être liée à des travaux de soudure effectués dans le port, qui auraient provoqué soit des étincelles soit un court-circuit électrique, qui auraient mis le feu aux matières inflammables stockées dans le hangar 12, notamment des feux d'artifice et de l'huile, avant que l'incendie ne parvienne au nitrate d'ammonium.

100 à 1.000 tonnes de TNT
L'enquête française n'a pas précisé la quantité de nitrate d'ammonium présente dans le hangar, mais estime que son poids équivalait à entre 100 et 1.000 tonnes de TNT. 

La France tout comme les États-Unis et la Grande-Bretagne avaient envoyé, après le drame, des experts qui ont travaillé conjointement avec les forces de sécurité intérieure libanaises sur le terrain pour tenter de reconstituer les événements et élucider les causes de l’explosion. "Les Français ont procédé au travail technique et scientifique le plus poussé avec des plongeurs qui ont fait des prélèvements sous-marins", avait indiqué à L’OLJ la ministre sortante de la Justice Marie-Claude Najm en avril dernier.

Tarek Bitar avait annoncé début juin qu’il se donnait deux mois pour déterminer les causes du drame et que sur les trois hypothèses sur lesquelles portait l’enquête, l’une avait été écartée à 70 %. Il n’avait toutefois pas précisé laquelle. « La première hypothèse est celle d’une erreur lors de travaux de soudure sur la porte du hangar 12 et qui aurait provoqué l’incendie puis l’explosion. La deuxième est celle d’un acte militaire ou terroriste intentionnel à l’intérieur du port, et la troisième est celle d’une frappe aérienne à l’aide d’un missile", avait expliqué le juge.

Une source proche de l’enquête sur la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août dernier, a confirmé à L’Orient-Le Jour que le rapport français remis au juge d’instruction Tarek Bitar excluait l’hypothèse d’une frappe aérienne qui aurait pu avoir provoqué le drame, qui a fait plus de 200 morts. La chaîne LBCI avait rapporté jeudi l’information, assurant qu’elle...

commentaires (8)

On ne saura jamais la vérité , peut être dans un siecle

Eleni Caridopoulou

17 h 22, le 10 juillet 2021

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Commentaires (8)

  • On ne saura jamais la vérité , peut être dans un siecle

    Eleni Caridopoulou

    17 h 22, le 10 juillet 2021

  • "… étaient en fait dus au bruit de la déflagration, qui s'est propagé plus rapidement que l'image de l'explosion …" - j’aimerais tellement avoir pu montrer cet article à mon professeur de physique du lycée. Nous en aurions encore rigolé ensemble aujourd’hui…

    Gros Gnon

    08 h 36, le 10 juillet 2021

  • La Diplomatie Francaise a constate sur le terrain ces deux dernières années que l’on pouvait tout faire avaler aux citoyens libanais. Alors une couleuvre de plus ou de moins…!

    Cadige William

    07 h 57, le 10 juillet 2021

  • Vitesse du son : 340 mètres par seconde- celle de la lumière 300’000 Km par seconde… l’OLJ pourrait faire un petit effort pour développer un sens critique, hmm? Des témoins ont distinctement entendu le bruit de jets avant l’explosion et ceux qui étaient suffisamment loin ont cru que l’explosion était un bang supersonique… Je ne défends pas particulièrement cette thèse, mais trouve très curieux de l’écarter avec des arguments aussi fallacieux et surtout en escamotant les photos satellites de l’instant de l’explosion et les secondes qui précèdent. Si missile il y avait, il aurait été sur ses photos.

    El moughtareb

    19 h 25, le 09 juillet 2021

  • "Elles expliquent que les bruits identifiés par de nombreux Beyrouthins comme des tirs de missiles étaient en fait dus au bruit de la déflagration, qui s'est propagé plus rapidement que l'image de l'explosion." euhh, comment dire, les lois de la physique sont elles remises en cause ? En général, on voit l'eclair avant d'entendre le tonnerre. Comme disait Jean Yanne : "C’est parce que la vitesse de la lumière est plus rapide que celle du son, que certains ont l’air brillant avant d’avoir l’air con ."

    Desperados

    18 h 44, le 09 juillet 2021

  • QU,EST-CE QUE C,EST CE RAPPORT D,EXPERTS QUI DONNE UN ECART ENTRE 100 A 1000 KGS DE TNT COMME EQUIVALENT POUR L,EXPLOSION. ECART ENORME QUI SEME LE DOUTE SUR LA FIABILITE DE CE RAPPORT. AUCUN ETAT NE VA PRODIGUER DES IMAGES DE SATELLITE SUR LE MOMENT DES DEFLAGRATIONS SURTOUT S,IL Y EUT MISSILE.. LA RAISON EST CLAIRE. MAIS POURQUOI ON NOUS CACHE LE NOM DU PROPRIETAIRE ET DE L,UTILISATEUR DE CE NITRATE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 04, le 09 juillet 2021

  • Ils ont ecarté le seule cause possible. C’est scandaleux, hélas comme d’habitude.

    Saade Joe

    16 h 30, le 09 juillet 2021

  • c'est comme l'incendie de notre Dame a Paris ! vous ne s'aurez jamais la vérité !

    Jean Claude Agosta

    15 h 38, le 09 juillet 2021

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