Des manifestants dans le camp palestinien de Beddaoui, le 8 juillet 2021. Photo ANI
Des manifestants sont descendus jeudi soir dans les rues de Tripoli et de Saïda afin de protester contre l'effondrement socio-économique du Liban et réclamer la formation d'un nouveau gouvernement.
Des contestataires ont coupé la route et l'entrée principale du camp palestinien de Beddaoui, afin de protester contre l'augmentation des tarifs des générateurs privés et le rationnement sévère de l'électricité, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). Les protestataires ont empêché le passage des voitures, sans toutefois fermer la route devant les ambulances, les médecins, les infirmiers et les malades.
Parallèlement, des protestataires ont manifesté à Mina contre la hausse des prix et la dépréciation record de la livre libanaise face au dollar, selon l'Agence. Au cours de leur procession, ils ont lancé des slogans contre les dirigeants, mettant en garde contre une escalade du mouvement de contestation "parce que les conditions de vie sont devenues très difficiles et que les gens ne peuvent plus supporter" cette situation. Les manifestants ont aussi réclamé la mise en place d'"un gouvernement formé d'indépendants afin d'arrêter l'effondrement et d'organiser des élections parlementaires anticipées".
Au Liban-Sud, à Saïda, plusieurs dizaines de personnes ont coupé les voies menant à la place des Martyrs, afin de protester contre les pénuries, les coupures d'électricité et la chute de la monnaie nationale, rapporte notre correspondant local, Mountasser Abdallah.
Le Liban poursuit son effondrement socio-économique depuis août 2019. Avec la dépréciation vertigineuse de la monnaie nationale qui s'échange aux alentours des 18.500 L.L. face au billet vert, les taux de pauvreté et de chômage s'accentuent toujours plus. Le Liban connaît également de graves pénuries, notamment en matière de carburants, de médicaments et d'alimentation, alors que les réserves de la banque centrale, qui subventionne l'importation de ces produits, ont atteint un seuil alarmant. Le Liban demeure sans gouvernement actif depuis août 2020, suite à la démission du cabinet de Hassane Diab dans la foulée de la double explosion au port de Beyrouth. Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, n'est toujours pas parvenu à former un nouveau gouvernement, en raison d'un conflit politico-personnel qui l'oppose au chef de l'État Michel Aoun et à son gendre Gebran Bassil.