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Le ministre de la Justice bientôt convoqué pour être inculpé

Le ministre de la Justice bientôt convoqué pour être inculpé

Le ministre français de la Justice, Eric Dupond-Moretti, lors d'une conférence de presse à l'Elysée, à Paris, le 28 avril 2021. Photo REUTERS/Gonzalo Fuentes

Le ministre français de la Justice Eric Dupond-Moretti est convoqué le 16 juillet pour être mis en examen (inculpé) dans une enquête sur de possibles conflits d'intérêts entre son action au gouvernement et ses anciennes fonctions d'avocat, a indiqué à l'AFP lundi une source proche du dossier. Il doit être entendu par les magistrats de la Cour de justice de la République (CJR), qui est en France la seule juridiction à pouvoir juger les membres du gouvernement pour les actes délictueux ou criminels commis dans l'exercice de leurs fonctions.

La convocation a été remise au garde des Sceaux jeudi dernier en marge d'une perquisition rarissime menée au ministère de la Justice dans le cadre de cette enquête, selon la source proche du dossier.

Les trois magistrats de la CJR ont perquisitionné jeudi pendant quinze heures les locaux du ministère de la justice, avec une vingtaine de gendarmes. Un des téléphones du garde des Sceaux a été saisi à cette occasion et le contenu des boîtes mails de plusieurs de ses collaborateurs a été "aspiré", selon une autre source proche du dossier.

L'enquête pour "prise illégale d'intérêts" avait été ouverte en janvier, après des plaintes de trois syndicats de magistrats et de l'association Anticor. Ils accusent M. Dupond-Moretti d'avoir profité de ses fonctions de ministre de la Justice pour intervenir dans des dossiers pour lesquels il était auparavant avocat.

Au cœur de ces accusations, l'enquête administrative ordonnée par le ministre en septembre contre trois magistrats du parquet financier qui avaient participé à une enquête visant à identifier la taupe qui aurait informé l'ancien président Nicolas Sarkozy et son conseil qu'ils étaient sur écoute dans une affaire de corruption. Le parquet financier avait été mis en cause pour avoir épluché les relevés téléphoniques détaillés ("fadettes") d'avocats, dont Eric Dupond-Moretti. Il s'en était insurgé et avait dénoncé des méthodes de "barbouzes". L'enquête administrative lancée par le garde des Sceaux lui a valu les foudres du monde de la magistrature.

Les syndicats reprochent également à M. Dupond-Moretti d'avoir ouvert une autre enquête administrative, cette fois à l'encontre du magistrat Edouard Levrault, anciennement détaché à Monaco.

Avant de devenir ministre, M. Dupond-Moretti avait été l'avocat d'un haut policier monégasque mis en examen par ce magistrat, dont il avait critiqué les méthodes de "cow-boy". Ce juge s'était exprimé à la télévision sur cette affaire après son départ forcé de son poste. Le garde des Sceaux a été officiellement écarté de ces enquêtes et de toutes les affaires en lien avec ses anciennes activités d'avocat, qui sont dorénavant à la charge du Premier ministre Jean Castex.

Dans le journal du Dimanche (JDD), Eric Dupond-Moretti, 60 ans, s'était dit "extrêmement serein", et a dénoncé une manoeuvre de ces syndicats pour "obtenir un nouveau garde des Sceaux".

Avocat médiatique et clivant, habitué des plateaux télé et même des planches de théâtre où il a commencé à jouer en 2019, Eric Dupond-Moretti était probablement le pénaliste le plus connu du grand public. Avec sa "grande gueule", sa carrure et sa voix intimidantes, il a arraché 140 acquittements et gagné un surnom: "acquittator". Père de deux enfants, en couple avec la chanteuse canadienne Isabelle Boulay, ce gros fumeur était devenu il y a près d'un an garde des Sceaux, contre toute attente.

Le ministre français de la Justice Eric Dupond-Moretti est convoqué le 16 juillet pour être mis en examen (inculpé) dans une enquête sur de possibles conflits d'intérêts entre son action au gouvernement et ses anciennes fonctions d'avocat, a indiqué à l'AFP lundi une source proche du dossier. Il doit être entendu par les magistrats de la Cour de justice de la République (CJR), qui est...