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Société - Sécurité

Tension à Tripoli où des dizaines d’hommes armés se sont brièvement déployés

Les instances économiques et religieuses appellent à une manifestation pacifique aujourd’hui.

Tension à Tripoli où des dizaines d’hommes armés se sont brièvement déployés

Des protestataires coupant hier une route à Beddaoui. Photo ANI

La ville de Tripoli, déjà secouée depuis plusieurs jours par des protestations dues à la détérioration des conditions de vie, a connu une subite poussée de fièvre hier, lorsque des dizaines d’hommes armés dont l’affiliation n’a pas été déterminée se sont subitement déployés dans plusieurs quartiers et ont tiré en l’air. Ils ont fait irruption dans les quartiers de Tell dans le centre de Tripoli, ainsi qu’à Kobbé et Bab el-Tebbané, demandant aux commerçants et aux bureaux de change de fermer boutique en signe de protestation contre la chute vertigineuse de la livre, la hausse des prix et les coupures de courant et tirant en l’air pour les intimider, selon notre correspondant sur place Sohayb Jawhar.

Après plusieurs heures durant lesquelles les habitants de la capitale du Liban-Nord ont retenu leur souffle, l’armée s’est déployée, établissant des barrages et instaurant le calme, selon le président du Conseil municipal de Tripoli, Riad Yamak, qui a assuré, dans une déclaration à notre correspondant sur place, que la troupe avait « repris le contrôle » de la situation. M. Yamak s’est cependant demandé « quelle partie a couvert l’apparition de ces hommes et leur a payé des armes et des munitions », alors que la situation économique dans la ville la plus pauvre de la Méditerranée est catastrophique.

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Pour sa part, le vice-président du courant du Futur, Moustapha Allouche, a estimé, dans une déclaration à L’Orient-Le Jour, que « ce qui se produit est normal, en raison de la colère des habitants de Tripoli qui se sentent abandonnés ». Mais il a exprimé la crainte que « certaines parties locales exploitent » cette situation ainsi que la présence d’éléments armés.

Selon des témoins, l’incident qui a mis le feu aux poudres a été une perquisition menée par l’armée dans le quartier populaire de Bab el-Tebbané, pour tenter d’arrêter un homme recherché par la justice. Les habitants s’y sont opposés et l’armée a rebroussé chemin pour éviter tout affrontement avec la population. Par la suite, des éléments armés sont apparus dans les différents quartiers de la ville et ont bloqué des routes.

En outre, selon notre correspondant, des protestataires sont entrés dans les locaux d’Électricité de Qadisha à Bahsas pour obliger les employés à fournir du courant à certaines régions de la capitale du Nord. L’armée est intervenue afin que les manifestants quittent les locaux. Les militaires se sont ensuite fortement déployés dans les rues de la ville et ont dressé des barrages.

Tripoli est soumise, comme la plupart des régions libanaises, à un rationnement sévère, n’étant alimentée en courant électrique que deux heures par jour, et les générateurs fournissent de moins en moins le courant en raison de la hausse du prix du mazout.

La capitale du Liban-Nord avait connu durant le week-end de violentes manifestations émaillées de heurts, au cours desquelles des protestataires ont tenté de prendre d’assaut certains bâtiments publics, notamment une agence de la Banque du Liban, alors que d’autres se sont rendus devant les maisons des responsables politiques de la région. Bilan : près de vingt blessés, au nombre desquels dix militaires.

Dans ce contexte, les instances économiques et religieuses de la ville, ainsi que des représentants de la société civile, ont appelé à une manifestation pacifique aujourd’hui à midi sur la place al-Nour pour protester contre l’effondrement économique.

La ville de Tripoli, déjà secouée depuis plusieurs jours par des protestations dues à la détérioration des conditions de vie, a connu une subite poussée de fièvre hier, lorsque des dizaines d’hommes armés dont l’affiliation n’a pas été déterminée se sont subitement déployés dans plusieurs quartiers et ont tiré en l’air. Ils ont fait irruption dans les quartiers de Tell...

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