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Économie - Concours

Les start-up SynApp Messaging et Podeo remportent le prix Entrepreneur ESA-HEC Paris

Unanime, le jury a souligné l’incroyable contraste entre la situation du Liban, qui poursuit sa chute socio-économique et financière, et le talentueux vivier de candidats et de projets proposés.

Les start-up SynApp Messaging et Podeo remportent le prix Entrepreneur ESA-HEC Paris

Les candidats et membres du jury étaient réunis lundi pour la finale du prix ESA-HEC Paris. Photo Mohammad Yassine

Le niveau est monté d’un cran lors de la finale de la seconde édition du prix Entrepreneur ESA-HEC Paris qui a eu lieu lundi sur le campus de l’ESA Business School. Lancé fin avril dernier, l’appel à candidatures aura connu un joli succès avec 113 candidatures recensées, en légère hausse par rapport à la première édition (105), 42 présélectionnées et 11 finalistes, dont la qualité des projets innovants a donné du fil à retordre aux membres du jury lors des délibérations.

Ces derniers ont finalement désigné la start-up SynApp Messaging, menée par Imad Bousaïd, Habib Habchi et Georges Bousaïd, gagnante du concours et ont accordé au fondateur de Podeo, Stefano Fallaha, un prix supplémentaire. Les premiers intégreront pour une période de six mois l’incubateur HEC à Station F, le plus grand campus de start-up du monde basé à Paris, tous frais compris, et bénéficieront d’une bourse per diem offerte à 2 personnes par HEC Paris et l’ambassade de France. Le second, lui, bénéficiera d’un suivi à distance par l’incubateur HEC pour notamment optimiser ses chances de se développer et de rencontrer de nouveaux investisseurs.

Photo Mohammad Yassine


Quant aux autres finalistes, ils ne sont pas toutefois en reste puisqu’ils profiteront du programme d’accompagnement assuré par l’incubateur Smart-ESA à Beyrouth, dont le directeur Jihad Bitar faisait partie du jury. À ses côtés : Antoine Leprêtre, directeur de l’incubateur HEC, Karine Labaki, directrice générale de Sanofi ; Hala Labaki, fondatrice et PDG de Shahiya ; Elsa Aoun, PDG de Ounousa.com et cofondatrice de Sohati et Loolia ; Michel Helou, directeur exécutif de L’Orient-Le Jour ; Nicolas Boukather, PDG de A.N. Boukather et président de l’Association des diplômés libanais d’HEC ; et Nabil Fahd, vice-président de la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban (CCIABML).

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Soutenue par L’Orient-Le Jour, ESA Business School, Smart-ESA, Air France, MTV, l’ambassade de France et l’association HEC Alumni chapitre Liban, cette compétition donne ainsi un énorme coup de pouce aux jeunes entrepreneurs libanais, qu’ils soient au Liban ou à l’étranger, avec in fine « un objectif de création d’emplois au Liban », souligne Agnès de Geoffroy, attachée de coopération universitaire et scientifique à l’ambassade de France.Sélectionnées sur base de critères précis – moins de deux ans d’activité, un produit en cours de développement et un chiffre d’affaires inférieur à 500 000 dollars – ces start-up participent par là à l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs libanais du numérique et à faire de l’économie de la connaissance l’un des piliers de l’économie nationale. « Il existe au Liban de fortes ressources et un modèle qualitatif de formation qui ne sont plus à prouver à l’international », souligne Agnès de Geoffroy, indiquant toutefois l’enjeu actuel de « les préserver » au vu de la crise socio-économique et financière que traverse le Liban et de l’accélération de la fuite des cerveaux libanais en conséquence.

Les gagnants

Outil de communication et de collaboration entre les professionnels de la santé et avec les centres hospitaliers, SynApp Messaging a fait forte impression sur les membres du jury, à une époque où la santé est devenue une priorité, notamment suite à la pandémie de Covid-19. Pour ses fondateurs, ce prix va leur permettre de combiner deux éléments : l’accompagnement par des experts de l’incubateur HEC pour le développement, l’amélioration et la pénétration sur le marché de leur application, mais également « une reconnexion avec le Liban avec la création d’emplois dans notre pays d’origine », expliquent en chœur Imad Bousaïd et Habib Habchi, tous deux expatriés en France. « Avant même ce prix, Imad s’était rendu à Beyrouth pour recruter des développeurs libanais », souligne son collaborateur. Un choix qui permet de « participer à notre échelle à la reconstruction économique du pays », explique Imad Bousaïd, notamment au sein du milieu médical, en plein effondrement depuis le début de la crise libanaise – 20 à 30 % des médecins libanais entre 35 et 55 ans ont émigré depuis l’automne 2019, selon les chiffres donnés en mars dernier par le président de l’ordre des médecins, Charaf Abou Charaf. Avec un lancement prévu en France pour l’automne prochain, SynApp Messaging a déjà deux contrats et plusieurs partenariats à son actif avec des institutions et cliniques françaises.

Quant à Podeo, basée aux États-Unis et avec deux antennes à Beyrouth et à Dubaï, cette plateforme de podcasts arabes est déjà bien implantée sur le marché du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) depuis 2019, mais pas uniquement. En effet, avec aujourd’hui des millions d’écoutes à travers le monde, le suivi à distance de l’incubateur HEC donnera à Podeo « une valeur ajoutée en lui permettant de développer son réseau et d’augmenter ses opérations en Europe, en commençant par la France, où il y a une variété de créateurs et un grand nombre de labels d’éditeurs », explique Stefano Fallaha. Avec pour ambition de pénétrer les marchés internationaux, l’arabe étant la cinquième langue la plus parlée au monde, le fondateur de Podeo insiste sur « l’importance de toujours avoir une présence au Liban, qui est un hub de créativité et où les start-up et les jeunes entrepreneurs doivent créer le changement, notamment économique ».

La relève est là

Du reste, l’on retiendra de cette édition de jeunes pousses innovantes et répondant à certains besoins contemporains. Telles Hexafresh qui a pour ambition de contrer les fréquentes vagues de chaleur dues au changement climatique par l’introduction sur le marché international d’airs conditionnés répondant à une technologie verte et inédite ; Cloud, qui propose la fabrication de serviettes hygiéniques écologiques et à la portée de toutes, notamment dans les pays émergents, conçues à partir de fibres de banane ; ou encore Breez, dont les paillassons désinfectants permettent de garder les microbes et autres saletés hors des foyers et bâtiments publics.

Paul Jazzar, de la start-up Nicole. Photo Mohammad Yassine

Unanime, le jury a souligné l’incroyable contraste entre la situation du Liban, qui poursuit sa chute socio-économique et financière, et le talentueux vivier de candidats et de projets présentés lors de ce prix qui, pour Philippe Oster, nouvellement nommé directeur des affaires internationales à l’École des hautes études commerciales de Paris (HEC Paris), est « un privilège et une fierté donnant encore plus de sens aux relations entre la France et le Liban ». Ce dernier a également souligné « la chance pour les gagnants de rejoindre une communauté à la pointe du développement entrepreneurial et de participer ainsi au relèvement économique du Liban ».

Rejoint dans l’idée par le directeur général de l’ESA Business School, Maxence Duault, qui met en exergue également « le plaisir, les ressources et l’espoir » que fournit chaque sélection participant à ce prix. De fait, malgré « une révolution, une pandémie et une crise économique sans précédent », comme le rappelle la directrice marketing du quotidien L’Orient-Le Jour, Hanaa Gemayel Jabbour, « nous pouvons être fiers de nos jeunes talents. Ils nous redonnent de l’espoir ». Une fierté sans doute lauréate, toutes catégories confondues, de cette compétition.

Le niveau est monté d’un cran lors de la finale de la seconde édition du prix Entrepreneur ESA-HEC Paris qui a eu lieu lundi sur le campus de l’ESA Business School. Lancé fin avril dernier, l’appel à candidatures aura connu un joli succès avec 113 candidatures recensées, en légère hausse par rapport à la première édition (105), 42 présélectionnées et 11 finalistes, dont la...

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