Le ministre libanais sortant de l'Intérieur Mohammad Fahmi a salué dimanche les efforts conjoints des forces de sécurité libanaises et saoudiennes après avoir annoncé la saisie d'une cargaison de pilules de Captagon introduite en contrebande à Djeddah, en Arabie saoudite, en provenance de Lattaquié en Syrie via le port de Beyrouth et affublée d'un faux certificat d'origine grecque. Les quantités saisies, cachées dans des caisses de plaques en fer, ont été estimées à 14.400.000 pilules d'amphétamines, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
Fin avril, Riyad avait suspendu les importations de fruits et légumes libanais dans une mesure de rétorsion, après avoir découvert une cargaison d'amphétamines cachées dans des grenades en provenance du Liban, via la Syrie. Mohammad Fahmi, chargé par le chef de l'État Michel Aoun de suivre cette affaire avec les autorités saoudiennes, multiplie depuis les annonces pour montrer que les autorités libanaises sont déterminées à lutter contre le trafic de drogue.
"Je salue le professionnalisme et la coopération entre les forces de sécurité libanaises et saoudiennes qui ont permis la détection de cette opération", a affirmé M. Fahmi, se félicitant d'une "coordination proactive ayant mené à la découverte dans le port de Djeddah d'une cargaison en provenance du port de Lattaquié via le port de Beyrouth". Il a également salué tous ceux qui "œuvrent avec vigilance pour combattre ce fléau (de la drogue) et fortifient la sécurité du Liban".
Acar satisfaite
Pour sa part, la ministre sortante de la Défense et ministre par intérim des Affaires étrangères, Zeina Acar, a fermement condamné ces opérations "menées par des criminels pour faire entrer en contrebande des stupéfiants en Arabie saoudite". "De grands efforts sont mis en œuvre par les services de sécurité au Liban pour arrêter la contrebande", a-t-elle affirmé, soulignant que de nombreuses cargaisons avaient été saisies récemment. "Le gouvernement libanais travaille également sur des procédures de contrôle de la contrebande dans les ports", a-t-elle ajouté. "La coordination entre Riyad et Beyrouth permettra de limiter et d'éliminer cela", a assuré Mme Acar.
Au cours des dernières semaines, les douanes libanaises avaient saisi au port de Beyrouth d'importantes quantités de Captagon destinées à l'Arabie saoudite et arrêté plusieurs suspects. Des efforts qui ne semblent toujours pas avoir convaincu les autorités de Riyad qui maintiennent jusque-là leurs mesures restrictives à l'égard du Liban. Début juin, l'ambassadeur du Liban en Arabie Fawzi Kabbara avait adressé au ministère libanais des Affaires étrangères une note dans laquelle il prévenait que les autorités saoudiennes s'apprêtaient à bannir toutes les importations en provenance du Liban, Beyrouth n'ayant pas pris les mesures adéquates pour freiner la contrebande en direction du royaume.
Le captagon est une amphétamine tirée d'un ancien médicament psychotrope, selon un rapport de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). L'Observatoire précise qu'il est fabriqué notamment au Liban, probablement aussi en Syrie et en Irak, et essentiellement à destination de l'Arabie saoudite, selon l'AFP.
Connaissant l'amour profond de Fahmi envers Nasrallah, aurait-il mit hors d'état de nuire un concurent pour que le Hezbollah garde le Monopole ?
17 h 08, le 27 juin 2021