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Dernières Infos - Syrie

L'émissaire de l'ONU réclame à son tour le maintien d'un accès transfrontalier

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen. Photo d'archives AFP

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a ajouté vendredi sa voix aux appels à maintenir l'autorisation transfrontalière permettant d'acheminer de l'aide humanitaire aux Syriens sans l'aval de Damas, combattue par Moscou et vue comme un test de la nouvelle relation russo-américaine.

"Les civils de tout le pays ont désespérément besoin d'une aide vitale et pour renforcer leur résilience. Il est absolument crucial de maintenir et d'étendre l'accès via les opérations transfrontalières et les lignes de front", a-t-il affirmé au Conseil de sécurité. "Une réponse transfrontalière à grande échelle est essentielle pendant 12 mois supplémentaires pour sauver des vies", a insisté l'émissaire. En vigueur depuis 2014, l'autorisation transfrontalière a été drastiquement réduite l'an dernier à un seul point d'entrée, à Bab al-Hawa (nord-ouest), via la Turquie. Elle expire le 10 juillet. Selon des diplomates, les pays responsables du dossier à l'ONU, l'Irlande et la Norvège, deux membres non permanents du Conseil de sécurité, demanderaient dans leur projet de résolution le maintien pour un an de Bab al-Hawa, qui permet de desservir la région insurgée d'Idleb, et la réouverture du point d'accès d'al-Yarubiyah qui permet d'alimenter à partir de l'Irak le nord-est de la Syrie.

Les pays occidentaux membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Royaume-Uni) seraient enclins de leur côté à réclamer aussi la réouverture du point d'accès de Bab al-Salam (nord-ouest), fermé l'an dernier, selon des diplomates. Ce sujet de l'autorisation transfrontalière a été abordé lors du récent sommet à Genève entre Joe Biden et Vladimir Poutine, qui n'aurait pas dévoilé de position précise. Avec une autorisation prolongée, ce dossier pourrait illustrer un nouveau départ dans la relation russo-américaine, estiment des médias américains.

Depuis le début de l'année, Moscou, principal allié de Damas et qui privilégie le retour à une pleine souveraineté syrienne, reste inflexible dans son souhait de voir la fin de l'autorisation onusienne. La Russie considère aussi que l'aide internationale à partir de Damas peut remplacer l'aide transfrontalière, un argumentaire réfuté par les Occidentaux et l'ONU. Depuis le début de la guerre en 2011, Moscou, qui juge que la dégradation de la situation humanitaire est due aux sanctions occidentales, a déjà eu recours 16 fois à son droit de veto sur le dossier syrien et la Chine 10 fois.

Dans un communiqué vendredi, Diana Semaan de l'ONG Amnesty International a souligné que l'arrêt de l'aide transfrontalière aurait des "conséquences humanitaires catastrophiques". "Nous appelons le Conseil de sécurité à ré-autoriser l'accès humanitaire via Bab al-Hawa et à rouvrir les points de passage de Bab al-Salam et al-Yarubiyah", a-t-elle ajouté.

Louis Charbonneau de l'ONG Human Rights Watch a aussi réclamé une poursuite de l'autorisation transfrontalière étendue aux deux accès fermés en 2020. "Tout ce qui n'est pas une réautorisation complète risque de condamner de nombreux millions de Syriens du nord à la misère ou à la mort, pour cause de malnutrition ou de Covid-19", a-t-il fait valoir dans un communiqué.

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a ajouté vendredi sa voix aux appels à maintenir l'autorisation transfrontalière permettant d'acheminer de l'aide humanitaire aux Syriens sans l'aval de Damas, combattue par Moscou et vue comme un test de la nouvelle relation russo-américaine."Les civils de tout le pays ont désespérément besoin d'une aide vitale et pour renforcer leur...