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Une "Europe souveraine" doit pouvoir parler à Poutine, dit Merkel



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La chancelière allemande Angela Merkel lors d'une conférence de presse, à Bruxelles, le 25 juin 2021. Stephanie Lecocq/Pool via REUTERS

Une "Europe souveraine devrait être en mesure de défendre ses intérêts" en parlant avec le président Vladimir Poutine, comme l'a fait le président Biden, a estimé vendredi la chancelière allemande Angela Merkel, après le rejet d'un sommet avec Moscou par plusieurs Etats de l'UE.

"Le président des États-Unis a rencontré Vladimir Poutine pour un entretien sérieux sans que cela donne l'impression que ce soit une récompense pour le président russe. Une UE souveraine, à mon avis, devrait également être en mesure de représenter les intérêts de l'UE dans une conversation similaire", a dit Mme Merkel, à l'issue d'un sommet européen.

Une semaine après la rencontre organisée à Genève entre le président américain Joe Biden et le président russe, Angela Merkel proposait, avec le soutien de la France, d'organiser un sommet entre l'UE et Poutine pour traiter des sujets européens d'intérêt majeur. Mais le projet a divisé les Etats membres et le consensus n'a pas été trouvé. Les Etats Baltes, la Pologne, la Suède et les Pays-Bas sont opposés à la reprise du dialogue avec un dirigeant russe qui multiplie les actions agressives contre les pays de l'UE et ceux de son voisinage.

"Nous pensons que c'est prématuré et qu'il s'agirait d'une sorte de récompense pour le président russe, pour sa politique, malheureusement agressive, de provocation des pays voisins, d'attaques de toutes sortes...", a déclaré vendredi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. "Je ne vois pas ces entretiens avec le président russe en termes de récompense ou de non-récompense et je pense que nous devons nous rappeler que, même pendant la Guerre froide, dans les conditions les plus difficiles (...), il y avait toujours des canaux de communication", a répliqué Mme Merkel dans sa conférence de presse à Bruxelles. "Je crois personnellement qu'il vaut mieux que nous ayons un canal de communication commun à tous les Etats membres et à nos institutions, la Commission et la présidence du Conseil, avec la Russie, plutôt que de nombreux pays le fassent individuellement, car nous voulons avoir une position unie dans nos relations avec la Russie", a-t-elle ajouté. "Ce n'est peut-être pas suffisant du point de vue de l'UE d'être informée des discussions du président des États-Unis (...). C'est important. Mais je crois que nous devons également faire valoir notre point de vue dans des discussions directes", a expliqué la chancelière.

Angela Merkel, qui quittera la scène internationale à l'automne, s'est dite d'ailleurs un peu déçue qu'un dialogue avec Vladimir Poutine soit perçu différemment selon qu'il soit engagé par le président américain ou par l'Union européenne. "Cela me désole parce que cela montre que nous n'avons pas entre nous le niveau de confiance que nous devrions avoir (...). Nous devons travailler là-dessus", a dit Angela Merkel, jugeant par ailleurs "incontestable que le président russe n'est pas un partenaire facile".

Une "Europe souveraine devrait être en mesure de défendre ses intérêts" en parlant avec le président Vladimir Poutine, comme l'a fait le président Biden, a estimé vendredi la chancelière allemande Angela Merkel, après le rejet d'un sommet avec Moscou par plusieurs Etats de l'UE."Le président des États-Unis a rencontré Vladimir Poutine pour un entretien sérieux sans que cela donne...