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Lifestyle - This is America

Par temps d’œnotourisme et de spiritourisme, tournée des drinks US

Par temps d’œnotourisme et de spiritourisme, tournée des drinks US

Le Sazerac, cocktail officiel de La Nouvelle-Orléans. Photo bigstock

Les esprits voyagent beaucoup en ce moment via l’œnotourisme et le spiritourisme (contraction des mots spiritueux et tourisme, NDLR). Médias, blogs et réseaux sociaux illustrent bien cette invitation à découvrir les pays et villes à travers la dégustation de leurs vins et de leurs divers alcools qui en disent long sur leur culture. Aux États-Unis, on s’offre des tournées aux saveurs marquantes et très différentes d’un Útat à l’autre, melting-pot oblige. C’est ce qu’a notamment expérimenté Liza Weisstuch, écrivaine et journaliste free-lance suédoise passionnée par l’art de siroter les alcools sous toutes leurs formes. Dans un talk intitulé « A Sip of Knowledge » (Une gorgée de savoir) diffusé sur les réseaux sociaux et YouTube, elle s’est lancée sur la route des spiritueux, agrémentée de petites histoires ramenées des quatre coins de l’Amérique. À tout seigneur tout honneur, premier arrêt dans un bar de Big Apple. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas un Manhattan qu’il faut commander ici mais un Martini, boisson dominante au sein des cercles financiers, des politiciens et des hommes de presse de New York.


Le Martini avec son olive verte, synonyme de Big Apple. Photo bigstock

Le Martini new-yorkais, « l’arme mortelle de l’Amérique »

Ce fameux drink avait été qualifié par le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev d’« arme mortelle de l’Amérique ». Il faut dire que les New-Yorkais lui ont donné une vraie place. En particulier, les patrons des grandes boîtes publicitaires qui avaient pour habitude d’en consommer trois au déjeuner, sans oublier les habitués des Steakhouses de Manhattan qui l’ont souvent considéré comme le « plat de résistance ». Le Martini a même été chanté par la poétesse et scénariste Dorothy Parker (1893-1967), qui se réunissait régulièrement avec d’autres écrivains dans les années 1920 au majestueux hôtel Algonquin, autour de déjeuners pimentés de boissons, de mots d’esprit, de potins, de critiques sociales. Elle avait même clamé avec humour : « J’aime boire un Martini, deux au maximum. Après trois, je suis sous la table, après quatre je suis sous mon hôte. »


Le Sazerac, cocktail officiel de La Nouvelle-Orléans, revisité par un barman inspiré. Photo bigstock


Le Sazerac, une pointe d’amertume française

Dans l’État de Louisiane, impossible de passer à côté du Sazerac. Avant que certains alcools, amers, ne deviennent des bases incontournables de certains cocktails, ils servaient de formules médicinales que préparait en particulier Antoine Peychaud, un apothicaire français résidant à La Nouvelle-Orléans dans les années 1830. Il s’en était servi un jour pour concocter un cocktail à base de cognac qu’il offrait dans son officine, sous le nom de Sazerac, inspiré par l’appellation de son cru de cognac français préféré, le Sazeray de Forge & fils. Au fil du temps, les barmen américains ont finalement troqué le digestif français contre du seigle américain, tout en conservant le piquant distinctif de Peychaud. C’est ainsi que la popularité du Sazerac a perduré. En 2008, la Louisiane l’a même proclamé « cocktail officiel de La Nouvelle-Orléans ». Et au fur et à mesure des transformations des cocktails classiques aux États-Unis, il est devenu un indispensable des bars à cocktails artisanaux. Liza Weisstuch livre son conseil pour apprécier au mieux le Sazerac : « Lorsque vous le mixez à la maison, le meilleur moyen de le rendre authentique est de le siroter en écoutant du jazz de La Nouvelle-Orléans s’échappant d’une pièce voisine. »

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Le cognac au café des pêcheurs d’homards du Maine

Le Allen’s Coffee Brandy est quant à lui inextricablement lié au Maine. Ce spiritueux est le plus vendu dans cet État où il a été introduit dans les années 1960 par les pêcheurs de homards qui l’ajoutaient à leur café du matin pour se réchauffer et se donner des forces dans l’aube glaciale. Boisson devenue traditionnelle, elle se déguste aujourd’hui accommodée de lait entier, dans un dérivé connu sous le nom de Sombrero, Gorilla Milk ou Jackman Martini, les consommateurs débordant visiblement d’imagination pour la qualifier.

Le Gin Rickey, boisson officielle de la capitale fédérale

Quant au Gin Rickey, il est devenu le cocktail officiel de la ville de Washington. Ce cocktail simple puiserait ses origines, selon la légende, à 1883, sous l’administration de Chester Alan Arthur, 21e président des États-Unis, lorsqu’un célèbre lobbyiste démocrate, le colonel Joe Rickey, s’essaie à la mixologie. À un barman débordé dans une taverne proche de la Maison-Blanche, il avait suggéré de mélanger tout simplement les ingrédients suivants : gin, soda et citron vert. Le résultat est à la hauteur et s’est si bien ancré dans la culture des bars de Washington qu’on lui a donné le nom de son créateur. Depuis juillet 2009 baptisé mois Rickey dans le district, les barmen locaux présentent leurs propres versions créatives de ce cocktail, avec un accent de gingembre ou de mûres ou en remplaçant le soda par du vin mousseux. À consommer avec modération, évidemment ! 

Les esprits voyagent beaucoup en ce moment via l’œnotourisme et le spiritourisme (contraction des mots spiritueux et tourisme, NDLR). Médias, blogs et réseaux sociaux illustrent bien cette invitation à découvrir les pays et villes à travers la dégustation de leurs vins et de leurs divers alcools qui en disent long sur leur culture. Aux États-Unis, on s’offre des tournées aux saveurs...

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